Moins d’ordures jetées dans la rue et sur les trottoirs

Le projet d’Extranet

Bientôt, il y aura moins d’ordures jetées dans rue et sur les trottoirs. C’est le projet de l’Etablissement de nettoiement, de collecte et de transport des déchets ménagers de la wilaya d’Alger (Extranet) qui a mis en place une nouvelle technique de collecte, a indiqué samedi un communiqué des services de la wilaya d’Alger. Il s’agit, explique la même source, de l’installation de poubelles enterrées, un dispositif consistant à placer des conteneurs souterrains amovibles, relevant que l’objectif est d’«éliminer les points noirs et la prolifération d’animaux errants, d’insectes et des rats, en plus des mauvaises odeurs que dégagent les poubelles ouvertes, en vue de préserver la propreté et la beauté de l’environnement». Ce n’est pas nouveau, ce dispositif a été installé dans certaines communes à Hussein-Dey où, visiblement, il ne sert plus à rien, les bacs à ordures en matière plastique affreux visuellement, ont repris leur place, sous les fenêtres des riverains, avec leurs odeurs nauséabondes. Extranet ne se décourage pourtant pas, il appelle les citoyens à «faire preuve de civisme, aider un maximum les agents d’entretien à travers le bon usage des poubelles enterrées, éviter les décharges sauvages, trier les déchets et respecter les heures de sortie des déchets, à savoir de 19h00 à 22h00». Si les citoyens le veulent bien, sinon, ils ne risquent aucune sanction. Extranet est, avec Netcom, une des entreprises de gestion des déchets à Alger. Il a été créé en juillet 2013, il y a dix ans, en application de directives données en conseil des ministres pour faire face à un besoin nettement ressenti au niveau de la capitale en matière de collecte, transport et traitement des déchets. La wilaya d’Alger avait ainsi voulu, à l’époque, renforcer ses moyens de collecte et de transport des déchets ménagers comme l’exige le PROGDEM (Programme national de gestion des déchets municipaux) qui vise l’éradication des décharges sauvages et la réalisation de centres d’enfouissement technique, dans le cadre de schémas directeurs de gestion des déchets à l’échelle de la commune. A sa création, Extranet a été chargé de s’occuper du nettoiement et de la collecte des déchets ménagers de 29 communes sur les 60 que compte la wilaya. Son champ d’intervention couvre la banlieue d’Alger. L’établissement complète ainsi l’action de l’entreprise Netcom qui opère sur la partie centrale d’Alger. Les autorités locales de la wilaya d’Alger voulaient que cette entreprise se lance sur «des bases solides et scientifiques répondant aux normes en vigueur dans les pays développés, qu’il s’agisse de la gestion interne de l’entreprise ou bien de l’accomplissement des missions qui lui sont assignée ». Après dix ans, est-ce le cas ? Il y a beaucoup plus d’ordures qu’auparavant et l’absence de civisme est toujours là. Ce sont les pratiques de nombreux citoyens, de commerçants des marchés et de l’informel qui font naître des décharges sauvages auxquelles les services de nettoyage n’arrivent pas à faire face. Netcom comme Extranet sont carrément débordés, notamment dans cette période d’été où les déchets d’emballages augmentent. En 2008, une conférence organisée à Alger, dans le cadre de ce qui avait été pompeusement appelé Plan marketing «Environnement-2008», a innové en nommant ambassadeur de l’environnement un grand footballeur algérien, par ailleurs consultant sportif dans une prestigieuse chaîne de télévision d’un pays du Golfe où il résidait. L’idée d’impliquer une vedette de football n’était pas mauvaise. Cette personnalité très connue et adulée chez les jeunes aurait pu agir comme leader d’opinion et faire avancer l’écocitoyenneté. Il n’en fut rien. La campagne de sensibilisation lancée à grand renfort de médias fut «sans lendemain», comme celles qui l’ont précédée (et comme les suivantes, on le constate). Il n’y avait pas d’obligation de résultats. L’essentiel était dans l’annonce spectaculaire d’un «plan marketing» qui avait bénéficié de l’apport financier d’institutions étrangères. Conséquence : l’acquisition et l’installation de milliers de bacs à ordures et de centaines de bennes de différents volumes de stockage, et leur déploiement à travers les quartiers et places publiques, n’a jamais suffit. Systématiquement, ces moyens sont dégradés, contribuant ainsi à un foisonnement de « points noirs» ternissant l’image des villes et entravant les actions de ramassage des déchets.

 

Samira Takharboucht