L’Algérie peut réaliser des revenus annuels de près de 10 milliards de dollars

Développement de l’hydrogène vert en trois phases allant de 2023 à 2050

Le développement du secteur de l’hydrogène en Algérie devrait passer, selon la feuille de route qui sera mise en place prochainement, par «trois (3) phases principales à commencer par le démarrage et la formation (2023-2030), puis l’expansion et la création du marché (2030-2040), et enfin l’industrialisation et l’exportation (2040-2050).» La mise en œuvre effective de cette feuille de route permettra d’accroître les revenus et la concurrence du pays et de garder son positionnement sur le marché de l’énergie, en pleine transformation.
«L’Algérie possède des potentialités considérables en matière d’hydrogène vert, de même qu’elle possède tous les atouts pour jouer un rôle de premier plan sur le marché mondial de l’hydrogène vert», a indiqué, avant-hier, à ce sujet, le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, lors de son intervention à l’ouverture d’un atelier de présentation et de promotion de la stratégie nationale de développement de l’hydrogène.
Les participants à cet atelier ont relevé la capacité de l’Algérie «à réaliser des revenus annuels estimés à près de 10 milliards de dollars grâce à la production de l’hydrogène vert», estimant que le pays «entend tirer profit de ses capacités techniques et de ses avantages concurrentiels pour produire et exporter entre 30 et 40 milliards kilowatts d’hydrogène gazeux, liquéfiés et dérivés, et à approvisionner le marché européen à près de 10 % de ses besoins d’ici 2040 à des prix de vente très concurrentiels».
Concernant, dans ce cas, l’état d’avancement de la mise en œuvre de cette feuille de route, le ministre a assuré que «les préparatifs étaient en cours pour la mise en œuvre de la feuille de route relative au développement de l’hydrogène, basée sur la stratégie nationale de cette filière, en réunissant toutes les conditions nécessaires pour créer un environnement économique et écologique qui permette de concrétiser cette démarche», ce qui traduit la volonté de l’Etat d’accélérer le développement de cette filière d’ici 2030-2050, passant par la phase initiale, celle de la formation, l’expansion et la création de marché. Il a fait remarquer qu’«une bonne préparation a été effectuée pour mettre en œuvre la feuille de route de développement de l’hydrogène et réunir toutes les conditions nécessaires à la création d’un environnement écologique et économique attractif à même de développer cette filière, placée parmi les priorités du Gouvernement», soulignant «la forte volonté et la vision future des hautes autorités du pays en ce qui concerne la production et le développement de l’hydrogène propre, pour en tirer profit à moyen et long termes dans tous les volets économiques et environnementaux».
«Cette stratégie servira de référence pour les acteurs nationaux et internationaux, car elle leur donne une image précise et prospective sur les procédures et les mesures qui seront prises par les pouvoirs publics pour développer le secteur de l’hydrogène en Algérie», a-t-il ajouté.
La concrétisation de ce projet confirme l’engagement de l’Etat en faveur de l’environnement, mais aussi pour la préservation des futures générations contre un impact durable du changement climatique et de pénurie d’énergie.
«En adoptant la feuille de route inspirée de la stratégie nationale de développement de l’hydrogène, nous pourrons traduire dans la réalité cette vision qui nous permettra de garantir un meilleur avenir pour notre pays et les générations futures», a déclaré M. Arkab qui a appelé tous les acteurs du secteur à se mobiliser pour développer cette filière et profiter de l’intérêt particulier que les gouvernements européens accordent à cette source d’énergie durable pour nouer des partenariats stratégiques.
Il faut trouver «des solutions idoines, en particulier celles relatives à la maîtrise industrielle et technologique à moindre coût dans toutes les chaînes de valeur, et à œuvrer pour la sécurisation d’un marché pour les projets futurs, notamment pour ceux destinés à l’exportation», a préconisé le ministre.
Intervenant, à la même occasion, le Commissaire aux énergies renouvelables et à l’efficacité énergétique (Cerefe), Noureddine Yassaa a estimé que «le développement de la filière de l’hydrogène, notamment, l’hydrogène vert permettra d’insuffler une célérité à la réalisation des projets des énergies renouvelables et diversifier les sources d’énergie dans une stratégie bien définie, et ce pour une transition énergétique fluide et progressive», insistant sur l’impératif de mettre en œuvre la stratégie de développement de cette filière qui «s’inscrit dans le cadre d’une vision inclusive jetant les fondements d’un système énergétique flexible et durable à même de réaliser une sécurité énergétique sur le long terme en Algérie et lui permettre de renforcer sa place et son rôle pivot en la matière».
Il y a lieu de rappeler que cette feuille de route, au menu des échanges et débats jeudi dernier, «avait été approuvée par le Gouvernement en décembre 2022, laquelle sera actualisée en fonction de l’évolution du marché et des avancées technologiques ».
Samira Takharboucht