Le Président tchadien a rencontré le Président renversé et le chef des rebelles

Niger

Le Président tchadien Mahamat Idriss Déby s’est rendu au Niger pour rencontrer le Président renversé Mohamed Bazoum et le chef des rebelles, le général Abdourahamane Tchiani.«À Niamey, j’ai eu des échanges approfondis avec les leaders du Conseil national de sauvegarde de la patrie (CNSP), notamment le général Abdourahamane Tchiani, avec le président Mohamed Bazoum ainsi que l’ancien président Mahamadou Issoufou dans une approche fraternelle qui vise à explorer toutes les pistes afin de trouver une issue pacifique à la crise qui secoue ce pays voisin», a écrit le président tchadien sur Twitter, note L’Agence de presse russe.
Sur quatre photos, accompagnant le post, on voit
M. Déby avec trois hommes politiques du Niger, dont M. Bazoum souriant. Selon les sources de l’Agence France-Presse (AFP) de l’entourage du président déchu du Niger, le dirigeant tchadien a transmis au chef des rebelles un «message de la Cédéao».
Le président tchadien s’est rendu au Niger après avoir rencontré le 30 juillet le chef d’État nigérian Bola Tinubu, qui préside la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao).
Le sommet de la Cédéao a précédemment confirmé toujours considérer M. Bazoum comme président du Niger. Ses participants ont également condamné la tentative de coup d’État au Niger et la détention illégale du président, des membres de sa famille et du gouvernement, en décidant des sanctions contre les rebelles, dont la fermeture des frontières avec le Niger et l’interdiction des liaisons aériennes. Par ailleurs, toutes les opérations financières sont suspendues et les avoirs du Niger dans les banques centrales des pays membres de la Cédéao gelés. Le sommet de l’organisation a lancé un ultimatum aux rebelles nigériens. Si ses demandes ne «sont pas satisfaites dans un délai d’une semaine», la Cédéao «prendra toutes les mesures nécessaires» qui pourraient «inclure l’usage de la force».
Le Burkina Faso et le Mali se sont exprimés contre les sanctions imposées par la Cédéao.
Les rebelles ont annoncé le 26 juillet au soir la destitution du président Mohamed Bazoum, la fermeture des frontières, l’introduction d’un couvre-feu, la suspension de la Constitution et l’interdiction de tous les partis politiques. Deux jours plus tard, ils ont proclamé chef d’État le général Abdourahamane Tchiani qui a dirigé la garde présidentielle dont les unités détiennent toujours Mohamed Bazoum.
Une manifestation de masse s’est tenue le 30 juillet dans la capitale du Niger. Les gens sont descendus dans les rues pour protester, à l’appel des autorités militaires du pays, contre le sommet d’urgence de la Cédéao.
La Cédéao a été créée au printemps 1975. Elle regroupe actuellement quinze États de la région. L’adhésion de trois pays où les militaires ont pris le pouvoir ces dernières années, à savoir le Burkina Faso, la Guinée et le Mali, a été suspendue.
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Abdelkader T./ Agence