Les investissements productifs en hausse

Les investisseurs privés appelés à s’impliquer davantage dans l’industrie pharmaceutique

, Le secteur pharmaceutique algérien couvre aujourd’hui plus de 70% des besoins nationaux en générique. Les réformes structurelles, institutionnelles, réglementaires et financières ont permis aux pouvoirs publics de lever les contraintes à l’investissement dans le secteur de la recherche et de la production pharmaceutique. Près de 200 entreprises travaillent dans le domaine de la fabrication du médicament localement.

Les investissements dans le secteur pharmaceutique sont en croissance, a fait savoir, auparavant le ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, Ali Aoun, qui insiste depuis des mois sur l’impératif de booster les investissements dans la recherche et de la production pharmaceutique afin de lutter efficacement contre les lobbyings de l’importation, couvrir pleinement les besoins de la population en la matière à des prix abordables, et développer une industrie pharmaceutique compétitive. C’est l’ambition des réformes mises en œuvre par le Gouvernement qui vise une place de leader sur le marché régional.
Au mois de janvier 2023, le ministre a fait état de « 69 nouveaux projets d’investissements, dont 42 projets de fabrication des produits pharmaceutiques et 27 projets de production des équipements médicaux ». Ce chiffre est appelé à augmenter, a-t-il souligné. C’est un défi de taille auquel les autorités veulent répondre. Il est, toutefois, de surveiller et de suivre de près la réalisation des projets d’investissement sur le terrain et leur parachèvement dans les délais et garantir une production conforme aux standards et normes internationales, de qualité et compétitif. Pour y parvenir, il est essentiel, dans cette perspective, que les entreprises publiques et privées cohabitent et collaborent ensemble pour améliorer la production de médicaments et encourager l’innovation et l’utilisation des nouvelles technologies dans le secteur.
Lors de sa visite d’inspection et de travail à Oum El Bouaghi, mercredi passé, le ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique a appelé les investisseurs privés à s’impliquer davantage dans le développement de l’industrie pharmaceutique, afin de « multiplier la production des produits pharmaceutiques pour réduire la facture des importations ». Entre 2019 et 2022, l’Algérie a réussi à faire baisser la facture d’importation de médicaments de plus de 40%. L’Etat dépense beaucoup pour approvisionner le marché en médicament et pour lutter contre les pénuries en raison du manque d’investissement dans le secteur, impactant le bien-être du citoyen.
La production pharmaceutique nationale connaît ces dernières années une dynamique de croissance et les sites de production se dotent de plus en plus d’une expertise technologique et logistique. Les laboratoires algériens collaborent avec d’importants laboratoires internationaux chinois, russes, français…. Le ministre a annoncé, auparavant, la signature « de certains contrats entre des entreprises publiques et privées dans le secteur pharmaceutique », lors d’une réunion avec des sociétés chinoises spécialisées dans le domaine. Le groupe public pharmaceutique, Saidal a signé, à l’occasion, un contrat avec « une société chinoise pour produire la matière première nécessaire à la production d’insuline, de cristaux, ce qui permettra de garantir la production d’insuline, notamment pour le marché africain ».

Le groupe Saidal a conclu avec la société biotechnologie russe Biocad, mi-juillet, un contrat pour le transfert de technologies de production d’anti-cancéreux. Il a été convenu, dans ce cadre, la création « d’une plateforme technologique qui permettra d’effectuer sur le territoire algérien des opérations connectées avec ses propres installations », a indiqué la société russe.

Mercredi dernier, le ministre a inauguré une usine de production des réactifs médicaux dans la commune d’Ain M’lila, et il a invité, à l’occasion, « les responsables de cette unité productive à aller vers le système de production de (3×8) pour augmenter les capacités productives et contribuer à l’autosuffisance ». Une autre entreprise privée de fabrication de médicaments anti-cancer est mise en service « dont la réalisation a mobilisé un investissement de 5,4 milliards DA ». M. Aoun a félicité l’entreprise et l’a invité, selon l’APS, « à inscrire le plus grand nombre possible de médicaments en 2025 pour approvisionner les pharmacies centrales ». Il a réitéré, lors de sa visite de travail l’engagement de l’Etat à soutenir les investisseurs privés dans la réalisation de leurs projets.
Il a donné, également, « le coup d’envoi d’une opération d’exportation d’une cargaison de 1,5 millions unités de gants médicaux et chirurgicaux vers la Mauritanie». Il a réaffirmé l’importance de développer tous les segments de la production pharmaceutique afin de couvrir les besoins du marché national et de renforcer les exportations vers les pays africains. L’Algérie vise à devenir un leader dans le secteur pharmaceutique et se donne les moyens de ses ambitions.
Samira Takharboucht