Sonatrach met le cap sur la pétrochimie

Les travaux de réalisation de l’usine de production du propylène lancés en juillet

Le complexe pétrochimique situé dans la Zone industrielle d’Arzew (Oran), destiné à la production de 550.000 tonnes/an de polypropylène, sera réalisé officiellement par la société «Step Polymers», détenue à 100% par la compagnie nationale des hydrocarbures, Sonatrach et son partenaire sino-britannique «Petrofac-HQC». Les travaux de réalisation de ce projet d’un montant de 1,5 milliard de dollars implanté dans l’une des plus importantes zones industrielles pétrolières du pays, seront lancés dès le mois de juillet prochain et devraient être livrés dans un délai de 42 mois, selon les précisions du Président-directeur général de la Sonatrach, Toufik Hakkar. Quant à son financement, il sera assuré à hauteur de «70% par les banques publiques alors que l’autofinancement du groupe Sonatrach assurera les 30% restants». Les banques nationales ont affirmé leur disponibilité à financer d’autres projets.
Cette nouvelle usine de production du polypropylène permettra de couvrir «les besoins du marché national estimés à 120.000 tonnes/an dans divers secteurs et renforcer le volume des exportations de cette matière vers les marchés européens, africains et asiatiques».
Cet investissement structurant optimisera l’industrie pharmaceutique, textile, automobile et navale… et booster le développement socio-économique ainsi que l’employabilité des jeunes. Ce projet permettra, selon M. Hakkar, «la création d’environ 6.000 postes d’emploi directs durant la phase de réalisation, 450 postes durant la phase d’exploitation et 2.000 emplois indirects», affirmant que ce projet «est le plus important complexe pétrochimique à réaliser par Sonatrach après celui réalisé il y a 45 ans dans la wilaya de Skikda».
Cette nouvelle réalisation importante s’inscrit dans la stratégie du développement des produits pétrochimiques de l’Etat qui cible «la transformation de plus de 50% de la production initiale contre 32% enregistrés actuellement, la création de 10.000 emplois directs, l’exportation de plus de 5 milliards de dollars contre 3 milliards actuellement, en plus de quintupler l’actuelle valeur ajoutée, dans les opérations de transformation et de production», a-t-il expliqué, affichant son optimisme pour ce projet.
«Nous fondons de grands espoirs sur nos partenaires pour la réalisation du projet dans les délais fixés, étant donné qu’il s’agit d’un projet stratégique qui contribuera à dynamiser le secteur industriel dans le pays», a-t-il déclaré, lors de la cérémonie de signature du contrat entre la société ‘’STEP Polymers’’ et le consortium sino-
britannique ‘’Petrofac- HQC’’, en présence du ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, du président exécutif de ‘’Petrofac’’, Tarek Kouache, du représentant de la HQC et d’une représentante de l’ambassade du Royaume-Uni à Alger.

Les banques nationales financeraient 70% du projet
Après une consultation internationale restreinte, conformément à la procédure de passation de marchés en vigueur au sein de la filiale ‘’STEP Polymers’’, la Sonatrach a choisi d’attribuer le contrat à ‘’Petrofac-HQC)’’, a précisé M. Hakkar, affirmant que «dix-huit (18) entreprises se sont présentées pour la réalisation de ce projet».
L’annonce de l’attribution de ce contrat, le 14 mai dernier, a confirmé le retrait définitif du groupe TotalEnergie du projet, qui a prétexté que «le projet ne correspondait pas à ses aspirations financières».
La compagnie énergétique française «s’est retirée, de ce fait, en toute indépendance, tandis que Sonatrach a décidé de poursuivre le projet en toute indépendance également», a indiqué le ministre, expliquant que les deux partenaires (Sonatrach et TotalEnergie) avaient «travaillé ensemble afin de peaufiner le projet, par les études de marché et les études de faisabilité, ainsi que les premières études d’engineering. Au terme des études et après l’annonce de l’offre financière fixée à 1,5 milliard de dollars, les parties prenantes se sont réunies pour prendre la décision finale d’investissement, vu que chaque société a ses propres plans et sa propre stratégie».
Ce qui ne convenait pas au groupe français qui a décidé suite à cette annonce de se retirer et de céder à Sonatrach ses participations dans la joint-venture STEP, codétenue par Sonatrach (51%) et TotalEnergies (49%), détenue désormais à 100% par la compagnie nationale qui a pris l’initiative de lancer le projet avec d’autres partenaires.
Malgré son retrait, M. Hakkar a tenu à remercier la société «Total Energies», qui a travaillé avec elle sur le projet de 2017 à 2022, estimant qu’«elle restera disponible pour accompagner Sonatrach dans la réalisation de ce projet, comme elle est disponible à coopérer en tout temps».
Pour la réalisation de ce mégaprojet, une convention de financement a été signée le même jour entre la Banque nationale d’Algérie (BNA) et la société ‘’Step Polymers’’.
«La convention de financement a été signée par le Directeur des opérations au sein de ‘’Step Polymers’’, Abbas Laghrour et la Directrice du service des soumissions à la Banque nationale d’Algérie (BNA), Souad Djaoued avec une coalition, conduite par la BNA, composée de plusieurs banques publiques pour financer le projet».
Samira Takharboucht