Une enveloppe de 260 milliards de dinars allouée

Rationalisation de la consommation de l’énergie à un taux de 10% à l’horizon 2030

Adapter sa consommation énergétique pour lutter contre le changement climatique est devenu plus qu’indispensable pour les autorités nationales, mobilisées dans une démarche d’efficacité énergétique et d’économie d’énergie. Cette démarche nécessite des investissements à plus long terme et à initier dans les plus brefs délais pour accélérer la transition énergétique dans le pays. Pour l’Etat algérien, la question des ressources financières et humaines ne se pose pas pour la mise en œuvre véritable de son programme de rationalisation de la consommation de l’énergie, à la hauteur des enjeux.
Des spécialistes dans le domaine de la transition énergétique qui se sont rencontrés, avant-hier, à Oran, lors du séminaire national sur «l’économie de l’énergie, efficacité énergétique», ont mis en avant les actions du Gouvernement visant à encourager les ménages et les industriels à rationaliser leur consommation énergétique, tout en renforçant leur efficacité énergétique. Pour ce faire, l’Etat «a débloqué un montant de 260 milliards de dinars pour la mise en œuvre du programme de rationalisation de la consommation de l’énergie à un taux de 10% à l’horizon 2030», a indiqué, à l’Agence presse service (APS), Merouane Chaâbane, Directeur général de l’Agence nationale de développement de l’utilisation et rationalisation de l’énergie.
Pour opérer un tel bouleversement, l’Etat décide d’investir davantage dans la transition énergétique à travers le développement des énergies alternatives aux énergies fossiles, à l’instar de l’hydrogène, de l’électricité verte, le gaz naturel liquéfié (GNL)… Inciter, en parallèle, les entreprises et les ménages à réduire leur consommation d’énergie afin de contribuer à la lutte contre le réchauffement climatique.
C’est devenu un vrai sujet et une véritable urgence pour les autorités locales, les investisseurs et les citoyens qu’il faut responsabiliser davantage et à encourager à optimiser leur consommation quotidienne d’énergie à travers l’ajustement de leurs comportements.
Pour y parvenir, l’Etat a décidé, dans un premier temps, selon
M. Chaâbane, d’accorder «des sommes importantes pour mettre en œuvre le programme national de maîtrise de l’énergie dans le cadre de sa stratégie de rationalisation de la consommation d’énergie et de transition énergétique qui s’étend sur plusieurs étapes, dont un montant de 260 milliards de dinars pour mettre en œuvre le plan intérimaire qui s’étend de 2023 à 2030, visant à réduire la consommation d’énergie de 10%», a précisé, dans ce sillage, M. Chaâbane.
Pour faire comprendre aux citoyens et industriels l’importance du programme de l’Etat pour atteindre l’efficacité énergétique visant à agir sur «l’utilisation des technologies et solutions pratiques pour changer les habitudes de consommations de l’énergie par les ménages et les entreprises», l’Agence nationale de développement de l’utilisation et rationalisation de l’énergie intensifie ses campagnes de sensibilisation à l’échelle nationale. De nombreuses activités de sensibilisation au profit des citoyens et des grands consommateurs ont été menées, selon son directeur général M. Chaâbane, et «ont commencé à porter leurs fruits».
«Un plus grand nombre de citoyens et de grands consommateurs ont commencé à comprendre la politique de l’Etat en matière de rationalisation des consommations d’énergie et s’y engagent», a-t-il indiqué.
Classés par secteurs, le secteur le plus énergivore est celui de l’habitat (46%), suivi des secteurs des transports et de l’industrie. Pour les inciter à réduire leur consommation d’énergie, l’Etat leur a alloué des enveloppes financières en vue du «remplacement des équipements consommateurs d’énergie, à leur tête les climatiseurs et les chauffages pour les citoyens et les instances», a-t-il indiqué.
Concernant l’éclairage public,
M. Chaâbane a indiqué qu’une «contribution au remplacement des appareils et des lampes de l’éclairage public, à travers un programme renfermant 350.000 points lumineux et d’autres projets, dont le changement d’énergie des véhicules de l’essence au Gaz de pétrole liquéfié (GPL)». Au courant de 2023, les autorités lanceront «un projet-pilote de chauffage et de climatisation collectifs dans l’un des organismes publics, qui sera choisi prochainement, et qui sera soit une collectivité locale, soit un établissement universitaire, soit un grand hôpital, dans le cadre d’une initiative visant un fonctionnement centralisé de ces dispositifs à grande échelle», a-t-il détaillé.
L’Algérie compte pour accélérer sa transition énergétique sur la participation active des Start-ups et la l’implication des ménages et des entreprises.
Samira Takharboucht