Pour des raisons de sécurité nationale et de développement, maîtriser les nouvelles technologies

Les défis de l’Afrique

Cette présente contribution concerne l’Afrique confrontée aux défis de la maîtrise des nouvelles technologies fondement du développement du XXIème siècle car les menaces cybernétiques et la mise en œuvre des mécanismes de contrôle constituent aujourd’hui les principales exigences prospectives pour garantir la sécurité nationale dans ses dimensions politique, militaire, économique et sociétale.

Pour faire de l’intelligence économique un véritable avantage concurrentiel, il est indispensable de l’intégrer aux fonctions des différentes institutions l’administration et des entreprises, l’approche processus permettant une meilleure coordination des étapes pour profiter au maximum du gisement informationnel en vue d’actions efficaces du fait d’interactions complexes, une Nation ou une entreprise sera meilleure que ses concurrents si elle possède, avant les autres, les bonnes informations au bon moment afin de .créer une asymétrie d’information à son avantage. D’où l’appui pour l’accès aux volumes importants d’informations sur le commerce international détenu par les départements et agences ministériels, les Services de renseignement et de contre-espionnage, mettant en place un service d’information économique au profit des entreprises engagées dans le commerce extérieur.
Concernant les retombées technologiques, dans un contexte de mutations complexes influencés tant par des facteurs géostratégiques qu’économiques dans un environnement mondial concurrentiel, beaucoup d’entreprises tentent de soutirer à leurs concurrents des technologies, des fichiers de clients, des secrets commerciaux, des structures de coûts de produits, des spécifications et procédures de fabrication de produits et des plans de développement. Depuis l’apparition des intranets et des extranets, l’information se diffuse plus rapidement et plus largement hors des frontières, acquérant ainsi une telle valeur stratégique que l’enjeu est désormais de se l’approprier. Au-delà des risques techniques qu’imposent les TIC, la sécurisation des données informatiques commence par la sécurisation et la sensibilisation des ressources humaines. Les interceptions de communications ont aussi évolué. Des écoutes téléphoniques ; nous sommes passées aux interceptions des messages électroniques. Lorsqu’un mail est envoyé de façon habituelle, il n’est pas crypté et peut transiter par une dizaine de proxies qui jalonnent le parcours vers sa destination. Or, ces derniers conservent, pour des raisons techniques mais aussi légales, une copie des messages reçus.
Les informations contenues dans le corps du message et dans les fichiers joints peuvent donc être lues par autant de responsables de proxies que nécessite le trajet. Les vols de documents ne se produisent pas seulement en accédant, à distance ou non, à un ordinateur ou un serveur, mais également de la façon la plus inattendue par les photocopieuses. Chaque fois que l’on copie un document sur un copieur moderne, une copie est enregistrée sur le disque dur de la machine, étant devenues de véritables centres de stockage. Les copieurs et les machines multifonctions les plus modernes stockent les informations avant de les imprimer, des experts en informatique peuvent récupérer ces informations, d’autant plus que la plupart d’entre elles sont généralement connectées à un réseau, soit via un PC (imprimante partagée), soit grâce à une adresse IP propre.

3.- Quelle conclusion en tirer pour l’Afrique ? Il s’agit donc de repenser tant les relations internationales avec un monde s’orientant vers la multipolarité, que les systèmes d’information pour une Nation, la révolution du numérique étant appelée à modifier le nouveau pouvoir mondial , souvent avec les réseau sociaux qui tendent à façonner les comportements nécessitant une législation mondiale pour lutter contre la désinformation.
Pour un outil statistique efficace et crédible, il est souhaitable que les institutions de statistiques ne dépendent pas de l’Exécutif ( étant juge et partie) et comme dans la plupart des pays européens ou aux USA et donc qu’elles soient indépendantes, devant être au service tant du pouvoir, de l’opposition, des entreprises et des centre de recherches et des citoyens, idem pour les institutions de contrôle des deniers publics (voir l’American Herald Tribune du 11 août 2018 (USA) «Dr Abderrahmane Mebtoul : «Algeria Still Faces Significant Challenges» ).
Selon la loi de Pareto 80% d’actions mal ciblées que l’on voile par de l’activisme ministériel ont un impact de 20% sur la société ; 20% d’actions bien ciblées ont un impact de 80% et devant tenir compte du facteur temps combinant les paramètres et les variables pour atteindre l’optimum global. Ce qui est paramètres à court terme peut devenir variable à moyen terme, et ce qui est secteur stratégique aujourd’hui ne peut pas le devenir demain. Ces centres de recueil des statistiques n’ont pas vocation à évaluer les politiques publiques en cours et que toute latitude est offerte aux autres d’interpréter les chiffres en reconnaissant qu’il serait souhaitable d’une meilleure coordination interinstitutionnelle, entre les diverses et abondantes sources administratives pour plus de cohérence. C’est que tout appareil statistique part des données micro-économiques des administrations et des entreprises en les consolidant au niveau macro-économique. Si l’information de base est biaisée, cela donne des résultats au niveau global certes juste sur le plan du calcul mais qui ne reflète pas la réalité. Et c’est ce que l’on constate malheureusement avec l’effritement du système d’information dans la plupart des pays d’Afrique ou la sphère informelle représente selon les pays entre 50 e t80% du produit intérieur brut, (PIB) où en plus les comparaisons sont difficiles car les bases de sondage sont différentes d’un organisme à un autre aboutissant à des données contradictoires devant donc uniformiser les méthodes d’enquêtes qu’elles soient exhaustives ou par sondage. Or, des erreurs de politique économique peuvent se chiffrer à des pertes de plusieurs dizaines de milliards de dollars favorisées par un système de prix incohérent où l’on additionne les prix administrés et les prix du marché, ce qui ne permet pas de cerner la sincérité des comptes et peut donner lieu à la mauvaise gestion, voire à la corruption. Je rappelle pour cas Algérie qu’en tant que directeur général des études économiques et haut magistrat premier conseiller à la cour des comptes, j’avais été chargé par la présidence de l’époque entre 1980/1983 ayant eu à diriger le dossier surestaries, j’avais suggéré , en relation avec les services des ministères du Commerce, des Finances et de différents départements ministériels concernés, l’urgence de la numérisation pour lutter les surfacturations par l’établissement d’un tableau de la valeur, un système d’information en réseaux et en temps réel entre les entreprises, les ports, la douane, les banques, les services de la fiscalité et reliés aux réseaux internationaux afin de connaître la qualité et les prix en temps réel des marchandises importés produit par produit. En bref, l’Afrique, continent à fortes potentialités, convoitises des grandes puissances a besoin, de sous intégrations régionales et d’une gouvernance globale rénovée, ayant toutes les potentialités pour un développement multidimensionnel mais devant avoir d’une stratégie d’adaptation 2024/2030/2035 face à l’avènement de la quatrième révolution économique mondiale qui se fondera sur le numérique avec le développement de l‘intelligence artificielle et les industries écologiques (la nécessaire transition énergétique) afin de lutter le chômage et les effets néfastes du réchauffement climatique.

Abderrahmane Mebtoul
Professeur des Universités
Expert international
(Suite et fin)