Le pétrole stagne à 81 dollars

L’économie américaine inquiète les investisseurs

Les investisseurs craignent un ralentissement de l’économie américaine qui connaît, malgré les mesures prises par les autorités américaines, «trop haute», ce qui affecte les cours du pétrole qui ont chuté à nouveau, avant de rebondir légèrement vendredi.
Samedi les prix de l’or noir stagnaient à 81 dollars grâce à un rebond technique, mais le marché demeure anxieux quant à la baisse de la demande, malgré le resserrement de l’offre sur le marché depuis l’annonce d’une réduction volontaire de 1,6 million de baril par jour (Mbj) par les pays membres du groupe informel Opep+. Les cours de l’or noir pourraient augmenter davantage dès l’entrée en vigueur de cette décision. En attendant, les investisseurs et les experts du domaine scrutent la situation économique des Etats-Unis.
Commentant la situation, notamment, des marchés financiers et boursiers, fragilisés par la dernière crise bancaire, l’analyste, Phil Flynn de Price Futures Group repris par l’AFP et cité par le site spécialisé, leprixdubaril.com, a estimé que «les performances de Wall Street s’étaient montrées bien moins spectaculaires ces derniers jours».
«On craint que l’économie ralentisse», a-t-il indiqué. La crise a touché particulièrement le secteur du logement. La lutte contre l’inflation devenue chronique dans le pays a obligé la Banque centrale américaine (Fed) à remonter son taux directeur, ce qui entrave l’opération de normalisation de leur politique monétaire.
Intervenant à ce sujet, le président de la Fed de New York, John Williams, a affirmé, selon la même source, mercredi passé, que «l’inflation était encore bien trop haute et la Banque centrale devrait user de ses outils pour la faire baisser».
Cette instabilité a impacté les prix du pétrole, malgré la hausse de la demande américaine et chinoise, en la matière. Certains experts craignent une autre offensive de l’Opep+ qui pourrait revoir à nouveau ces quotas de production pour soutenir les prix. Le groupe a déjà surpris le monde avec sa dernière décision de baisser sa production de plus de 1,6 Mbj supplémentaire, en plus de la coupe globale validée par le groupe informel en octobre 2022. Le volume de production de l’Opep+ baissera dès le mois de mai prochain de plus de 3 Mbj. Les pays producteurs de pétrole sont «patients et très prudents».
Alors que les entreprises doutent d’une reprise de la demande de pétrole, l’Opep s’attend à une hausse de la demande de plus de 2 Mbj en 2023, soutenue par le retour de la Chine sur le marché.
Les cours de l’or noir pourraient connaître de nouveaux rebondissements dès le début du mois de mai prochain avec la baisse de la production du cartel, qui s’oppose aussi à la vente de son pétrole aux pays qui appliquent le plafonnement des prix, imposé par les Occidentaux contre la Russie. L’instabilité économique aux Etats-Unis impacte l’économie de la zone Euro qui se montre jusque-là résistante, mais reste vulnérable. Une vulnérabilité qui pourrait servir les économies des pays producteurs de pétrole et de gaz.
Samira Tk