Le couscous roulé à la main, une tradition perpétuée par les familles

Tébessa

Beaucoup de familles de Tébessa et d’autres wilayas des Aurès s’attachent encore à la tradition de rouler à la main le couscous toujours préféré à celui «industriel», jugé à la fois cher et de moindre qualité. La femme Tebessie se dit toujours fière de perpétuer cette tradition transmise d’une génération à l’autre, faisant de la compétence de la femme dans le roulement du couscous un critère caractéristique de la mère de famille habile. Cette tradition fait du roulement du couscous un évènement collectif qui rassemble les femmes de la famille dans la cour d’une maison dans une ambiance conviviale faite de papotages, d’évocation de souvenirs, de chant traditionnel et même de youyou. Ces réunions permettent de préparer une grande quantité de couscous suffisant pour toute l’année et désigné par le terme El Aoula qui signifie «la provision» que l’on conserve après séchage dans un endroit frais et loin de l’humidité, deux critères indispensables pour éviter sa détérioration ou son infestation par «Essousse», le charançon du blé. Pour Fatima-Zahra, septuagénaire de la ville de Tébessa, un sac de 25 kg de couscous est indispensable dans chaque foyer. C’est une quantité qui satisfait aux besoins d’une famille pour une année entière, assure cette dame qui souligne que la majorité des familles Tebessies conservent toujours cette tradition en dépit de la multiplication des marques de couscous industriel proposées sur les étales des magasins.n