Pour quel objectif et pourquoi ?

Accord de coopération CAF-Fédération saoudienne de football

Un accord de coopération et de développement entre la CAF et la Fédération saoudienne de football serait en train de se «construire». Mais tiendra-t-il la route ? Les deux parties veulent conjuguer leurs efforts pour un exemple encore non déchiffré. Sa durée, dit-on, serait de cinq ans.

L’objectif, travailler l’image du football africain. Comment cela pourrait-il être possible. Si l’initiative est importante pour le football africain, elle devrait, selon quelques avis de consultants, se faire avec des pays implantés sur le continent africain.

Le communiqué de la CAF
«Le CAF est heureux de travailler avec la Fédération saoudienne de football pour développer et faire grandir le football en Afrique et dans le monde. Il y a également des domaines spécifiques pour des partenariats mutuellement bénéfiques dont nous discutons et des annonces seront faites en temps opportun».
Dans un communiqué publié sur son site officiel, la CAF en a dit un peu plus sur le contenu de cet accord. «Le protocole d’accord signé se concentrera sur des initiatives relatives au développement technique et footballistique au niveau des clubs et des équipes nationales. Il s’intéressera également au football de base, au football féminin, à la détection des talents, aux compétitions, aux matches amicaux et aux opportunités commerciales», a précisé l’instance.

Une collaboration qui suscite commentaires
«Une volonté de travailler main dans la main qui pourrait s’avérer fructueuse», soutient un confrère. Sauf que voilà, une semaine après cette annonce, et après que Patrice Motsepe, et Yasser Al Misehal, patron de la Fédération saoudienne, aient annoncé leur collaboration sous la forme d’un accord qualifié de coopération de développement, cet accord semble faire l’objet d’un non possible mariage.
Deux journalistes d’un média étranger s’interrogent
Ed Aarons et Romain Molina, journalistes indépendants réputés, publient un article pour le compte du journal d’information britannique The Guardian, dans lequel ils soulignent que cette collaboration soulève plusieurs préoccupations. Ils remettent en cause «l’intégrité de la Confédération africaine de football en raison de ses difficultés financières et de ses controverses passées». Dans un même autre chapitre, les journalistes soulèvent des inquiétudes quant à l’influence que pourrait exercer l’Arabie Saoudite sur le football africain. Les spécialistes estiment que ce qui se fait aujourd’hui au sein de la CAF, risque de sortir du cadre de ses missions, puisque l’Arabie Saoudite est en pourparlers pour parrainer la «Super League africaine» avec un montant important, ce qui soulève légitimement des interrogations sur les motivations réelles sous-jacentes à cet accord. Il y a même ceux qui «craignent que cela ne soit qu’un moyen pour l’Arabie Saoudite d’accroître son influence politique et économique dans la région…»

L’Arabie Saoudite viserait
la Coupe du monde 2030
Cet accord interviendrait à un moment où l’Arabie Saoudite envisage de présenter une candidature conjointe avec la Grèce et pour l’organisation de la Coupe du monde 2030. «Cette perspective soulève des questions sur d’éventuelles implications politiques et sur l’impartialité de la CAF dans le processus de sélection des pays hôtes du Mondial». En résumé, cet accord qui connaît déjà des doutes dans sa concrétisation, risque d’ouvrir un dossier sur les missions de la CAF.

Résumé
Le football saoudien, déjà sous le feu des projecteurs depuis la victoire contre l’Argentine au Mondial puis avec la venue de Cristiano Ronaldo à Al-Nassr (et celle potentielle de Lionel Messi), mais aussi, a estimé un journal Afrique, une aubaine «pour la CAF et les fédérations africaines, qui pourraient décrocher de gros revenus en allant par exemple jouer plusieurs affiches dans le Golfe. Le continent pourrait aussi bénéficier de l’expertise et de l’expérience de la Fédération saoudienne pour renforcer davantage la compétitivité et le rayonnement du football africain sur la scène internationale».

Résumé de H. Hichem