Le pétrole accélère sa montée

L’hiver approche, les Occidentaux pris à leur propre piège

Bientôt un prix du pétrole à 100 dollars. Les spécialistes du secteur financier revoient leurs prévisions à la hausse. De leur côté, les investisseurs arrêtent de spéculer sur la baisse des cours de l’or dans un marché où l’offre est totalement maîtrisée par l’Organisations des pays exportateurs de pétrole (Opep) et leurs alliés non-Opep, conduits respectivement, par l’Arabie saoudite et la Russie. Les prix de l’or noir ont frôlé, hier, la barre des 95 dollars, encouragés par la hausse des taux d’intérêts, en particulier aux Etats-Unis et la baisse des stocks de pétrole brut américains.

«De puissants facteurs de hausse des prix restent présents», a indiqué l’analyste Han Tan, chez Exinity, cité par le site spécialisé leprixdubaril.com, estimant que «le pétrole semble avoir amorcé un repli technique». Ce rebond s’explique par «la baisse la plus importante que prévu des stocks de pétrole brut aux États-Unis la semaine dernière, et surtout par les décisions de la Russie et de l’Arabie saoudite de resserrer le marché en diminuant leur offre», a commenté M. Han Tan.

Les économistes ne cachent plus leurs inquiétudes concernant l’économie mondiale et la hausse des taux d’intérêt et la hausse des prix de l’énergie dans plusieurs pays consommateurs. La crise pourrait s’aggraver à l’approche de l’hiver. La crise de la dette publique aux Etats-Unis ne semble pas être réellement résolue. Elle a dépassé les 33.000 milliards de dollars. La crise de l’immobilier rattrape d’autres pays que la Chine. L’Allemagne est toujours en récession. L’instabilité économique impacte, inévitablement, la stabilité sociale, de plus en plus fragile.

Pour éviter une récession généralisée, les Gouvernements augmentent les budgets et les dépenses publiques et sociales (lutter contre l’inflation des produits alimentaires, des biens et du carburant). Les Occidentaux accusent l’Opep+ d’être à l’origine de la crise énergétique et économique mondiale et appellent à libérer l’offre de plus en plus faible, ce qui n’est pas dans les objectifs du groupe qui tente de stabiliser les cours de l’or noir. Depuis plusieurs mois, le marché est confronté à un resserrement de l’offre mondiale à l’approche de l’hiver, l’Arabie saoudite et la Russie, deux des principaux membres de l’Opep, décident de prolonger leurs baisses individuelles de production et ce, jusqu’à la fin de l’année 2023. Pour rappel, les membres du JMMC se retrouveront de nouveau le 4 octobre prochain pour évaluer la situation du marché pétrolier avant une réunion des responsables des pays exportateurs de pétrole (Opep) conduits par Ryad, et de leurs dix partenaires emmenés par Moscou, prévu le 26 novembre à Vienne, siège du cartel.
Samira Tk