L’espoir dans le dessalement

? Pour réduire la dépendance aux facteurs climatiques défavorables, une stratégie de mobilisation des eaux non conventionnelles – dessalement de l’eau de mer et réutilisation des eaux usées épurées – est mise en œuvre en Algérie. Ce mercredi, lors de sa visite dans les wilayas d’Alger, Boumerdès et Tipasa, le Président Abdelmadjid Tebboune a relevé que l’objectif est de parvenir à 80% de la part d’eau dessalée dans l’approvisionnement des citoyens, en vue de préserver les eaux souterraines.

Selon le ministre de l’Hydraulique, les eaux souterraines qui étaient exploitées à 35 à 40%, il y a cinq ans, représentent aujourd’hui un taux d’exploitation de 60%. Il s’agit de préserver les réserves stratégiques nationales en eau. Pour l’heure, selon les données officielles, le taux des eaux dessalées par rapport aux besoins en eau potable est estimé à environ 18%, et passera en 2024 à 42% avec la mise en service des cinq stations de dessalement de l’eau de mer, en cours de réalisation.

D’ici 2030, et avec la mise en service de six autres stations de dessalement dont les travaux de réalisation seront lancés en 2025, le taux d’eau potable issu du dessalement atteindra 60% des besoins nationaux. Mercredi, le Président Tebboune a affirmé que toutes les régions doivent bénéficier du programme complémentaire au plan d’urgence des pouvoirs publics dans la cadre de la réalisation des stations de dessalement, faisant part d’une réflexion quant à la réalisation d’une station de dessalement dans la wilaya de Tizi-Ouzou. Le programme présidentiel de dessalement sur le littoral, d’Est en Ouest et sur une profondeur de 150 km, concerne trente et une wilayas.

Les stations de dessalement sont actuellement à la charge du ministère de l’Energie et des Mines. Avec la création de l’Agence nationale du dessalement, nouvellement créée, qui est sous la tutelle du ministère de l’Hydraulique, il y a également l’ADE qui a la charge de mener les études et les travaux de réalisation de l’aval en prenant en compte tous les systèmes existants. Selon les données officielles, le besoin national en eau potable est estimé à 3,4 milliards de m3, un volume déjà assuré. Avec les 1,5 million de m3 par jour produits par les 5 stations de dessalement de l’eau de mer qui seront fonctionnelles d’ici la fin de l’année 2024, la totalité des besoins des citoyens en eau potable sera couverte. Les pouvoirs publics ne comptent pas sur les barrages dont la capacité est, pourtant, entre 8 et 10 milliards de m3. Mais, selon les spécialistes, depuis 4 ans, ils n’ont pu cumuler que moins de la moitié de cette capacité, et le déficit s’est accentué, font-ils constater. Le taux de remplissage des barrages est à 29%, au niveau national.
L. A.