Des Russes pour la décontamination des sites

Zones d’enfouissements nucléaires français au Sahara algérien

Durant son déplacement en Algérie, au début de cette année, en février, le secrétaire du Conseil de sécurité russe, Nikolaï Patrouchev, avait parlé au journal russe Rossiskaïa Gazeta des essais nucléaires effectués dans le Sahara algérien par la France dans les années 1960. « Il n’y a pas de délai de prescription pour de tels crimes », avait-il estimé. Pour décontaminer les zones où l’occupant français a réalisé ses essais nucléaires durant la période coloniale, l’Algérie va faire appel à des experts russes. En 1963, déjà, une des séquelles de l’occupation coloniale française, les mines enfouies le long des frontières algériennes de l’est et de l’ouest de l’Algérie, avait été concernée par l’action de déminage menée par l’Armée nationale populaire (ANP) avec l’aide de militaires de l’ex-URSS (Union des républiques socialistes soviétiques) dans le cadre d’un accord de coopération algéro-soviétique pour le déminage des frontières signé en juin 1963, à peine un an après le recouvrement de l’indépendance de l’Algérie. Lors de sa visite d’Etat en Russie, en juin dernier, à l’invitation de son homologue russe, Vladimir Poutine, le président Abdelmadjid Tebboune a décerné, on s’en rappelle, la médaille «El Achir» de l’Ordre du Mérite National à Andreï Pavlenko, ancien démineur soviétique et colonel à la retraite, âgé de 95 ans, «en reconnaissance de sa noble contribution, au nom de son Etat et de son peuple, à la neutralisation de milliers de mines semées par l’occupant français le long des frontières de l’Algérie, durant la glorieuse Guerre de libération». Cette fois, les experts russes enlèveront une autre séquelle de la présence française en Algérie, en décontaminant les zones où la France a procédé à ses essais nucléaires au Sahara. Le président Tebboune a évoqué cette possibilité dans une déclaration conjointe avec le président Vladimir Poutine. Des conventions seront signées entre l’Algérie et la Russie, dans but. Les séquelles des essais menés par la France coloniale du 13 février au 1er mai 1966 à Reggane (Adrar) et In Ecker (Tamanrasset), constituent un énorme contentieux dans les relations algéro-françaises. Des voix se sont élevées en France même pour que ce problème soit traité comme il convient et dans l’urgence, au vu du risque qu’il comporte sur la santé de la population. En avril 2021, les essais nucléaires français dans le Sahara algérien avaient été évoqués par le général de Corps d’Armée Saïd Chanegriha, chef d’état-major de l’Armée nationale populaire (ANP) au cours de sa rencontre, au siège de l’Etat-major de l’ANP, avec le général d’armée, François Lecointre, chef d’Etat-major des Armées françaises.
L. A.