Le Parlement libyen demande au parquet de lancer une enquête contre le gouvernement

Libye

La chambre des représentants (le Parlement libyen) a demandé au procureur général d’initier une enquête sur les activités du gouvernement d’union nationale et, notamment, sur la ministre destituée des Affaires étrangères Najla Mangoush qui avait mené une rencontre avec son homologue israélien Eli Cohen.

Le Parlement a pris cette décision suite à une réunion extraordinaire menée à Benghazi. Le Parlement a appelé les établissements publics à ne pas obéir aux ordres émis par le gouvernement d’union nationale et a indiqué que ce gouvernement avait perdu sa légitimité. Le président du Parlement Aguila Salah a déclaré lors de son intervention que «le dossier palestinien était un problème de tous les musulmans et que personne n’avait le droit d’accepter des compromis sur cette question». Pour rappel, M. Dabaiba a destitué dimanche Mme Mangoush de son poste de ministre des Affaires étrangères suite à sa rencontre avec Eli Cohen. Une enquête visant Mme Mangoush a été ouverte. M. Dabaiba s’est également rendu à l’ambassade de Palestine à Tripoli et a rassuré les diplomates qu’il ne comptait pas rétablir les relations avec Israël. Cependant la chancellerie de Najla Mangoush a annoncé que cette rencontre avait été initiée par Abdulhamid Dabaiba. Selon elle, le gouvernement italien avait promis à M. Dabaiba de renouveler la circulation aérienne entre Tripoli et Rome en échange de la rencontre.
Selon le site Al Wasat, la rencontre menée par Mme Mangoush avec son homologue israélien constitue une violation de la loi libyenne datant de 1957 sur le boycott d’Israël qui prévoit une peine de prison allant jusqu’à 10 ans. Al Wasat a également indiqué que Mme Mangoush était partie à Londres où vit sa famille. Selon le journal Yedioth Ahronoth, Eli Cohen a mené la semaine dernière une rencontre secrète avec Najla Mangoush organisée à l’aide du ministre italien des Affaires étrangères Antonio Tajani. Ce sont les premiers pourparlers menés entre les chefs de la diplomatie israélienne et libyenne.

La ministre des Affaires étrangères suspendue est interdite de quitter le pays
Le service de sécurité intérieure libyen a inclus Najla al-Mangoush, ministre des Affaires étrangères suspendue du gouvernement d’unité nationale (GNU), sur la liste des personnes interdites de quitter le pays. «Le nom de la ministre des Affaires étrangères du GNU, Najla al-Mangoush, figure sur la liste des personnes interdites de quitter le pays jusqu’à ce qu’elle accepte de faire l’objet d’une enquête», a déclaré le service de sécurité intérieure sur Facebook. Auparavant, le site d’information Al Wasat citant des sources a rapporté que Mme al-Mangoush était partie pour la Turquie à bord d’un avion privé appartenant au GNU. Le service secret a démenti cette information, soulignant que la ministre n’avait pas été autorisée à sortir du pays et qu’elle «n’est pas passée par le terminal de l’aéroport, qu’il soit privé ou présidentiel».
Comme l’a précisé le site, en rencontrant son homologue israélien Eli Cohen, la ministre des Affaires étrangères a violé la loi numéro 62 sur le boycott d’Israël datant en 1957. L’article 7 de la loi prévoit «une peine d’emprisonnement de 3 à 10 ans et une amende pouvant aller jusqu’à 5 000 dinars libyens (environ 1 000 dollars)».
La Chambre des représentants se réunira en urgence à Benghazi ce soir pour discuter du crime de la ministre «commis contre le peuple libyen», a rapporté la chaîne de télévision Libya al-Ahrar. La rencontre de Mme al-Mangoush avec M. Cohen aurait eu lieu au su du Premier ministre libyen du GNU, Abdel Hamid Dbeibah, a affirmé un député cité par la chaîne de télévision Al Hadath. Le Haut Conseil d’État a également condamné les actions de la ministre, en exigeant que la responsabilité des personnes impliquées soit engagée. Tard dans la soirée du 27 août, M. Dbeibah a suspendu sa ministre des Affaires étrangères, Najla al-Mangoush, pour avoir rencontré la semaine dernière son homologue israélien, Eli Cohen. La chef de la diplomatie libyenne est visée par une enquête. Selon le journal Yedioth Ahronoth, M. Cohen a secrètement rencontré Mme al-Mangoush la semaine dernière à Rome avec l’aide du ministre italien des Affaires étrangères Antonio Tajani. Il s’agit des premières négociations entre les ministres des Affaires étrangères d’Israël et de la Libye. La nouvelle de cette rencontre a provoqué quelques manifestations en Libye.n