La grande conquête de l’Afrique a commencé

Banques AUB, ABS et nouvelles lignes aériennes

En lançant en grande pompe sa conquête de l’Afrique à travers l’implantation des Banques, le raccordant au Continent noir par l’ouverture de nombreuses nouvelles lignes aériennes avec des pays africains, et l’installation de grands lieux commerciaux au profit des peuples africains, pour ne citer que ces démarches stratégiques, l’Algérie, cette grande puissance régionale, est en train de s’affirmer de manière décisive, persuasive, massive et constructive sa présence géostratégique en Afrique, un terrain méga vaste à la conquête d’autres puissances mondiales.

Une grande rivalité géostratégique se plane en Afrique et l’Algérie commence déjà à occuper des terrains. L’Algérie est une puissance régionale incontournable dans le Continent africain pour plusieurs raisons, qui vont de son lourd poids économique, de sa grande stature politique et diplomatique à ses puissantes capacités militaires et son expérience prévalue, robuste et avérée dans le domaine de la lutte contre le fléau transfrontalier et criminel du terrorisme violent, en passant par sa position géostratégique du premier plan, raccordant l’Afrique et l’Europe. Vue son statut d’acteur principal, voire majeur, l’Algérie est une puissance régionale à la fois sur le plan économique, politique et militaire, sans son engagement économique et politique, la région du Sahel ne parviendra jamais à combattre le terrorisme ni encore voir son économie rétablie et prospérée.
Le changement géopolitique qui s’est produit au Sahel durant ces trois dernières années, après les multiples et simultanés coups d’Etat militaires qui se sont produits dans de nombreux pays subsahariens, à l’image du Mali, Burkina Faso, Tchad et récemment le Niger et un peu plus loin au Gabon, ont donné l’occasion de revoir la politique algérienne, en tant que puissance régionale, de s’affirmer de manière massive et constructive à la fois, non seulement au niveau de l’Afrique du Nord mais également dans le cadre plus vaste de l’Afrique de l’Ouest et au-delà même de ces frontières. Les Américains en savent beaucoup sur les grands potentiels de l’Algérie, ils sont en train d’observer, voire d’assister à une puissante émergence de force, de présence, d’influence algérienne dans la région de l’Afrique du Nord et du Sahel, mais surtout dans le Continent noir et au-delà de ces frontières africaines, y compris dans le monde musulman et même dans l’Amérique du Sud, là où les relations jadis historiques avec les pays comme Cuba et Venezuela sont en train de se regénérer et renaître après des lustres d’éclipse. C’est le grand réveil du dragon algérien.
Alger a commencé à survoler le Continent africain en inaugurant, il y a trois jours seulement, ses premiers vols aériens vers la capitale africaine d’Addis Abeba en Ethiopie, sans oublier la conquête de la capitale nigériane, Abuja et Douala au Cameroun, Libreville au Gabon, prévue pour les prochaines semaines par la Compagnie nationale d’Air Algérie.
Le grand retour de l’Algérie en Afrique, comme l’avait annoncé en grande pompe en février 2020 le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, au Sommet d’Addis Abeba des Chefs d’Etats africains, a commencé par se traduire sur le terrain, tout en transperçant l’ordre géopolitique mondiale dans cette vaste région du monde.
En s’ouvrant à d’autres horizons et en allongeant sa présence dans la géographie mondiale, l’Algérie est en train d’affirmer sa puissance, faire valoir sa grande stature politique, son grand potentiel économique et son poids géopolitique dans le monde. Une stratégie pensée par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, dès son investiture à l’Etat en décembre 2019 et son premier discours prononcé au peuple algérien en est une preuve.

Afrique, Asie, Europe, l’Amérique
du Sud et l’Amérique du Nord,
Air Algérie voit grand
Dans un premier pas, l’Algérie compte ouvrir de nouvelles lignes aériennes vers de nombreuses capitales des pays africains, notamment vers Libreville au Gabon, Addis-Abeba en Ethiopie, Abuja au Nigéria et Douala au Cameroun, une grande conquête du continent africain. Mais avant, d’autres lignes aériennes ont été ouvertes, cette fois avec Johannesburg et Saint-Pétersbourg, respectivement en Afrique du Sud et Russie.
Le 26 juillet dernier, la Compagnie aérienne nationale Air Algérie avait lancé, une nouvelle ligne directe reliant Alger à la ville russe de Saint-Pétersbourg, à raison de trois vols par semaine, à savoir lundi, mercredi et samedi de chaque semaine. presqu’un mois après et plus précisément le 21 août 2023, la compagnie aérienne Air Algérie avait inauguré à l’Aéroport international Houari-Boumediene, son premier vol direct reliant Alger à Johannesburg en Afrique du Sud. Un grand événement pour les deux pays, l’Algérie et l’Afrique du Sud et pour tout le Continent noir, à travers lequel le ministre des Transports, Youcef Cherfa, avait présidé, en compagnie du Directeur général (DG) d’Air Algérie, Yacine Benslimane, la cérémonie d’inauguration de ce premier vol aux côtés des homologues sud-africains.
Le ministre avait affirmé, dans une déclaration, que cette nouvelle ligne aérienne «contribuera au renforcement des relations de coopération entre l’Algérie et l’Afrique du Sud, notamment dans le domaine économique».
«Un jalon supplémentaire important dans le processus de développement du plan de transport aérien d’Air Algérie», avait dit le ministre des Transports lors de cet événement. Un nouvel épisode dans la vieille histoire entre les deux pays qui va donner un nouveau punch dans les relations entre les deux pays souverains, l’ouverture de l’Algérie sur l’Afrique du Sud et, de ce fait, les pays africains, avait été réalisée grâce à la stratégie du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, qui avait annoncé, lors de la cérémonie de remise de la Médaille d’honneur de l’exportation, le 11 juillet 2023, l’urgence de rallier Alger et Johannesburg par une ligne aérienne directe, faut-il le rappeler. Le lancement cette ligne aérienne directe entre l’Algérie et l’Afrique du Sud renforcera davantage les relations stratégiques et économiques entre les deux pays, avait affirmé, pour sa part et depuis Johannesburg, le ministre des Finances, Laaziz Faid. «Cette ligne n’est pas seulement un moyen de transport entre deux pays, mais un symbole fort à même d’élargir les champs d’entente entre deux pays frères. Cette ligne se veut un prolongement des bonnes relations de fraternité les deux pays et revêt d’une dimension stratégique en ce qu’elle reliera le Nord de l’Afrique à son extrême-sud», avait déclaré avec des mots fortement symboliques et stratégiques le ministre algérien devant les hauts responsables sud-africains.
Ne se contentant pas uniquement de s’ouvrir sur l’Afrique, la Compagnie d’Air Algérie compte élargir son champs d’activités, en décidant d’ouvrir d’ici la fin de l’année 2023, d’autres nouvelles lignes, cette fois-ci vers l’Europe, l’Asie, l’Amérique du Nord et l’Amérique du Sud, plus précisément vers Amsterdam (Pays-Bas), Kuala Lumpur (Malaisie), Hong-Kong (Chine), New-York (Etats-Unis), Caracas (Venezuela) et La Havane (Cuba). De grands pas d’Air Algérie.

L’internationalisation des Banques algériennes en Afrique, l’autre stratégie de Tebboune
C’est la grande conquête de l’Afrique par l’Algérie. La décision prise par le Chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune, d’internationaliser les Banques algériennes, voire d’ouvrir de nombreuses Banques algériennes dans de nombreuses capitales africaines, obéit à des changements géopolitiques, géoéconomiques et géostratégiques qui se produisent dans le monde. En optant pour l’internationalisation bancaire algérienne en Afrique, le Président Tebboune veut assouplir et faciliter les conditions financières au profit des investisseurs algériens et africains à la fois, en diversifiant les monnaies africaines, en profitant de frais de change intéressants et en proposant d’offres bancaires avantageuses, la vision économique du Chef de l’Etat est une première dans l’histoire de l’Algérie. Après l’ouverture d’Algerian Union Bank (AUB), le 20 septembre dernier, première Banque algérienne en Mauritanie, dont le siège se trouve au cœur de la capitale Nouakchott, qui est le fruit d’un partenariat entre quatre banques publiques algériennes à savoir: le Crédit populaire d’Algérie (CPA, avec 40% du capital), la Banque extérieure d’Algérie (BEA, 20%), la Banque nationale d’Algérie (BNA, 20%) et la Banque de l’Agriculture et du Développement rural (BADR, 20%) avec un capital total de 50 millions de dollars, l’Algérie a inauguré sa deuxième Banque dans le Continent noir, il s’agit d’«Algerian Bank of Senegal» (ABS), dont le capital total est de 100 millions de dollars. En effet, la deuxième banque algérienne agréée à l’étranger, «Algerian Bank of Senegal», a été inaugurée il y a trois jours seulement à Dakar, capitale du Sénégal, en application des instructions et orientations du président de la République, Abdelmadjid Tebboune. L’objectif visé par Alger, suite à ces implantations des Banques en Afrique, est de faciliter l’investissement et les échanges commerciaux entre l’Algérie et les autres pays d’Afrique, mais également de renforcer sa présence sur le Continent noir et faire valoir ses atouts y compris sa puissance géo-
économique, géostratégique et géopolitique devant les rivalités des pays puissants. Les cérémonies d’inauguration des sièges de l’agence de l’AUB et de l’ABS et de leur direction générale à Nouakchott et Dakar ont été présidées par le ministre des Finances, Laaziz Faïd et le ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, Tayeb Zitouni, outre les ministres mauritanien et sénégalais du Commerce, de la Consommation et des PME, ainsi que de hauts responsables mauritaniens et sénégalais et en présence des ambassadeurs d’Algérie en Mauritanie et au Sénégal.
Cette banque «répondant aux standards internationaux permettra à travers les différentes produits bancaires proposés, à développer les relations économiques entre les deux pays et à accompagner les grandes, les moyennes et petites entreprises, tout en contribuant au soutien des efforts de développement au Sénégal», avait déclaré à la presse le directeur général de la Banque ABS, Abdelhafid Haned en marge de l »inauguration.
L’ABS avait obtenu l’agrément des autorités sénégalaises en avril 2023, devenant ainsi la première banque 100% algérienne agréée à l’étranger.
Selon le ministère des Finances, l’ouverture de ces deux banques algériennes à Nouakchott et à Dakar intervient «en application des instructions du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, visant à encourager l’ouverture sur le continent africain en participant à son développement et sa relance à travers l’implantation de banques algériennes à l’étranger, ainsi que des show-rooms ayant pour objectif la promotion des produits et services algériens», a-t-il dit.
Sofiane Abi