La Mecque des révolutionnaires

En inaugurant le premier Festival culturel panafricain d’Alger le 21 juillet 1969, le Président Houari Boumediène faisait remarquer que l’Afrique aux trois-quarts libéré, mais en pleine possession de son destin, entreprend une étape nouvelle dans la lutte conséquente contre toute forme de domination. Cette manifestation a été mise au service de la lutte contre les résidus du colonialisme dans les colonies portugaises (Mozambique et Angola) ou sud-africaines (Namibie).

C’est Amilcar Cabral, l’un des fondateurs du Parti Africain pour l’Indépendance de la Guinée qui luttait contre la domination coloniale portugaise, qui a dit qu’Alger était La Mecque des révolutionnaires. Il y a quelques semaines, lors de la Journée nationale de la Diplomatie algérienne, qui coïncide avec la date de l’adhésion de l’Algérie à l’Organisation des Nations unies (ONU), le 8 octobre 1962, placée en 2023 sous le thème: «Positions immuables de soutien aux causes justes», Noureddine Djoudi avait mis en avant, dans son allocution à cette occasion, le rôle de la diplomatie algérienne pendant la période post-indépendance, pour faire entendre la voix de l’Algérie dans les fora internationaux et défendre les causes justes. Dans les années 1960, après l’indépendance, et les années 1970, jusqu’à la mort du Président Boumediène, le 27 décembre 1978, Alger a été le lieu d’accueil des militants révolutionnaires et anticoloniaux des quatre coins du monde. A commencer par Che Guevara qui est venu à Alger début juillet 1963 pour participer aux festivités de l’Indépendance, le 5 juillet, et qui a séjourné près d’un mois en Algérie.

Le 24 avril 1968, le nom de Ernesto Che Guevara a été donné au Boulevard de la République, dans le prolongement des Bds Hassiba ben Bouali, Colonel Amirouche et Zighout Youcef, et prolongé, lui-même, par la Place des Martyrs puis l’Avenue du 1er Novembre, à Alger. La plaque a été inaugurée par le Président Boumediène. Alger a également reçu à plusieurs reprises le président de l’OLP (Organisation de la libération de la Palestine), Yasser Arafat, du Front de libération du Mozambique (FRELIMO), Samora Machel, qui a suivi un entraînement militaire en Algérie, et qui est considéré comme le père de l’indépendance du Mozambique, les responsables du Mouvement pour la Libération de l’Angola (MPLA), du Front National de Libération du Sud Vietnam, des Black Panthers, de l’Union Populaire Africaine du Zimbabwe (ZAPU), ainsi que les responsables des guérilleros du Guatemala, du Venezuela et du Nicaragua en plus des opposants politiques espagnols, portugais, brésiliens, qui luttaient contre les dictatures militaires au pouvoir dans leurs pays. En reconnaissance Nelson Mandela avait dit : «C’est l’Algérie qui a fait de moi un homme».
L. A.