Le retour du risque «inondations»

? Alors que les efforts de prévention étaient tournés vers les feux de forêts, dans une ambiance de sécheresse inquiétante, à la veille du début de la saison estivale, c’est le risque d’inondations qui est subitement revenu dans l’actualité. Les fortes précipitations qui se sont abattues ces jours-ci sur le Nord du pays ont rappelé la grande vulnérabilité des villes algériennes face à ce risque. Depuis la catastrophe de Bab El-Oued, à Alger, en novembre 2001, les Algériens qui avaient été surpris par le spectacle impressionnant de la furie des eaux et l’étendue des dégâts que peuvent entraîner les intempéries, savent de quoi sont capables des pluies torrentielles et ininterrompues.

Dans le monde, les inondations sont les premières responsables à la fois des pertes économiques et du nombre de morts, estiment les scientifiques spécialisés dans l’étude des risques. En Algérie, la prévention des inondations en milieu urbain est devenue une priorité des pouvoirs publics. Un système de veille avec la participation des services de la météorologie, de la Protection civile et de la wilaya permet de donner l’alerte sur la base des prévisions météorologiques.

Une plus grande attention est accordée au Bulletin météorologique spécial (BMS) qui est émis par les services de l’Office national de la météorologie (ONM) avant l’arrivée des fortes pluies pour éviter les pertes humaines en cas d’inondations et réduire les pertes économiques. Une procédure est prévue pour éviter le pire (interdiction de la circulation, déviations, fermeture des écoles…) en cas de BMS. Mais cela ne suffit pas, décideurs et simples citoyens doivent acquérir un nouveau comportement pour réduire, voire exclure les pertes humaines et les dégâts matériels en cas d’inondations. Il est maintenant admis que si les conduites d’évacuation d’eaux de pluies ne sont pas obstruées par des objets divers, les torrents de boues ne déferleraient pas avec cette force.

Il n’est pas question d’empêcher les intempéries, phénomène naturel, mais il est possible d’éviter le pire par des mesures de prévention. Il y a quelques années, des chercheurs algériens ont eu à attirer l’attention sur les risques de glissements de terrain provoqués par les fortes averses. Ils avaient appelé à la création d’une base de données qui fournirait une carte précise des régions et des sols exposés aux glissements de terrain, généralement entraînés par les fortes pluies, et permettrait d’y apporter les solutions. La politique de prévention des risques naturels repose notamment sur leur identification et leur localisation, sur la réglementation de l’occupation des sols et sur l’information pour sensibiliser la population à la vulnérabilité face aux aléas naturels et pour préciser les conduites à tenir en cas d’événement.
L. A.