Les déterminants du cours du pétrole et impact sur l’économie algérienne

Energie

Les treize membres de l’OPEP sont l’Algérie, l’Angola, l’Arabie saoudite, le Congo, les Émirats arabes unis, le Gabon, la Guinée équatoriale, l’Iran, l’Irak, le Koweït, Libye, le Nigeria et le Venezuela Les 10 autres pays membres de l’OPEP+ sont l’Azerbaïdjan,
le Bahreïn, le Brunéi, le Kazakhstan, la Malaisie, le Mexique, Oman,
le Soudan, le Soudan Sud et la Russie principal acteur. Selon l’Agence internationale de l’Énergie, l’OPEP représente 34% de la production mondiale et l’OPEP+ compte pour environ 51% de la production mondiale de pétrole . Le cours du pétrole le 19 septembre 2023 de de 95,12 dollars le Brent ( 88,83 euros) et le Wit 91,49 dollars
(85,44 euros).

Les exportations de biens ( il faudrait éviter des doubles emplois, les dérivés d’hydrocarbures étant inclus dans les recettes de Sonatrach et également dans la rubrique hors hydrocarbures) devraient selon cette loi devraient atteindre 46,3 milliards de dollars et les importations de biens 36,9 milliards, donnant un déficit budgétaire, source d’inflation, de 5.884,9 milliards de dinars (-22,5% du produit intérieur brut), plus de 42,95 milliards de dollars au cours du moment de l’élaboration de la loi de finances de 137 dinars un dollar, contre un déficit budgétaire d’environ 30% pour 2022, le fonds de régulation des recettes pour combler le déficit budgétaire, étant fonction de la différence entre le cours réel sur le marché international et celui retenu par la loi des finances. Le budget annuel affecté aux transferts sociaux en 2023 est estimé à plus de 5.000 milliards de dinars soit au cours de 137 dinars un dollar 36,50 milliards de dollars pour un PIB évalué en 2023 par le FMLI à 193 milliards de dollars soit environ 20% du PIB et récemment par le gouvernement à 233 milliards de dollars après la révision de la méthode de calcul du PIB.
La dette publique s’établit à 63% du PIB en 2022, le taux de chômage avec une fourchette moyenne de 14/15%, avec un chômage des jeunes de 26,9% et un taux d’inflation relativement élevé 10% en moyenne nécessitant des contre chocs pour préserver le pouvoir d’achat et la cohésion sociale. Toutefois et c’est une loi universelle, toute Nation ne peut distribuer que ce qu’elle a préalablement produite, le versement de salaires sans contreparties productives conduit nécessairement, à terme, à la régression économique et sociale.
En 2022, selon les données officielles de la banque d’Algérie, le cours du pétrole a été de 106 dollars en moyenne et le prix du gaz, qui représente environ 33% des recettes de Sonatrach a été entre 15/16 dollars
(moyenne entre le gaz naturel et le GNL prix légèrement supérieur de 2 à 3 dollars) donnant une recette de 60 milliards de dollars en précisant que les dérivées d’hydrocarbures inclus dans la rubrique hors hydrocarbures, selon les statistiques officielles douanières fin 2022 représentent 66, 80%, donnant pétrole /gaz brut et dérivées 98% des recettes en devises du pays.
Pour une moyenne annuelle de 80 dollars baril en 2023 et un prix moyen du gaz qui connaît d’importantes fluctuations entre 30 et 50 dollars le mégawattheure, un cours moyen de 10/11 dollars le MBTU la recette de Sonatrach y compris les dérivées qui ont connu depuis début 2022 à septembre 2023, un doublement voire un triplement des prix au niveau international ( un bilan doit donner la quantité physique et pas seulement la valeur monétaire , la hausse physique en 2022 ayant été d’environ de 2% ) fluctuent entre 45/50 milliards de dollars fin 2023. Il faut le reconnaître les indicateurs financiers sont positifs :comme mis en relief précédemment, des réserves de change dépassant les 85 milliards de dollars fin août 2022, et un endettement extérieur faible moins de 3 milliards de dollars. Mais attention à l’illusion monétaire car un excédent de la balance commerciale permettant l’accroissement des réserves des réserves de change importants ne sont ne sont pas nécessairement synonyme de développement devant transformer cette richesse virtuelle en richesses réelles, les USA ont seulement 37 milliards de dollars de réserves de change fin 2022 et ils sont la première puissance économique du monde.
La restriction sans objectifs précis des importations du fait que le d’intégration des entreprises publiques et privées en 2022 ne dépasse pas les 15% étouffe l’appareil productif et accentue l’inflation du fait de la faiblesse de la production locale. C’est comme un ménage qui restreint sa consommation avec de nombreuses maladies, les maladies apparentes du corps social étant l’inflation, le chômage et l’extension de la sphère informelle produit du dysfonctionnement des appareils de l’Etat avec comme effet la corruption. En ce mois de septembre 2023 Sonatrach c’est l’Algérie et l’Algérie c’est Sonatrach. D’où l’importance de lutter contre le cancer du blocage de l’investissement le terrorisme bureaucratique, afin d’attirer les investisseurs nationaux et étrangers dans des segments à forte valeur ajoutée et des actions concrètes loin de ;la mentalité bureaucratique coercitive, qui produit l’effet inverse, nécessitant de nouveaux mécanismes de régulation afin d’intégrer la sphère informelle dont la masse monétaire en circulation selon la banque d’Algérie dépasse les 6500 milliards de dinars, en 2022 soit au cours du 13/09/2023 de 137 dinars un dollars, près de 48 milliards de dollars( voir étude sous la direction du Pr Abderrahmane Mebtoul- Institut Français des Relations internationales IFRI décembre 2013 réactualisée dans la revue stratégie IMPED/MDN octobre 2019, comment intégrer la sphère informelle).

En conclusion humanité sera confronté à l’avenir au danger dévastateur du réchauffement climatique car si les Chinois, les Indiens et les Africains avaient le même modèle de consommation énergétique, il faudrait cinq fois la planète, d’où l’urgence d’une transition énergétique maîtrisée.
Dans ce cadre, le principal défi 2023/2025/2030 de l’Algérie est la relance économique. En s’adaptant au mieux de ses intérêts au nouveau monde, s’orientant vers la multipolarité, pays à fortes potentialités, l’Algérie peut devenir un pays pivot au sein des espaces méditerranéens et africains. Mais avant tout l’Algérie de demain, plus de 50 millions d’habitants horizon 2030, jalouse de son indépendance politique, sera que les algériens voudront qu’elle soit.

Abderrahmane Mebtoul
Pr des Universités
Expert international
(Suite et fin)