L’Algérie lorgne le marché asiatique

Parmi ses objectifs : adhérer à la NBD, à l’OCS et aux BRICS, plus tard

Commentant le rejet de la candidature d’adhésion de l’Algérie au groupe des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf, affirmé, avant-hier, lors d’une conférence de presse, à Alger, que « tous ces pays membres des BRICS sont amis et alliés, sans exception », et que « la non-adhésion de l’Algérie au groupe des «BRICS » n’altère en rien la nouvelle orientation du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, vers l’Asie centrale et l’Asie comme l’un des axes de la politique étrangère du pays ».
Ce n’est que partie remise. L’Algérie a, en parallèle, d’autres ambitions pour la politique de développement et du renforcement de la coopération avec les pays des BRICS. Il a évoqué, dans ces cadres et choix, « les efforts de l’Algérie pour rejoindre la Nouvelle Banque de Développement (NBD) des BRICS et l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) ». Il a rappelé, à ce sujet, « la contribution de l’Algérie au capital de la Banque de Shanghai pour l’investissement dans les infrastructures ». Une fois devenue membre actionnaire de la NBD, l’Algérie compte acquérir pour 1,5 milliard de dollars des parts de la banque.

La question de l’adhésion de l’Algérie en tant qu’actionnaire dans la NBD a été discutée, longuement, entre le ministre des Finances, Laaziz Faid et la directrice de l’institution financière relevant des BRICS, Dilma Rousseff, en marge du sommet des BRICS organisé en Afrique du Sud, la semaine dernière. La réponse à la question sera connue au plus tard en septembre. La non-adhésion de l’Algérie aux BRICS n’est pas un échec, ce n’est qu’une expérience qui la rendra encore plus forte. Le pays est bien déterminé à faire partie du nouveau monde multipolaire, juste et équitable. C’est ce qu’a indiqué M. Attaf, assurant que « qu’en dépit de sa non-adhésion au groupe, l’Algérie poursuivra résolument ses choix ». « L’Algérie aspirait à adhérer aux BRICS pour renforcer les cadres de déploiement de sa politique étrangère», a-t-il ajouté.
« L’Algérie, qui a de tout temps plaidé en faveur de la multipolarité dans les relations internationales et le rétablissement de la coopération multilatérale, continuera à défendre ses choix avec ses alliés des BRICS dans d’autres cadres comme le Conseil de sécurité de l’ONU, le groupe des 77 et le Mouvement des non-alignés », a-t-il soutenu, estimant qu’« il ne faut pas considérer la non-adhésion comme une défaite, car l’Algérie dispose toujours de cadres suffisants pour défendre ses intérêts diplomatiques, politiques, stratégiques et économiques, notamment vers la nouvelle orientation vers l’Asie centrale et l’Asie ».
L’Algérie entend défendre ses intérêts à l’international, mais surtout au niveau régional. Elle lorgne le marché asiatique et défend le marché africain. L’intégration économique et commerciale africaine figure parmi les priorités de l’Etat algérien. Pour y parvenir, le ministre des AE a mis l’accent sur l’importance de la coopération régionale, soulignant « la nécessité de ne pas remettre en question les capacités de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) qui a également joué un rôle axial dans le domaine sécuritaire, mais aussi dans la réalisation de l’intégration économique africaine en tant qu’entité financière, commerciale et douanière qui a atteint des niveaux élevés dans la concrétisation de cette intégration ».
Samira Tk