L’Italie soutient l’initiative du président Tebboune

Emissaires algériens au Niger et aux pays de la Cédéao

Alors que pour la Cédéao, l’option d’une intervention militaire reste sur la table, l’Italie confirme son option pour la solution politique à la crise au Niger. Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf, a reçu, vendredi, un appel téléphonique de son homologue italien, Antonio Tajani, qui a affirmé que le Gouvernement italien «soutient» et «salue hautement» l’initiative du président Abdelmadjid Tebboune, visant à faire prévaloir la logique de la solution politique à la crise au Niger. Selon un communiqué du ministère, Antonio Tajani a indiqué que «l’Italie partage pleinement l’inquiétude de l’Algérie quant aux répercussions du recours à la force», affichant «la disposition de son pays à soutenir les efforts et les démarches de l’Algérie, visant à apaiser la situation et à œuvrer au retour à l’ordre constitutionnel au Niger par des voies pacifiques», a conclu le communiqué. Le plan en vue d’une possible intervention militaire au Niger mis au point par la Cédéao a suscité dès le départ l’opposition de l’Italie. Le vice-Premier ministre italien et ministre des Affaires étrangères, Antonio Tajani, avait été très clair dans ses propos : «L’Europe est impliquée dans de nombreux fronts militaires, dont le premier est l’Ukraine, et elle ne peut pas ouvrir une autre confrontation en Afrique», avait-il affirmé dans une interview au journal «La Stampa», cité par le site russe Russia Today. Le ministre italien avait déclaré espérer que «l’ultimatum des États de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), qui a expiré hier soir, sera prolongé», «Il faut trouver une solution : il n’est pas dit qu’on ne trouvera pas une solution qui ne soit pas la guerre», espèrait-il. Antonio Tajani «Nous devons reporter l’option de la guerre le plus possible», avait-il insisté. Le précédent de l’intervention de l’OTAN en Libye est cité systématiquement pour indiquer à quoi il faut s’attendre si des forces militaires étrangères s’attaquaient au Niger. «C’était une très grave erreur» de la part de l’Occident de laisser tuer l’ancien dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, a estimé Antonio Tajani. Pour rappel, en même temps que la tournée d’Ahmed Attaf dans les trois pays de la Cédéao, le Secrétaire général du ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Lounès Magramane, a été chargé par le président Tebboune d’effectuer à partir de jeudi dernier une visite au Niger, intervenant dans le cadre des efforts inlassables et continus déployés par l’Algérie pour contribuer à une solution pacifique à la crise dans ce pays voisin.
L. A.