L’Algérie en pleine promotion du «made in Algeria»

Plaidoyer pour accélérer la mise en œuvre de la Zlecaf

L’Algérie vise une «présence effective» en Afrique. Un marché important qui offre les meilleures opportunités d’affaires et de vente au monde. Pour tirer profit au maximum de ce marché, les pays signataires de l’Accord portant la création de la Zone de libre-échange intercontinentale africaine (Zlecaf) à l’instar de l’Algérie, veulent accélérer la planification et l’élaboration d’une feuille de route stratégique pour la mise en œuvre de cette zone afin de favoriser le commerce au sein du continent et attirer des investisseurs étrangers. Cette feuille de route détaillée devrait définir, compléter l’agenda du Secrétariat général de la Zlecaf, et faciliter l’identification des priorités spécifiques de chaque pays afin d’accélérer la mise en œuvre de la Zlecaf. Intervenant, à ce sujet, le ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, Tayeb Zitouni, qui a assisté, les 30 et 31 mai écoulés, aux travaux de la réunion des ministres du Commerce de la Zlecaf, organisée à Nairobi (Kenya), a mis l’accent sur «l’impératif d’accélérer l’activation de la Zlecaf et d’entamer, pour une première étape, les échanges commerciaux intra-africains, en plus de penser à développer les différentes industries suivant une stratégie continentale, en vue d’accroître le taux d’intégration et réaliser l’insertion économique continentale entre les Etats africains», plaidant pour le renforcement de la coopérations entre les pays signataires de cet accord, promouvoir les investissements et le «made in Zleca» à travers le monde. Sa mise en œuvre bénéficiera, également, aux autres pays étrangers qui souhaitent investir en Afrique en toute sécurité. Le Fonds monétaire international a rappelé, dans son dernier rapport publié le 5 mai passé, la nécessité d’activer cette zone et lever toutes les contraintes pouvant entraver sa concrétisation.
La Zlecaf renforcerait, selon le FMI, la résilience du continent aux chocs mondiaux. «L’Afrique doit d’urgence parachever son intégration commerciale», a-t-il indiqué, estimant que «son activation est une urgence dans le contexte de tensions géopolitiques actuelles et pourrait permettre une hausse de plus de 50 % des échanges commerciaux entre les pays du continent, mais aussi réduire l’impact des chocs dus aux tensions mondiales». Cette zone «pourrait être la plus grande au monde, avec un PIB combiné de 3.400 milliards de dollars lorsque le Traité deviendra pleinement opérationnel», a indiqué à son tour, l’Organisation des Nations unies (ONU). La mise en œuvre effective de la Zlecaf devrait faciliter la circulation des marchandises, le contact entre les opérateurs économiques et encouragerait l’émergence de nouvelles initiatives de coopération dans divers domaines stratégiques (industrie, énergie, agro-alimentaire, pharmaceutique, technologique…), et soutenir les pays africains surendettés, vulnérables et fortement exposés aux changements climatiques.
Le continent africain, terre d’opportunité, subit depuis toujours l’ingratitude des pays Occidentaux. Pour s’en sortir les pays africains doivent renforcer leurs rangs et développer une économie plus résiliente et inclusive. L’Algérie se dit prête à investir, malgré les contraintes existant sur le terrain, d’investir dans le marché et à partager son expertise et expérience acquise dans divers domaines avec ses partenaires africains. Les participants à ces deux jours de rencontre ont plaidé pour la levée des obstacles réglementaires, juridiques, douaniers… afin d’atteindre les objectifs fixés par l’Union africaine (UA).
Malgré les crises multiples (sanitaire, climatique, énergétique, financière, sécuritaire) qui l’affecte, l’Afrique est un continent au potentiel naturel et humain énorme et une terre d’opportunité pour les investisseurs. Le contexte international actuel pourrait être favorable à la mise en œuvre de la Zlecaf qui a déjà franchi des étapes importantes.
Les promoteurs de cette zone ont tenu au cours du mois d’avril dernier le tout premier forum d’affaires de la Zlecaf, en vue de stimuler l’investissement intraafricain et ont procédé à la finalisation du protocole sur l’investissement intraafricain.
Lors de la rencontre des 30 et 3 mai passés, les participants se sont penchés sur les règles d’origine relatives aux véhicules et au textile.
Deux secteurs en pleine croissance et renaissance en Algérie. «L’approche algérienne se repose sur la mise en place d’une véritable stratégie continentale, notamment dans les domaines de l’industrie du textile, des matières premières et de sous-traitance dans le secteur automobile, avec l’exploitation de tout le potentiel que recèle le continent africain», a indiqué M. Zitouni, affirmant que «cette stratégie créera de nouveaux emplois et des chaînes de valeur et permettra aux Etats africains de créer la richesse via la transformation de ses ressources brutes et leur industrialisation au plan continental».
Le ministre a saisi cette occasion pour exposer la vision de l’Algérie sur le long terme et son ambition de renforcer l’intégration commerciale et économique africaine.
Samira Takharboucht