Le travail détruit

France

«Nous voulons travailler», voilà ce que demandent en substance les agriculteurs, artisans et petits entrepreneurs que la Macronie a éhontément poussés dans les rues.C’est aussi le souhait de tous ceux que la dictature du covidisme et de la bien-pensance a mis à pied et marginalisés ces dernières années. Vouloir travailler, c’est-à-dire continuer à vivre de son savoir-faire pour les besoins de la collectivité, sans attaques permanentes des lobbies et de l’Administration. La paix, quoi. Car le projet de ce mondialisme dévoyé, porté par nos Young Global Leaders, défendu à bout de bras par l’État policier et les idiots utiles des médias de masse, n’est-il pas précisément de s’en prendre au principe même de travail, dans son acception traditionnelle, dans ce qu’il a de vital pour l’homme ?
On détruit le travail comme besoin anthropologique, comme expression du génie et de l’intuition, condition au mérite et à la reconnaissance ; au profit d’une élite d’apprentis sorciers ethnocidaire qui ne voit en l’homme qu’un exécutant soumis. En valorisant le parasitisme et en sanctionnant l’effort, on fait du monde un cauchemar, où les réussites admises ne sont plus que virtuelles. Si les gens dépriment, c’est que les uns vivent dans l’injustice du déclassement, et que les autres souffrent de ne servir socialement à rien.
C’est qu’on les a parqués dans des bureaux, postés devant des écrans, à satisfaire les lubies des idéologues globalistes et autres spéculateurs tribaux, à participer toujours plus à la déshumanisation des rapports comme à la dématérialisation des biens. Tous ces pseudo-métiers du secteur tertiaire, aux rémunérations alléchantes, que l’institution scolaire vend à nos jeunes comme les «métiers de demain», ne sont autres que des pièges à nigauds, des voies vers l’esclavage orwellien : comment prétendre à l’épanouissement en se sachant inutile à la société et dépourvu de toute passion ? Le constat est vertigineux : dans tous les domaines règne l’empire du mensonge.
Que dire du milieu de la culture et de cette effroyable décadence, guerre faite au talent et à l’intelligence ? L’artiste choisi par le système étant à l’art ce que le culturiste est au sport : un produit, grotesque, sans endurance ni authenticité. Une escroquerie née de la névrose et encouragée par les lois du marché, pour un public de voyeuristes qu’on maintient dans l’ignorance et la croyance. Loin d’un Occident nourri à la religion de l’insignifiance, victime du cancer capitaliste en phase terminale, loin de cette inquiétante génération d’enfants gâtés, perdus entre l’apologie de la perversité et l’injonction à la vulgarité, il existe un autre monde. Un monde dont on ne peut qu’être nostalgique, où l’homme n’est pas voué à l’asservissement ou la consommation compulsive, mais à l’engagement, par l’esprit et le savoir-faire. Ce monde se regagnera malheureusement par la force, à la faveur d’une violence émancipatrice coordonnée, car il est déjà trop tard pour les idées. On ne lutte pas indéfiniment contre le règne du mensonge avec des mots. Le travail rend libre, vous avez dit ? Mais c’est la liberté qui nous rendra le travail ! n