Assurances, finalisation d’un nouveau projet de loi avant fin 2023

L’Algérie appelle à investir dans un marché au fort potentiel de développement

«Actuellement, les pouvoirs publics sont en phase de finaliser un nouveau projet de loi sur les assurances qui sera soumis aux deux chambres du Parlement avant la fin 2023 pour accroître l’attractivité du secteur des assurances en Algérie», a annoncé, hier, le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, dans son discours d’ouverture des travaux de la 49ème conférence de l’Organisation des Assurances Africaines (OAA), organisée à Alger.

Cette nouvelle loi devrait répondre aux exigences du marché des Assurances en pleine croissance et, également, permettre aux acteurs de ce secteur d’être plus concurrentiels au niveau régional.
C’est une réalité, le taux d’assurance en Algérie est «encore faible» par rapport à certains autres pays du continent africain, d’où l’intérêt et l’impératif de digitaliser ce secteur au fort potentiel du développement. C’est prouvé.
L’essor du numérique est favorable à la croissance du secteur de l’assurance, désormais présente partout. Le développement de ce secteur qui manque d’adaptabilité face aux autres secteurs financiers et bancaires figure parmi les priorités des autorités nationales. C’est ce qu’a indiqué, à son tour, le ministre des Finances, Laaziz Faid, affirmant, lors de son intervention à cet événement, que «les autorités publiques en Algérie s’attèlent à préparer une nouvelle loi sur les assurances pour permettre au secteur de mieux contribuer au développement économique, parallèlement à l’amélioration de l’organisation du marché des assurances nationales».
«L’objectif de cette mesure est d’améliorer l’organisation et la performance du marché de l’assurance et de consacrer le principe de la concurrence loyale entre intervenants dans la perspective de promouvoir le niveau de cette activité et son rôle dans les domaines économique et social», a-t-il ajouté. L’Algérie doit combler son retard dans la digitalisation du secteur des assurances. A commencer par les acteurs traditionnels de ce secteur qui doivent accorder plus d’intérêt à la transformation numérique de leurs compagnies. Une démarche nécessaire pour assurer leur survie et leur durabilité. La crise du Covid-19 a motivé plusieurs assureurs dans de nombreux pays à s’orienter vers un processus totalement numérique, à l’instar de la Tunisie. L’Afrique a besoin de bâtir des coopérations dans ce domaine, selon le chef du Gouvernement qui a mis en avant l’impératif d’accélérer la numérisation de ce secteur pour augmenter sa croissance.
Cependant, estime-t-il, «et en raison du faible taux de contribution du secteur au PIB, à l’instar des pays africains où il ne dépasse pas 1%, nos pays aspirent à améliorer la performance du marché à travers une série de mesures visant l’ouverture des marchés dans le cadre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), le renforcement de la coopération, et l’échange d’informations liées à la gestion des risques, notamment climatiques». «Il s’agit également, de la promotion de l’inclusivité du marché africain de la réassurance, ainsi que l’amélioration de la gouvernance et de l’adaptation des compagnies d’assurance et de réassurance», a-t-il ajouté.
M. Benabderrahmane a relevé l’importance de moderniser le marché des assurances «à travers l’accélération de la cadence de la numérisation, la mise en place de plate-formes numériques de souscription et d’indemnisation des victimes, ainsi que des moyens de paiement électroniques, outre la diversification des offres d’assurance dans le cadre de l’inclusion financière, la préparation du secteur pour la prise en charge de nouveaux risques et l’amélioration de la qualité des services fournis aux assurés».
Les gouvernements africains doivent accompagner et encourager les assureurs afin de promouvoir l’assurance agricole. Le continent africain est fortement touché par les changements climatiques qui ont affecté son agriculture.
Intervenant dans la même perspective, le président de l’Organisation africaine des assurances (OAA), Ben Kajwang a invité les gouvernements africains à «développer des subventions aux primes du marché de l’assurance agricole, qui reste sous-développé en Afrique en dépit d’importantes potentialités existantes».
«Seulement 1 % des petits exploitants agricoles africains sont aujourd’hui couverts par l’assurance», a-t-il déploré, appelant au «développement de l’industrie des assurances agricoles dans le continent».
Un avis que partage le président de l’Union algérienne des sociétés d’assurance et de réassurances (UAR) Youcef Benmicia, qui a mis en avant «les efforts des acteurs du secteur africain de l’assurance, experts, gouvernements et organisations, qui devraient s’orienter vers la mise en place de systèmes assurantiels à même de transférer les risques naturels et climatiques». Le développement de l’industrie des assurances est un défi supplémentaire que devraient relever les pays africains.
Samira Takharboucht