Une brique de plus aux édifices mémoriel et institutionnel

L’Algérie célèbre la Journée nationale de l’ANP

Pour la deuxième année consécutive, après avoir été décrétée par le Président de la République, Monsieur Abdelmadjid Tebboune en 2022, la Journée nationale de l’Armée Nationale Populaire – ANP, a été célébrée le 4 août 2023.

Il faut dire, pour l’Histoire, que l’ANP, bien que cette marque de reconnaissance l’honore davantage, a été célébrée chaque instant, et ce, depuis 1962 à ce jour, par l’ensemble des Algériens, en tant que digne dépositaire du legs révolutionnaire de sa matrice, l’Armée de Libération Nationale – ALN, et en tant qu’institution qui a su et pu mériter cet héritage en se montrant, à chaque fois et dans toutes les épreuves où l’Algérie se retrouvait face à des périls externes et internes, à la hauteur des défis, dévouée, jusqu’au sacrifice ultime.
Première armée libre du monde par son avènement, puisqu’elle n’est pas née d’une décision institutionnelle officielle, mais plutôt de la souffrance de tout un peuple qui l’a édifiée de sa chair et de son sang, l’ALN ne pouvait pas ne pas donner naissance à une institution qui la même force d’esprit, le même esprit patriotique et le même sens du sacrifice. Ainsi naquît l’ANP.
Comme tous les héritages révolutionnaires, ceux qui les initient accomplissent l’impensable et érigent le miracle guerrier en réalité du terrain, puis se retirent par la force des choses, laissant le soin aux continuateurs d’entretenir la flamme pour qu’elle continue de nourrir l’esprit et la mémoire, et surtout d’inspirer les hommes et les femmes de ce pays pour qu’ils continuent d’être fiers de leur passé révolutionnaire, mais aussi de leur armée, l’ANP, tenant lieu de l’ALN, qui a été constamment sur tous les fronts, aux avant-postes de la lutte et du sacrifice, à chaque fois que l’intégrité du pays et de la nation était menacée.
Même si les Algériens ne l’ont jamais perdu de vue et que la flamme continue d’illuminer le ciel de la mémoire révolutionnaire, les ennemis de notre pays n’ont de cesse de s’attaquer à cet héritage et de l’anéantir symboliquement en s’efforçant de rompre le cordon ombilical qui lie le peuple avec son armée. Des attaques sournoises, insidieuses, distillées de toutes les façons, à travers tous les canaux et par tous les moyens, médias et hors médias, pour saper le moral des jeunes et leur inculquer des notions « modernes » où la lâcheté, la traîtrise, la félonie et autres ignominies sont enrobées et déguisées en valeurs et en principes libertaires.
D’où la nécessité de mieux faire connaître cette institution dont les enfants ne dorment pas pour que nous puissions dormir en paix. De la faire connaître et reconnaître aussi, à chaque occasion, les hauts faits de ses héros qui ont souvent prouvé qu’ils étaient prêts à tout pour défendre la patrie et les enfants de la patrie.
On n’oubliera jamais ceux qui sont tombés en affrontant l’hydre terroriste transnationale durant les années de braise, ceux qui sont sortis sur le terrain le 10 novembre 2001 après les inondations de Bab-el-Oued, ceux qui étaient déjà à pied d’œuvre juste après le séisme de Boumerdès, et ceux qui bravent le feu et la fumée, eu péril de leur vie, pour sauver des vies durant les incendies de forêt. Se souvient-on du nombre et des noms des jeunes militaires qui ont donné leur vie pour sortir des flammes les civils piégés dans les sinistres ? Il y a ceux qui entretiennent la mémoire et ceux qui entretiennent l’amnésie et pour faire en sorte que la balance penche du côté des premiers, les journalistes, les historiens, les témoins de l’histoire, ainsi que les citoyens dont le cœur s’anime du feu du patriotisme, doivent parler, écrire, reconnaître et faire connaître, de même que l’ANP, désormais, parle de ses enfants, énonce et rappelle leurs sacrifices et consacre leur dévouement et leur mérite.
Est-ce une nouveauté ? A l’ère de la communication tous azimuts où le plus grand risque que l’on ne doit pas assumer, est le silence, la prise de parole pour dire ce qui est vrai, ce qui est implacablement honorable et historiquement glorieux est un recours salvateur, vecteur de cohésion et redécouverte, par les Algériens, de ce qu’ils sont : des guerriers de la paix.
Si par le courage, l’esprit de sacrifice et le génie opérationnel, l’ANP incarne son ancêtre l’ALN, elle n’en est pas moins ouverte à la modernisation qui a connu ces dernières années des processus déterminants d’actualisation, qu’il s’agisse de capacités au combat, de performances professionnelles ou de formation des ressources humaines.
Sur le plan opérationnel en matière de lutte contre le terrorisme et le crime organisé, l’ANP a atteint un rendement optimum, avec une expérience du terrain qui fait pâlir de jalousie les unités opérationnelles de par le monde, démontrant des capacités d’action et défensives qui en font incontestablement le premier rempart pour la sauvegarde de la souveraineté et la sécurité du pays, la protection des frontières qui s’étendent sur des milliers de kilomètres, la préservation de l’intégrité nationale des menaces endogènes et exogènes et, avant tout, la perpétuation de l’esprit et des principes de la révolution du 1er Novembre 1954.
Sur les plan économique, l’ANP a été un acteur dynamique en matière de contribution à l’effort de concrétisation de l’ambitieux programme du Président consistant dans la création d’une base industrielle nationale, la satisfaction du marché national et la réalisation de la sécurité alimentaire.
Cette célébration, qui consacre la cohésion formidable entre le peuple et l’ANP, est également celle des enfants de l’institution qui ont embrassé la carrière militaire pour servir leur patrie, qui vivent cette journée exceptionnelle, animée au sein de tous les corps d’armée à travers des défilés, des manifestations et des activités de toutes sortes, comme la marque de reconnaissance éternelle aux Martyrs d’hier et d’aujourd’hui, et un vibrant hommage à tous les éléments de l’ANP pour leur sens du devoir et du sacrifice.

Par Ahmed Rehani

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