Le baril de Brent frôle les 94 dollars

L’Opep+ livre le pétrole au compte goutte aux Occidentaux

A plus de 93 dollars le baril, le pétrole a atteint son plus haut niveau depuis le mois de novembre 2022. Ce rebond plutôt attendu s’explique par le resserrement de l’offre sur le marché et par les indicateurs économiques encourageants venant de la Chine qui a réussi à sortir de la déflation et a donné un coup de pouce à son industrie. Cette amélioration devrait soutenir davantage la demande de pétrole. Les investisseurs, les analystes financiers ainsi que les acteurs du secteur craignent un choc de l’offre qui aurait un impact négatif sur la croissance économique mondiale, mais aussi sur la société.
Le Fonds monétaire international (FMI) a mis en garde contre l’impact de l’instabilité du marché de l’énergie entraînant une hausse massive de l’inflation, ceci pourrait mettre en péril la stabilité de la société et exacerber les tensions sociales. Le Qatar a, également, mis en garde contre l’aggravation de la crise énergétique dans un avenir proche. L’offre du pétrole sur le marché se rétracte de plus en plus, alors que la demande retrouve son appétit. Cette situation risque de s’aggraver dans les mois à venir à cause de la baisse persistante de la production de l’Organisation des pays producteurs de pétrole (Opep) et leurs alliés non-Opep qui ont convenu au début du mois courant de poursuivre leur stratégie de production de réduire les extractions quotidiennes de plus de 3,6 millions de barils par jour (Mbj), visant à stabiliser les prix de l’or noir.
Commentant l’état du marché pétrolier actuel, les analystes de DNB, repris par le site spécialisé, leprixdubaril.com, ont estimé que «les prix du pétrole continuent de progresser grâce à des données macroéconomiques plus fortes que prévu en Chine».
L’économie chinoise affiche depuis le mois d’août des signes positifs. Selon des chiffres officiels du Bureau national des statistiques (BNS), relayés par les médias étrangers, «la production industrielle a fortement accéléré en août (+4,5% sur un an), à un rythme bien plus rapide qu’en juillet (+3,7%) et supérieur aux anticipations d’analystes».
La résilience de l’économie américaine serait, également, à l’origine de la hausse des prix du pétrole sur le marché. Les deux principales puissances économiques mondiales soutiendraient la demande du pétrole, dans un marché de plus en plus sous-approvisionné. La décision de la Russie et de l’Arabie saoudite de poursuivre les réductions individuelles et supplémentaires entreprises au mois de juin dernier pour soutenir les prix de l’or noir, vise, effectivement, à faire pression sur le marché afin de renouer avec un prix à plus de 100 dollars. Cette tendance haussière affecterait, également, les prix du carburant ne cessent d’augmenter depuis plusieurs semaines. Les prix du gaz naturel sont aussi sous pression. Cependant, de plus en plus volatiles, malgré la meilleure position de l’Europe, actuellement.
Samira Tk