L’histoire se souviendra longtemps de l’Accord historique d’Alger

Il y a sept ans, l’Opep se réunissait à Alger pour stopper la baisse des cours du pétrole

Mercredi 28 septembre 2016, Alger accueillait la Conférence «extraordinaire» de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et réussissait à la surprise générale des investisseurs et des acteurs du secteur financiers et de l’énergie, à mettre tout le monde d’accord sur la baisse de la production de l’or noir pour absorber l’offre excédentaire et stabiliser les prix durablement affaiblis.

Ce jour-là l’Opep signait à Alger un accord inédit et décidait à l’issue de cet accord qualifié d’historique de ramener sa production à un niveau de 32,5 millions de barils par jour pour accélérer la remontée des cours de l’or noir.
Il s’agissait, à l’époque, de la plus grosse réduction de production depuis 2008. A l’annonce de l’Accord historique d’Alger, les cours de l’or noir ont augmenté de 6% et poursuivaient leur ascension. Il était, également, favorable pour stabiliser les marchés boursiers, ont reconnu, les analystes financiers et des économistes. Cet Accord inspire aujourd’hui la nouvelle stratégie de production du groupe informel Opep+ pour améliorer les prix ainsi que l’offre dans un contexte de crise énergétique.
L’Accord historique d’Alger a joué un rôle décisif dans la résolution de la crise pétrolière et il est parvenu à renforcer la solidarité et l’unité du groupe Opep et ses alliés non-Opep. A l’occasion du septième anniversaire de cet accord, le secrétaire général du cartel, Haitham El Ghais a rendu hommage aux efforts entrepris par l’Algérie pour résoudre la crise, assurant, dans un communiqué publié, avant-hier, sur le site web de l’Opep que «l’Accord historique d’Alger a jeté les bases nécessaires à ces efforts extraordinaires».
Le Comité de Haut niveau mis en place à l’époque après la réunion d’Alger qui a fait un travail intense, a établi des bases techniques permettant d’aplanir les tensions internes au sein du groupe de l’Opep.
Les décisions prises lors de la Conférence de l’Opep à Alger ont finalement conduit, selon
M. Al Ghais, «à la signature de l’Accord de Vienne lors de la 171e réunion de la Conférence de l’Opep le 30 novembre 2016 et à la Déclaration de coopération (DoC) historique entre l’Opep et les pays producteurs de pétrole non-membres de l’Opep le 10 décembre de la même année à Vienne, en Autriche». L’Opep+ (élargi) a vu le jour quelques mois plus tard. «L’Accord historique d’Alger a posé les fondations d’un cadre de coopération exceptionnel entre les principaux producteurs de pétrole, Opep et non-Opep, qui a permis au cours de ces sept dernières années d’oeuvrer collectivement et solidairement à la restauration de l’équilibre et de la stabilité du marché pétrolier international dans l’intérêt des pays producteurs et de l’industrie pétrolière mais également pour le bénéfice des consommateurs de l’économie mondiale», a indiqué, à son tour, le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, dans un communiqué, à l’occasion du septième anniversaire de l’Accord historique d’Alger.
Il a qualifié cet Accord d’«acte fondateur», contribuant à renforcer, selon lui, «les relations entre les pays membres de l’Opep et les producteurs de pétrole non-membres de l’organisation».
M. Arkab a mis en avant les efforts entrepris par l’Alger, dans un contexte très tendu, pour parvenir à mettre un terme à plusieurs semaines de tractations et trouver une solution à la baisse erratique des cours de l’or noir. Les enjeux géostratégiques sont mis de côté.
Elle a réussi à calmer les tensions internes et à conclure un Accord inédit et historique. «La tenue de cette réunion historique est l’aboutissement des efforts menés inlassablement par l’Algérie au cours des 18 mois précédents pour amener les membres de l’Opep et les principaux producteurs de pétrole non-membres de l’Organisation à agir collectivement de manière coordonnée et solidaire afin de restaurer la stabilité et l’équilibre du marché pétrolier international», a-t-il ajouté. «Les pays membres de l’Opep et les pays producteurs non-membres de l’organisation sont allés au-delà de leurs capacités pour soutenir la stabilité du marché pétrolier mondial pour l’intérêt de l’ensemble des producteurs et des consommateurs», a affirmé, de son côté, le SG de l’Opep. L’Organisation et ses alliés hors-Opep ont fait depuis 2016 preuve de persévérance et de solidarité, malgré les pressions externes pour préserver leurs intérêts communs.
Samira Takharboucht