L’Espagne s’indigne de la nouvelle carte officielle du Maroc, qui inclut Ceuta et Melilla

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Le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE, socialistes et démocrates européens) du Premier ministre par intérim Pedro Sánchez a déclaré qu’il rejetait fermement la carte officielle du territoire marocain récemment publiée, qui inclut les villes autonomes espagnoles de Ceuta et Melilla, tandis que le président régional de Melilla a demandé à Madrid d’adresser une plainte formelle à Rabat.
Le site web de l’ambassade du Maroc à Madrid a récemment publié une carte sur laquelle Ceuta et Melilla apparaissent comme faisant partie du territoire du royaume nord-africain.
Ceuta et Melilla sont considérées comme des foyers de migration à la frontière sud de l’UE, un sujet qui est l’une des principales pommes de discorde entre l’Espagne et le Maroc.
La section du PSOE à Melilla a exprimé un « rejet total » de la carte, tandis que le président régional de Melilla, Juan José Imbroda, du Partido Popular (PP, Parti populaire européen) de centre droit, la principale force d’opposition du pays, a exigé que Madrid dépose une « plainte formelle ». M. Imbroda estime qu’il s’agit d’un « affront total à notre nation, à notre Constitution, à notre histoire et notre souveraineté ».
Alors que les négociations sur la coalition gouvernementale espagnole se poursuivent à la suite des élections anticipées du 23 juillet dernier, M. Imbroda a exhorté l’exécutif du Premier ministre par intérim, Pedro Sánchez, à adresser « une protestation formelle et sévère » à l’ambassadrice du Maroc à Madrid, Karima Benyaich.
« Cela semble être une énormité, mais il me semble encore plus grave que nos autorités, nos représentants du gouvernement national, n’aient pas ouvert la bouche » après cette « interférence et ingérence » dans la souveraineté des deux villes autonomes, a souligné M. Imbroda, rapporte journal régional Melilla Hoy.
Le responsable politique a précisé que les habitants de Melilla se sentaient « profondément et fièrement espagnols » depuis près de 526 ans, soit près de cinq siècles avant que « le Maroc ne naisse, sur le plan politique », en prenant son indépendance vis-à-vis de la France en 1956.n