Un arsenal juridique adapté

La propagation des psychotropes est facilitée dans les quartiers et cités d’habitations où le laisser-aller domine et où les parents manquent de vigilance face aux agissements des délinquants qui profitent du mal-vivre et du chômage des jeunes pour les jeter dans l’enfer de la drogue et de l’alcool et des substances hallucinogènes. Il y a un an, en avril 2023, le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, Brahim Merad, avait indiqué, lors d’une plénière à l’Assemblée nationale populaire (APN) consacrée aux questions orales, que «l’Algérie est visée à travers les drogues et fait face à une guerre menée par son voisin de l’ouest», soulignant la nécessité d’«affronter cette guerre avec tous les moyens, à travers l’association de tous les secteurs et organes spécialisés ainsi que la société civile».

Pour les responsables en charge de la lutte contre la drogue et la toxicomanie en Algérie, ce fléau constitue un danger réel menaçant la cohésion de la société. Ils rappellent que différents moyens ont été mis en place par les pouvoirs publics pour y faire face. Le but est de protéger la société et préserver sa sécurité et sa stabilité, des drogues et des psychotropes. Ceci requiert, selon les spécialistes, le renforcement et la coordination de l’action de toutes les institutions de l’Etat et de l’ensemble des franges de la société civile. L’Algérie dispose d’une stratégie nationale de lutte contre la drogue, basée sur des approches équilibrées et complémentaires. L’arsenal juridique national en la matière a été renforcé par la modification de la loi relative à la prévention et à la répression de l’usage et du trafic illicite de stupéfiants et de substances psychotropes.

La loi relative à la prévention et à la répression de l’usage et du trafic de stupéfiants et de substances psychotropes, en vigueur depuis 2004, a été révisée parce qu’elle comportait des lacunes et vides juridiques, notamment l’absence de dispositions relatives à la coopération internationale, alors que ces crimes sont souvent transfrontaliers. La nouvelle loi vise également à consolider la stratégie nationale en matière de prévention et de répression de l’usage de stupéfiants et de substances psychotropes et à durcir davantage les sanctions pénales applicables aux auteurs des infractions liées au trafic de ces substances. La loi a pour objectif de consolider la stratégie nationale en la matière, de renforcer les mesures curatives ainsi que la protection et la prise en charge des victimes, notamment en instaurant une protection particulière des pharmaciens et de durcir davantage les sanctions pénales applicables aux auteurs des infractions liées au trafic de stupéfiants et de substances psychotropes. L. A.