L’inflation explose le poids des dépenses publiques

Baisse des dépenses d’équipement attendue en 2024

Le budget de l’Etat pour l’année 2024 est marqué par une forte hausse des dépenses de personnel de l’Etat et de fonctionnement des services et une baisse des dépenses d’investissement de 7,5% comparé à 2023.Les dépenses publiques s’élèveront, ainsi, en 2024 à «15.292,47 milliards de DA pour les autorisations d’engagement et 15.275,28 milliards de DA pour les crédits de paiement», a indiqué, hier, le ministre des Finances, Laaziz Faid, lors de la présentation du projet de loi de Finances (PLF) 2024, soumis, en parallèle, au débat à son examen par les Parlementaires, précisant que ce texte de loi a été élaboré dans «un contexte international de pressions inflationnistes qui a pesé sur le pouvoir d’achat des Algériens et sur l’économie nationale».
L’Etat a accordé ces quatre dernières années une intention particulière à la lutte contre l’inflation, à l’aide sociale, mais aussi au renforcement de l’investissement public, notamment, en 2023.
Cependant, il faut s’attendre à une légère baisse, dépenses d’investissement qui s’élèveront à 2.894,58 milliards de DA d’autorisation d’engagement et 2.809,36 milliards de DA de crédits de paiement, soit 18,9% et 18,4% respectivement du total des crédits du budget, par rapport à 2023. Pour rappel, le budget de l’Etat est réparti selon les missions et les programmes et vise une meilleure performance, et de meilleurs résultats. C’est l’objectif de la nouvelle méthode de budgétisation utilisée par l’Etat conformément au nouveau cadre budgétaire prévu dans la loi organique des lois de Finances (LOLF) et de la mise en place du budget programmé au titre de l’année 2024. L’Etat vise à travers ce nouveau mode de gouvernance financière à améliorer la gestion des dépenses publiques ainsi que la mise en œuvre des politiques publiques, et une meilleure exécution et maturation des projets pour réduire leur réévaluation. A noter que cette même loi encadre les dépenses de l’Etat et les dépenses publiques à travers le Crédit de Paiement (CP) et l’autorisation d’engagement (limite supérieure des dépenses approuvées par l’Etat pouvant s’étaler sur plusieurs années). Le CP permettrait de couvrir les dépenses annuelles dans le cadre de l’AE.
«L’autorisation d’engagement consacrée aux nouveaux programmes prévoit principalement, à hauteur de 92%, neuf (9) portefeuilles, à savoir l’Habitat (51,1%), les Travaux publics (12,4%), l’Hydraulique (7,8%), l’Éducation (7,5%), la Santé (3,4%), la Justice (2,9%), l’Enseignement supérieur (2,5%), les Transports (2,4%) et l’Agriculture (2,3%)».
Concernant la mise en œuvre du nouveau programme d’investissement public, l’Etat a alloué dans le cadre du PLF 2024, «une enveloppe destinée aux nouvelles opérations d’un montant de 2.405,33 milliards de DA d’autorisation d’engagement et 1.356,57 milliards de DA de Crédits de Paiement». Ces Crédits devraient couvrir l’engagement de l’Etat durant l’année. Pour la réévaluation des opérations en cours de réalisation, le PLF 2024 prévoit des affectations accordées qui ont atteint 489,25 milliards de DA d’autorisation d’engagement et 396,82 milliards de DA de Crédits de Paiement», a-t-il indiqué, affirmant que «ces affectations sont proposées pour réévaluer les opérations en cours de réalisation, notamment celles ayant fait objet de dégel».
Désormais, chaque dépense sera justifiée. C’est l’objectif de l’application des dispositions de LOLF qui aiderait l’Etat à promouvoir une gestion transparente et complète de ses dépenses et une meilleure mise en œuvre des politiques publiques.
Ces dernières années, les dépenses de l’Etat n’ont pas cessé d’augmenter en raison de l’impact des chocs externes successifs depuis 2022 sur la société et l’économie. Le budget de plusieurs ministères de premier plan a vu leurs dépenses augmenter. Cette tendance devrait se poursuivre en 2024, 2025. Les dépenses budgétaires pour 2024 en forte hausse, elles s’élèveront à «15.292,47 milliards de DA». Le budget est réparti, selon la nature des dépenses, et sur les dépenses dédiées aux personnels : «5.155,67 milliards de DA, dépenses de gestion des services 632,87 milliards de DA, dépenses d’investissement estimées à 2.894,58 milliards de DA d’autorisation d’engagement et 2.809,36 milliards de DA de Crédits de Paiement», a indiqué le ministre lors de la présentation du PLF 2024 devant les parlementaires.
Quant aux recettes de l’Etat, elles devraient atteindre 9.000 milliards de dinars, le déficit budgétaire se stabilise et «la croissance économique atteindrait les 4,2%», a affirmé M. Faid, rappelant que «le PLF a été élaboré sur la base d’un prix référentiel du prix du baril du pétrole de 60 dollars durant la période 2024-2026, et 70 dollars pour le prix estimatif du baril de pétrole brut».
Samira Takharboucht
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