L’Algérie digne d’être membre du groupe des BRICS et de la NBD

Cinq pays seront choisis comme nouveaux partenaires et actionnaires

L’Algérie a déposé sa demande d’adhésion au groupe des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) au mois de juin 2022 et ambitionne à devenir, en parallèle, un membre actionnaire de la Nouvelle Banque de développement (NBD) de ce club, réaffirmant ainsi son engagement à contribuer à lutter contre un monde unipolaire qui a amplifié les conflits politiques régionaux.

D’où l’intérêt et l’importance d’élargir le groupe des BRICS ainsi que le cercle des actionnaires de la NBD. Cette initiative vise à offrir une alternative viable au système financier unipolaire actuel, dominé par le billet vert et à éviter aux emprunteurs les risques liés aux fluctuations des taux de change et aux variations des taux d’intérêt américain, (très élevés). L’Algérie approuve cette démarche et se dit prête à resserrer davantage ses liens avec les pays membres du bloc des BRICS et à apporter sa contribution financière.
C’est ce qu’a affirmé, Abdelsalam Bashagha, membre du comité des affaires étrangères du Parlement algérien, dans une déclaration accordée au média russe en français « Sputnik.fr ». « L’Algérie est prête à débloquer sans tarder une somme équivalente à 1,5 milliard de dollars. Je pense que notre pays pourra alors se montrer digne d’être membre du groupe », a-t-il soutenu, affirmant que « l’Algérie est prête à coopérer avec cette banque dès à présent ».
Quinze pays ont déposé officiellement leur demande d’adhésion à la NBD a déclaré avant-hier sa directrice, Dilma Rousseff, affirmant que la banque s’apprête à « accepter et approuver l’adhésion de quatre ou cinq nouveaux pays et de prêter en monnaies nationales ». Le nom des nouveaux actionnaires sera dévoilé, probablement, à la fin des travaux du Sommet des BRICS qui prendra fin aujourd’hui. Mme a évoqué « la diversification de la représentation géographique », comme étant « l’une des priorités de la NDB ». La position géostratégique de l’Algérie qui donne sur l’Europe et l’Afrique et sa stabilité politique et économique fait du pays un candidat potentiel et offrirait à la banque un accès à la région de l’Afrique du nord et même Méditerranéenne.
L’Algérie souhaite rejoindre dans le plus bref délai le groupe des BRICS et la NBD, voulant ainsi plier définitivement la page de sa dépendance aux deux devises occidentales prédominantes dans le pays, l’euro et le dollar. L’Etat algérien approuve l’idée de payer les transactions financières et commerciales internationales en monnaies locales. C’est ce que proposent les cinq pays émergents à leurs partenaires commerciaux, notamment africains dominés par les Institutions financières de Bretton wood.

En attendant la mise en place d’une monnaie de réserve des BRICS, la BND propose de prêter, sans exiger de réformes politiques ou économiques aux emprunteurs, en monnaies locales qui se feront sur un panier de devise des cinq pays fondateur de cette coalition à savoir : le réal brésilien, le rouble russe, la roupie indienne, le yuan chinois et le rand sud-africain. L’Algérie a déjà évoqué avec la Russie la possibilité de régler ses paiements lors des échanges commerciaux en monnaies nationales (le dinar et le rouble), confirmant ainsi son adhésion totale à cette idée.
L’Algérie compte, également, sur l’engagement et le dynamisme des représentations diplomatiques pour renforcer sa présence dans les pays des BRICS avec lesquelles, elle entretient des relations très étroites. Le ministre des Finances, Laaziz Faid désigné pour représenter le président de la République à cet événement international a mis en avant les atouts économiques du pays et a saisi l’occasion pour rencontrer les représentants de la communauté algérienne établie en Afrique du Sud.
« L’Algérie connaît une dynamique économique nouvelle ainsi qu’une nouvelle ère de renouveau. Nous appelons notre communauté nationale à y contribuer », a-t-il déclaré, affirmant la disposition de l’Algérie à approfondir en permanence la coopération avec ses alliés et les pays des BRICS. C’est ce qu’a plaidé, également, le président chinois, Xi Jinping, qui a mis l’accent dans son discours prononcé à l’ouverture des travaux du Sommet des BRICS, avant-hier. Il a proposé « un plan chinois pour approfondir le partenariat BRICS, améliorer le mécanisme de coopération entre les pays BRICS, et créer un plan pour le développement des relations sino-africaines ».
La Chine est devenue un partenaire clé des pays africains, y compris de l’Algérie. Le 12 août, le pays a exprimé sa satisfaction quant à l’achèvement de l’autoroute Est-Ouest, un mégaprojet phare de l’initiative « la Ceinture et la Route ». La Chine et la Russie, membres influents des BRICS, s’engagent à aider les pays africains à travers la réalisation d’importants projets d’infrastructures visant à améliorer les perspectives de prospérité de l’Afrique, au lieu de les pousser dans le « piège de la dette ». La Russie a déjà effacé 23 milliards de dollars de la dette africaine, la Chine promet d’investir davantage dans le continent et l’Algérie, quatrième puissance économique africaine, soutient cette démarche.
Samira Takharboucht