Pour une libération maîtrisée conciliant l’efficacité économique et la nécessaire cohésion sociale

Quels impacts de la COP 28 du 30 novembre au 12 décembre 2023 à Dubaï

La COP 28 s’ouvrira le 30 novembre 2028 à Dubaï et comme le note le Monde.fr dans son édition du mercredi 29 novembre 2023, alors que la planète surchauffe et que la trajectoire des émissions de gaz à effet de serre déraille et qu’entre tensions géopolitiques, pusillanimité des dirigeants et ambitions de la société civile, la négociation s’annonce ardue, le grand quotidien financier les Echos. fr dans son édition du 28 novembre faisant remarquer que les deux plus grands dirigeants de la planète, les présidents américain et chinois, les deux pays principaux pollueurs ne seront pas présents, se faisant représenter, et que le pays d’accueil, septième producteur de pétrole au niveau mondial, préconise une transition énergétique progressive.

Pour atteindre les objectifs, il faudrait investir chaque année jusqu’à 4 000 milliards de dollars au cours de la prochaine décennie, en dirigeant la majorité de ces investissements vers les économies en développement. Selon le réassureur Swiss Re, assureur des assureurs, les objectifs de l’accord de Paris ne pourront être atteint qu’en 2069, soit 20 ans de retard, devant miser sur l’efficacité énergétique en premier lieu dans le transport, le BTPH, du renouveau des unités industrielles l’industrie s sans compter les coûts dans, la santé, de l’agriculture et celui des loisirs nouveaux mode du tourisme. Cela nécessite la réforme du système financier mondial du fait que les obligations vertes représentent en 2021 seulement 2% de la valeur du marché obligataire mondial. Sans changement de trajectoire , le PIB mondial pourrait être en baisse de 7 à 10% vers 2050. Les prévisions du NGFS, qui s’appuient sur la simple mise en place des politiques actuelles, envisagent une perte de production équivalant à environ 5 % du PIB mondial d’ici à 2050, et jusqu’à 13 % d’ici à 2100.

3.- Quelles actions mener ?
Il y a l’importance de l’adaptation qui s’applique aux usages et aux activités humaines, qui sont en capacité d’évoluer afin de limiter les risques liés aux impacts du changement climatique (ex-réduction de la consommation d’eau pour anticiper la pénurie d’eau). Les méthodes d’adaptation sont développées à toutes les échelles : au niveau national au sein de politiques publiques (ex-Plan national d’adaptation au changement climatique), au niveau régional (ex-stratégie d’adaptation au changement climatique dans le Grand Ouest), au niveau local (ex : mise en place d’écoquartiers au sein d’une ville) ou au niveau individuel (ex : récupération et réutilisation des eaux de pluies pour nettoyer sa voiture ou arroser les plantes). Les mesures d’adaptation concernent également la sécurité alimentaire des populations, dans le secteur de l’agriculture, pour s’adapter aux impacts du changement climatique et notamment de la raréfaction de l’eau, il est possible de choisir de planter des cultures adaptées au climat local ne nécessitant pas ou peu d’irrigation (agriculture climato-intelligente). De même, dans les villes, il devient de plus en plus fréquent de rencontrer des bâtiments présentant des toits ou murs végétalisés : ces techniques de végétalisation permettent une meilleure gestion des eaux de pluies mais également de lutter contre les îlots de chaleur (zone urbanisée où la température est plus élevée ; une réorientation des approvisionnements alimentaires vers un modèle plus résilient et à faible impact, une agriculture plus durable en somme, des investissements dans des infrastructures qui résistent mieux aux futures conditions météorologiques extrêmes ; la création de soutiens sociaux pour aider les millions de personnes qui seront déplacées les milieux environnants). La baisse de production d’électricité issue du charbon et le passage décisif aux véhicules électriques permettront de réduire les émissions de particules polluantes qui sont à l’origine d’une myriade de pathologies, notamment l’asthme. Les effets positifs de la transition énergétique sur la santé devraient entraîner une réduction des frais médicaux, diminuant ainsi le coût net de l’investissement initial. L’évaluation des effets combinés (effet positif de l’augmentation des dépenses d’investissement contrebalancé par la perte de production) est par nature incertaine. Selon l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), une « transition décisive » pourrait entraîner une hausse de 2,5 % du PIB mondial à l’horizon 2050. Pour réduire les coûts, impossible à supporter les Etats à terme, il y a trois actions à mener :
Premièrement, de développer la transition énergétique, notamment le développement des énergies renouvelables, les panneaux photovoltaïques pour le marché local combiné avec la thermique pour les interconnexions pour pouvoir exporter. Soutenu dans de nombreux pays par des subventions gouvernementales, l’investissement dans les panneaux solaires a réduit les coûts de façon spectaculaire au cours des dernières décennies. Depuis 2010, leur prix moyen a baissé de 82 % aux USA, pour atteindre l’équivalent de 0,068 $ par kilowatt/heure (kWh), contre 0,32 $ /kWh pour le charbon ; le solaire et l’éolien terrestre sont désormais les sources d’énergie les moins chères, et les futurs investissements dans d’autres technologies devraient également faire baisser les coûts liés à la transition.
Deuxièmement, simuler la productivité, l’investissement dans les nouvelles technologies devrait aussi permettre d’améliorer l’efficacité, de renforcer la productivité globale et d’augmenter la croissance économique potentielle.
Troisièmement, l’augmentation des investissements dans les infrastructures clés qui peuvent générer des externalités positives supplémentaires, en améliorant la résilience d’un réseau électrique.

En conclusion, le monde outre les profonds bouleversements géostratégiques, s’orientant vers un monde multipolaire, avec les impacts du réchauffement climatique devrait connaître de profonds bouleversements grâce à son grand potentiel d’énergie solaire, 3000 heures de soleil ses importantes ressources en gaz naturel et les infrastructures qui l’accompagnent, l’Algérie est en bonne position pour développer les énergies renouvelables, produire de l’hydrogène vert et éventuellement bleu d’où l’urgence de revoir le modèle de consommation énergétique afin de s’adapter aux nouvelles mutations 2024/2025/2030.
Pr des Universités
Abderrahmane Mebtoul
Expert international
(Suite et fin)