Le mécanisme juridique enclenché pour poursuivre l’entité sioniste devant la Cour de justice internationale

Génocide à Ghaza

Le président de l’Union nationale des Ordres des avocats (UNOA), Brahim Tairi a affirmé, samedi à Alger, que le mécanisme juridique de poursuite des responsables de l’entité sioniste devant la Justice internationale a été enclenché, à travers le dépôt de saisines auprès du procureur général près la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye, appelant les Hommes libres dans le monde à se joindre au collectif juridique algérien pour poursuivre l’occupant en justice.
Cette déclaration a été faite lors d’une conférence de presse animée par M. Tairi, conjointement avec l’avocat Gilles Devers, où ils ont évoqué les saisines déposées par l’Algérie et les avocats algériens au niveau du bureau du procureur général près la CPI à l’encontre des auteurs du génocide commis contre le peuple palestinien, et ce, en réponse à l’appel lancé par le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune à tous les Hommes libres dans monde et aux juristes de prendre les mesures légales nécessaires en vue de poursuivre les auteurs des crimes à Ghaza.
M. Tairi a mis l’accent sur l’importance de la saisine déposée par «l’Alliance juridique internationale» qui réunit l’UNOA, le Syndicat national des magistrats algériens (SNM), les syndicats des avocats palestiniens, jordaniens, tunisiens et mauritaniens, auxquels s’est joint le syndicat des avocats libyens récemment, soulignant que «pour la première fois dans l’histoire, un collectif important qui compte plus de 100.000 juristes se présentera devant la Cour de justice internationale (CIJ) pour dénoncer le crime de génocide».
Suite à l’appel du Président de la République, «nous nous sommes mobilisés pour mener cette action qui constitue, avant tout, un appel pour faire appliquer les règles du droit international. A cet effet, un dossier a été constitué sur le crime de génocide, incluant des documents et des déclarations des chefs de l’entité sioniste et des documents onusiens, outre des vidéos probantes sur les crimes de l’occupant sioniste».
Selon M. Tairi, le dépôt de la saisine constitue la première étape de cette action juridique en attendant la soumission d’une demande de convocation pour présenter des dossiers comprenant de documents à l’appui.
Dans ce cadre, le juriste a insisté sur un point qu’il a qualifié d’extrêmement important concernant les victimes et leurs témoignages, affirmant qu’ils seraient utiles pour le dossier, tout en précisant qu’en sus du bureau du procureur de la CIJ, il existe un deuxième bureau appelé bureau des victimes.
A ce propos, M. Tairi a fait état de la possibilité de créer un site web pour recueillir les témoignages du plus grand nombre de victimes et de documents à l’échelle mondiale, afin d’appuyer le dossier.
Il a salué tous les efforts visant à poursuivre et à traduire en justice l’entité sioniste, car ses crimes contre l’humanité et ses crimes de guerre à Ghaza (meurtre d’enfants, déplacements forcés et attaque d’hôpitaux…) ont été commis au vu et su de tous.
M. Tairi a appelé tous les pays qui se targuent de respecter les droits de l’Homme à exercer une pression sur l’entité sioniste et à la traduire en justice, car toutes les preuves l’incriminent, formant l’espoir de voir tous les Hommes libres du monde se joindre à la coalition internationale. Il a également salué l’Afrique du Sud, qui a déposé une plainte contre l’entité sioniste devant la cour internationale de justice (CIJ) à l’effet de prendre les mesures nécessaires afin de faire cesser le génocide à Ghaza, relevant l’extrême importance de cette initiative en faveur du peuple palestinien, notamment les Ghazaouis.

L’enquête est sur la bonne voie
L’avocat Gilles Devers a, de son coté, évoqué l’état d’avancement de la plainte pour génocide contre l’entité sioniste déposée à la cour pénale internationale (CPI), le 9 novembre 2023, par un collectif d’avocats parmi lesquels le barreau d’Alger, fortement présent.
«Nous sommes des avocats qui luttons pour l’application du droit dans un contexte extrêmement difficile. Nous sommes dans une bataille pour l’affirmation du droit (et) défendons les droits de l’Homme sur la base des principes les plus forts», a-t-il assuré.
Dans ce contexte, M. Devers s’est dit optimiste quant à une issue favorable de la plainte déposée devant la CPI, notant que les avocats ont un cadre pour agir après le grand retour de la Palestine dans le droit international. «Il y a une Cour avec des statuts et des règles. Nous avons des preuves et nous sommes en mesure de faire les argumentaires pour nous permettre de progresser», a-t-il souligné à ce sujet. Dans une déclaration à l’APS avant la conférence de presse, l’avocat a affirmé «avoir été reçu, en compagnie de nombre de ses collègues, par le procureur général près la CPI quatre fois depuis le dépôt de la plainte». «L’enquête approfondie diligentée à ce propos est sur la bonne voie», a-t-il ajouté.
Le collectif a appelé à « l’émission de mandats d’arrêt à l’encontre du premier ministre, du ministre de la défense et du chef d’état major de l’armée de l’entité sioniste pour le chef d’accusation de crime de génocide» contre le peuple palestinien, a rappelé M. Devers, relevant que la CPI «ne juge pas les auteurs des crimes par contumace, soit elle les convoque ou elle émet des mandats d’arrêt à leur encontre».