The Last Bookstore à LA, où le moderne côtoie l’ancien

Librairies du monde

Direction la Californie pour la visite du Last Bookstore de Los Angeles. Vous y trouverez de tout, des ouvrages d’occasion qui sentent bon l’ancien, des livres neufs comme des sous, et même de vieux vinyles. Après dix ans passés dans la vente de voitures, de vêtements en ligne et autres domaines, Josh Spencer, le propriétaire de l’enseigne, a décidé de retourner à ses premières amours, les livres, en fondant The Last Bookstore. C’est en 2005 que la librairie voit le jour. Lorsque le centre de Los Angeles est réaménagé, The Last Bookstore prend ses quartiers dans la très mythique Spring Arts Tower, où elle occupe 2050 mètres carrés environ. Quant au nom de la librairie, l’anecdote dit qu’il lui aurait été attribué ironiquement, ce qui prête à sourire à une époque et dans un pays où Amazon et le e-book continuent de concurrencer fortement les librairies physiques.
Malgré cela, The Last Bookstore continue d’acheter et de (re)vendre livres et disques. Sur deux étages, l’espace abrite quelques 250 000 ouvrages, et notamment une section Arts & Livres rares. Dans le grand hall vaste et dégagé, le moderne côtoie l’ancien. Au milieu des murs anthracite se dressent les colonnes blanches qui confèrent à l’endroit toute sa solennité. Au-dessus de l’entrée, des étagères suspendues ondulent sous le regard des visiteurs. Et lorsque l’envie vous prend de vous perdre un peu, vous pouvez visiter la grande mezzanine. Là, les rangées de livres se resserrent, et vous vous trouvez dans un labyrinthe où trônent quelques objets surréalistes et où les livres flottent, ouverts au milieu de la pièce.
Tantôt salon victorien, tantôt antre de science-fiction ou loft d’artiste version bohème, The Last Bookshop semble en tout cas servir avec succès sa mission : faire perdurer le marché du livre papier et continuer d’enthousiasmer le public pour les lieux où vit la littérature. Un pari réussi lorsqu’on considère la notoriété qu’a su se tailler l’enseigne depuis sa création. William Gibson, l’auteur du Neuromancien et inventeur du mouvement Cyberpunk affirme d’ailleurs que « The Last Bookstore est [une librairie] splendide, borgesienne, dingue dans le bon sens du terme », et il ajoute, en guise de conseil pour ses pairs : « demandez à votre éditeur de vous y organiser une séance de dédicaces. Le must absolu. »
Autrement dit, si vous allez faire un tour à L.A., que vous cherchez quelque livre ou vinyle, ou que vous êtes en quête d’un endroit insolite où vous promener, The Last Bookstore est le lieu idéal. Le paradis de tout écrivain et de tout lecteur, on vous dit !
C.S.