Le spectre d’une intervention militaire de la Cédéao se fait jour

Niger

Les chefs d’état-major et les hauts gradés des pays membres de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) ont élaboré, lors de leur réunion, un plan pour une éventuelle intervention militaire au Niger. C’est ce qu’a rapporté Reuters en citant le porte-parole de la Cédéao, Abdel-Fatau Musah.

«Tous les éléments pour une éventuelle intervention militaire au Niger ont été définis au cours de la réunion, notamment les ressources nécessaires, mais aussi la manière et le moment où nous allons déployer nos forces», a déclaré M. Musah. Selon lui, la décision quant aux actions à mener à l’encontre du Niger sera prise par les dirigeants des pays membres de la Cédéao.
M. Musah a souligné que le plan avait été élaboré au cas où les rebelles ne renonceraient pas au pouvoir et ne rétabliraient pas l’ordre constitutionnel. Il a précisé que les détails du plan ne seraient pas divulgués afin que les rebelles ne sachent pas où et quand une attaque pourrait être lancée. «Nous voulons que la diplomatie l’emporte, mais nous voulons aussi que notre message soit clair pour les rebelles. Nous leur donnons toutes les chances de corriger leurs mauvaises actions».
Le plan a été approuvé lors d’une réunion d’urgence de trois jours des chefs d’état-major et des hauts gradés militaires de la Cédéao dans la capitale nigériane, Abuja. Cette réunion a été convoquée à la demande des dirigeants de la Cédéao.
Les rebelles retiennent en otage le président nigérien Mohamed Bazoum, il est privé d’eau et d’électricité. C’est ce qu’a déclaré l’ambassadrice du Niger à Paris, Aïchatou Kané Boulama, à la chaîne de télévision LCI.
«Les dernières nouvelles que j’ai de lui, c’est qu’il est toujours séquestré, je dirais pris en otage», a indiqué l’ambassadrice. «Il manque d’électricité depuis avant-hier, ce matin on lui a coupé l’eau».
Elle a également indiqué qu’elle avait réussi à parler au chef d’État légitime avant qu’il ne soit privé de communication téléphonique.
L’organe central des rebelles, le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie, a annoncé le 3 août que les ambassadeurs du pays au Nigeria, aux États-Unis, au Togo et en France avaient été démis de leurs fonctions.
Une rencontre a eu lieu ce samedi matin 5 août entre la ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna et le Premier ministre nigérien Ouhoumoudou Mahamadou au sujet de la situation au Niger, après le coup d’État du 26 juilletn note RFI, qui rappelle que demain dimanche expire l’ultimatum de la Cédéao.
De nombreux pays, dont l’Algérie ont dénoncé le oup d’Etat et met en garde ontre une intervention militaire au Niger.

Abdelkader T./ Agence