Poutine évoque un BRICS+ «dans le calme» pour l’adhésion de l’Algérie

Très inquiet et dérangé par le rapprochement américain croissant d’Alger

Nous vivons dans un monde où la force, seule la force, rien que la force et toujours la force, est devenue une exigence, voire un salut pour la survie des nations, surtout pour les plus faibles et vulnérables. L’Algérie a démontré, avec force, ses capacités, immenses et diverses, et son pouvoir de choisir d’autres alternatives après son refus au BRICS. Le rapprochement américain d’Alger, très rapide et croissant, est suivie de plus près par Moscou, c’est devenu même très inquiétant et dérangeant, cela a valut, même, la réaction du Président russe, Vladimir Poutine, qui a évoqué, avant-hier, une possibilité d’un BRICS+ pour une adhésion rapide et «dans le calme» de l’amie traditionnelle, l’Algérie, de peur de laisser perdre un pays pivot, grand et stratégique.
Un mois après l’annonce des noms des six nouveaux pays membres au nouveau Groupe multipolaire, le BRICS, et qui a soulevé une vague de colère, une grosse déception et jusqu’à même des accusations par de nombreux pays, notamment africains, sur le jeu des valeurs-ajoutées imposé par les BRICS, et voyant en train de perdre la confiance de plusieurs pays, surtout, l’Algérie, considérée comme un cas exceptionnel et un grand et fort pays inconditionnel pour le Groupe multipolaire, le Président russe est sorti de son silence, avant-hier, lors d’une allocution prononcée à l’occasion du forum du club international de discussion Valdaï, en soulevant le grand souci de la non-adhésion de l’Algérie au sein de BRICS allant jusqu’à même invoquer un BRICS+ spécialement pour intégrer l’Algérie dans le futur multipolaire mondial.
«Dans le calme et sans créer de problèmes», a affirmé le Chef de l’Etat russe, Vladimir Poutine, au sujet de la grande possibilité de l’adhésion de l’Algérie dans le BRICS+, suggérant qu’Alger est un ami traditionnel pour la Russie, un pays imposant dans le monde arabe et en Afrique du Nord, un pays très contributeur et avantageux pour le BRICS, a défendu le Président russe, lors de son discours livré avant-hier au Forum de Valdaï. Un forum international de discussion et à travers lui, Poutine, a appelé aux discussions et au calme au sujet de l’Algérie, ce qui dénote l’importance du choix et du temps par lesquels le Président russe a réagi après le refus de l’admission de l’Algérie au BRICS.
«La question sur une éventuelle adhésion de l’Algérie aux BRICS+ doit être travaillée calmement par le Gouvernement algérien et tous les pays membres du groupe (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud et six nouveaux membres qui les rejoindront en 2024», a déclaré, avant-hier, le Président russe. Jouant l’apaisement après le refus de la candidature de l’Algérie, Vladimir Poutine a rappelé les vieilles relations qui lient l’Algérie à la Russie dans l’histoire, qualifiées par le dirigeant russe de «traditionnelle», tout en reconnaissant le grand avantage que peut rapporter l’Algérie au BRICS, en proposant d’autres «voies» supplémentaires pour un développement commun. «L’Algérie est notre amie, bien sûr, une amie traditionnelle dans le monde arabe, en Afrique du Nord. Nous pensons que cela profiterait à l’organisation, mais nous devons certainement travailler ces questions avec tous nos amis au sein des BRICS, en contact avec les dirigeants algériens. [Il faut] faire cela dans le calme, sans créer de problèmes à l’Organisation, mais en créant des voies supplémentaires pour un développement mutuel», s’est-il exprimé à la séance plénière de la XXe réunion du forum du club international de discussion Valdaï.

L’Algérie au centre d’une guerre géostratégique
L’Algérie est au centre d’une guerre géostratégique entre les deux Blocs, l’Est et l’Ouest. Un mois seulement après l’annonce surprise des noms des six nouveaux pays admis au nouveau Groupe multipolaire appelé le BRICS relatif aux noms des cinq pays fondateurs dudit Groupe et qui sont respectivement le Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud, sans que le nom de l’Algérie ne soit prononcé, synonyme de refus, débouchant par un rapprochement géostratégique américain d’Alger, le Président russe, Vladimir Poutine a finalement réagi, avant-hier, sur cette situation complexe et inattendue, en montrant et défendant fort et haut à la fois l’intérêt majeur de l’Algérie au BRICS, en décryptant le plus grand pays de l’Afrique comme un pays ami traditionnel, important et stratégique pour ledit Groupe. L’objectif de Poutine est clair : le Président russe et au nom des BRICS est en train de tenter de récupérer l’Algérie au bloc de l’Est devant le concurrent de l’Ouest du Bloc qui se rapproche très vite et à grands pas. Une guerre géostratégique autour de l’Algérie, les plus puissants du monde s’arrachent Alger. En fin août, le jour de vérité pour les pays qui avaient déposé leurs candidatures pour arracher une place et entrer parmi le nouveau Groupe multipolaire, le BRICS, dont tous le montre comme la nouvelle alternative face au Bloc de l’Ouest contrôle par les Etats-Unis, et dans une salle remplie à craquer, plus précisément à la capitale sud-africaine, Johannesberg, les noms des nouveaux pays membres permanents avaient été annoncés, six seulement et finalement, dont les autres, au nombre de 17, avaient été tous vus leurs candidatures refusées par les fondateurs dudit Groupe, et ce pour des motifs incompréhensifs et parfois ridicules, dont parmi ces pays figure l’Algérie, pourtant un candidat très costaud qui, de par son adhésion, va rapporter un grand plus au Groupe.

Grande déception d’Alger
après le refus de BRICS
Sentant un abattement moral, voire presque une sorte de sentiment de trahison, le refus de l’adhésion de l’Algérie par le BRICS avait été vu par les Algériens comme un grand ratage pour les fondateurs de BRICS, et un revers cuisant pour la réputation du nouveau Groupe multipolaire, car l’Algérie est une force frappante, une économie en plein essor, un futur géant économique de l’Afrique, un pays qui possède une position géographique purement stratégique et qui possède, aussi, un grand pôle agricole mondial, des terres rares, un pays possédant de grandes réserves en ressources énergétiques, sans parler de sa gloire, prestigieuse et éclatante histoire qui fut la grandeur de l’Algérie, disent haut et fort le peuple algérien. Cet éloignement de BRICS à l’Algérie, brusque et brute à la fois, poursuivent les milliers de propos dans la rue d’Alger, certains dans la colère, a rendu une affaire, voire une grande affaire, pour le Bloc de l’Ouest, où depuis cet annoncé de refus de l’adhésion de l’Algérie, a été soigneusement et minutieusement profitée par les Etats-Unis. L’Algérie est une grande importance sur le plan géostratégique considèrent les Américains, alors que les BRICS n’ont pas su l’a mesurer géologiquement parlant, l’intelligence semble-t-il a été beaucoup bien persuadée et repérée du côté Bloc de l’Ouest devant le manque de pragmatisme géopolitique du Bloc de l’Est. Ainsi commence un vrai rapprochement entre Alger et Washington, où les relations entre les deux capitales ne cessent de s’agrandir au fil des semaines qui passent, voire surtout depuis le rejet des BRICS de la candidature de l’Algérie. Des visites multiples de hauts responsables des deux pays, une ambassade des Etats-Unis en Algérie qui s’active beaucoup, énormément et admirablement et qui ne cesse de rappeler les fortes, et maintenant, «stratégiques» relations entre Alger et Washington, présence de plus en plus marquante des entreprises américaines en Algérie, intégration totale des Etats-Unis avec la politique de l’Algérie autour de la crise au Mali et Niger, contredisant et mettant en échec un plan militaire français, des contacts à haut niveau entre les armées et services secrets des deux pays, l’ouverture prochaine d’une nouvelle ligne reliant Alger à New York, l’ouverture d’un nouveau bureau de représentation algérienne aux Etats-Unis, des déclarations politiques et diplomatiques réciproques et admirant à la fois entre américaines et algériens, ce qui démontre, dans tout ça, un rapprochement américain d’Alger dans un changement géopolitique intrigant et troublant à la fois et à l’aube des relations géostratégiques entre les deux pays. Un rapprochement de la première puissance mondiale, les Etats-Unis, vers l’Algérie, ce futur géant africain, cela a été, également, observé par les déclarations multiples et très fortes de la première représentante américaine en Algérie, l’ambassadrice des Etats-Unis en Algérie, Elizabeth Moore Aubin, qui n’a cessé de soulever les bonnes et très fortes
relations entre Alger et Washington, et ce, dans chacun de ses déplacements effectués un peu partout en Algérie. Des messages géopolitiques clairs et des mots retentissants avec force, dont l’objectif est de montrer la grande importance et davantage d’intérêts qu’accordent les Etats-Unis à l’Algérie, diffusés à plusieurs reprises par l’ambassadrice américaine lors de ses sorties à travers l’Algérie. L’ambassadeur est la vitrine de la politique extérieure de chaque pays et le messager officiel qui rapporte des messages à caractères géopolitique et géostratégique de hauts et grands dirigeants et ce que déclare, à chaque fois, l’ambassadrice américaine, Elizabeth Moore Aubin, reflète la position de son puissant pays.

Le voyage «stratégique» du Chef de l’Etat à Washington
En plus d’attribuer plus de visas pour les diplômés algériens, passant de 1.500 en 2021 à plus de 3.800 au cours de l’année 2023, selon les dires de l’ambassadrice américaine à travers une vidéo officielle diffusée, il y a quelques jours, par l’ambassade des Etats-Unis en Algérie sur son site officiel, en déclarant et présentant à la fois, en septembre passé, la grande admiration, les sincères remerciements et toute la gratitude des Etats-Unis face aux efforts colossaux réalisés par l’Algérie pour aider ses pays voisins, le Maroc et la Libye, après un tremblement de terre et une méga inondation causée par un cyclone, faisant des dizaines de milliers de victimes entre les deux pays, et après une déclaration de l’ambassadrice américaine, toujours en septembre dernier, saluant le grand travail réalisée par l’Algérie pour sa politique admirable sur le désamorçage des crises au Sahel, notamment à travers la crise du Niger, et en soulevant, également en septembre passé, les fortes relations qui unissent les deux pays, l’ambassadrice américaine est en train d’accomplir le rôle de prologue très prometteur et à l’aube de nouvelles relations géostratégiques entre l’Algérie et les Etats-Unis d’Amérique. Cela a valut même le grand voyage du Chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune, aux Etats-Unis, en septembre dernier, pour participer aux travaux de la 78e Assemblée générale des Nations unies, l’ONU, un voyage plutôt fort, très marquant et même stratégique qui porte de nombreux messages aux Américains et au Bloc de l’Est, un safari bien rempli par le président de la République à Washington. Livrant un discours audace, fort et imposant, le président de la République a fait un diagnostic global de la situation internationale actuelle et aux défis auxquels fait face le Monde, tout comme il a défendu les intérêts de l’Afrique et du Monde musulman et arabe, jusqu’à même exigeant une place comme pays membre permanent à l’ONU, à la Palestine, chose que personne n’a pu oser le faire, et rappelant fort le Monde actuel de l’arrivée d’un Monde multipolaire. Un discours retentissant applaudit fortement par les présents à la grande salle des Nations unies, à New York précisément. Rencontrant plusieurs Chefs d’Etats au cours de son séjour à New York, le Président Tebboune a échangé et entretenu d’importants entretiens d’ordre bilatérale, politique, diplomatique, économique et géopolitique.

Alger-Washington, un rapprochement inquiétant pour Moscou
Le rapprochement s’est renforcé davantage entre l’Algérie et les Etats-Unis d’Amérique, lorsque les deux pays sont convenus, fin août, à une feuille de route comprenant de nombreuses étapes visant à renforcer le rapprochement et à mettre en lumière l’importance du partenariat stratégique entre les deux pays, notamment un projet de visite que les membres politiques et hommes d’affaires américains devaient effectuer en Algérie en novembre prochain, ainsi que l’organisation d’une conférence à Washington bientôt sur la coopération algéro-américaine dans le domaine de l’énergie et une conférence sur le partenariat entre les deux pays dans le domaine de l’industrie. Un rapprochement algéro-américain qui se profile davantage et au fil des jours qui passent. Cela nous emmène tout droit à parler du prochain travail qu’attend l’Algérie et les États-Unis aux côtés de trois autres pays, au Conseil de sécurité pour la période 2024-2025, comme membres non-permanents. Une grande responsabilité à laquelle l’Algérie affiche déjà de grandes ambitions pour un Monde meilleur et plus équitable. Les Américains comme les Algériens, les deux ont affiché leurs volontés d’un rapprochement encore plus osé et jamais atteint par les deux pays, le nouvel ordre mondial a fait basculer les prévisions des pays puissants, et l’émergence de nouveaux pays, tel que l’Algérie qui se positionne dans un Continent très sollicité, a poussé les États-Unis d’opter pour Alger. Est-ce le début d’une conquête géostratégique du bloc de l’Ouest pour Alger ? L’Algérie a des alternatives après le refus des BRICS y compris la conquête de l’Afrique, un futur grand marché mondial très prometteur pour Alger. Sofiane Abi