Produire et exporter entre 30 et 40 milliards kilowatts d’hydrogène gazeux, liquéfiés et dérivés

Projet de gazoduc d’hydrogène reliant l’Algérie à l’Europe

Un corridor de 3.300 km de gazoducs prêts pour l’hydrogène, développé par Snam, l’opérateur italien d’infrastructures gazières, Trans Austria Gasleitung (TAG) et Gas Connect Austria (GCA) en Autriche, ainsi que Bayernets en Allemagne, est en cours, dans le cadre du projet SoutH2 Corridor. Il fera partie de l’épine dorsale européenne de l’hydrogène, avec une capacité d’importation d’hydrogène de plus de 4 millions de tonnes par an, et il devrait être pleinement opérationnel d’ici 2030.

Ce corridor prendra son origine en Algérie, déjà le plus grand producteur de gaz naturel en Afrique, dans la région de Hassi R’mel, où Sonatrach a largement investi dans les infrastructures gazières. Il passera par la ville algérienne de Hassi Messaoud, puis traversera la Tunisie par la ville de Sfax. De là, il traversera la mer Méditerranée jusqu’en Italie, où il se raccordera au réseau existant de Snam S.p.A., avant de se poursuivre à travers l’Autriche et l’Allemagne. L’initiative, pour reprendre les partenaires de ce projet, se concentre sur l’utilisation d’infrastructures existantes réaménagées (environ 70% prévus) pour le transport de l’hydrogène, considéré comme une source d’énergie propre et durable, avec l’ajout de nouvelles infrastructures dédiées si nécessaire.

Ce projet qui s’inscrit dans les objectifs de l’Union européenne en matière de décarbonation et de réduction des émissions de gaz à effet de serre, revêt une grande importance dans la transition énergétique en favorisant l’utilisation de l’hydrogène renouvelable comme alternative aux énergies fossiles. Il facilitera son acheminement depuis l’Algérie vers l’Europe, où la demande d’hydrogène est en croissance constante. En reliant les régions productrices d’hydrogène renouvelable aux zones de consommation en Europe, le corridor SoutH2 contribuera à la construction d’une économie hydrogène durable et renforcera la coopération énergétique entre l’Afrique et l’Europe.

Le projet SoutH2 Corridor représente ainsi une avancée significative dans le développement de l’infrastructure nécessaire à l’utilisation de l’hydrogène renouvelable qui jouera un rôle-clé dans la décarbonation des secteurs industriels, des transports et de l’énergie, et cette initiative favorisera son adoption à grande échelle, et renforce la position de l’Algérie en tant que fournisseur majeur de gaz vers l’Europe, tout en favorisant la transition vers une économie plus propre et plus durable.
Au mois de mars dernier, le ministère de l’Energie avait fait savoir que l’Algérie entend tirer profit de ses capacités techniques et de ses avantages concurrentiels pour produire et exporter entre 30 et 40 milliards kilowatts d’hydrogène gazeux, liquéfiés et dérivés, et à approvisionner le marché européen à près de 10 % de ses besoins d’ici 2040 à des prix de vente très concurrentiels.
Rabah M.