Football-formation Le CHAN-2022 sera-t-il le déclencheur ?

Le championnat national, version retour, a repris son chemin, et les clubs y attachent une importance qualifiée de «capitale». A la sortie des stades, chacun y va de son style d’analyse.
Le champion d’Algérie, le CR Belouizdad rentre du Caire (Egypte) avec une belle victoire face au Zamalek. Derrière cette victoire, c’est le football national qui gagne des points, renforcé par la JS Kabylie qui pose pied au pays avec un nul (0-0) décroché face au Petro de Luanda, un score qualifié de victoire, alors que l’USM Alger, le troisième représentant en coupe d’Afrique a écrasé les Congolais de St-Eloi Lupopo au stade 5-Juillet 3-0.

Les représentants rassurent et soignent l’image du football national
Pour l’ancien joueur international, Mustapha Kouici «ces matchs en Afrique devraient permettre de renforcer la formation». Le sélectionneur de l’Equipe nationale A’, Madjid Bougherra, quant à lui au terme du dernier championnat d’Afrique des Nations des joueurs locaux 2022, a évoqué l’impérieuse nécessité de la mise sur pied d’un réel processus de formation pour pouvoir tirer la quintessence des qualités de footballeur. La Fédération algérienne de football, de son côté parle d’une première étape pour l’instauration d’une politique de formation. Mais après tant d’années de discussion, de promesses, de projets, on est encore au stade de projet. Madjid Bougherra a-t-il enfin compris qu’il n’était pas facile de construire une équipe capable de surprendre et de s’imposer lors des compétitions internationales ?

«Un vivier pour l’Europe ? Pourquoi pas»
«Nous sommes des sélectionneurs pas des formateurs, le jour où on fera des centres de formation au pays, on sera un vivier pour l’Europe. Il n’y qu’un seul club en Algérie qui fait de la formation, je cite le Paradou AC. Sa vocation principale est la formation des joueurs.
Une réussite indéniable, dont les têtes d’affiche Ramy Bensebaini (Borussia Mönchengladbach) et Youcef Atal (OGC Nice) sont même devenus internationaux. Alors que La grande majorité des clubs de Ligue 1 et de Ligue 2 sont lourdement endettés, parce qu’ils versent des salaires très élevés aux joueurs.
Il y a aussi une très forte inégalité», faisait remarquer un ex gestionnaire d’un club de Ligue 1.

«Devenir joueur professionnel ? Possible mais…»
Tout le monde sait qu’il n’est pas facile de devenir joueur professionnel, mais beaucoup de trompe lorsqu’on cite des joueurs avec le badge de professionnel. Les premiers matchs après le CHAN qui viennent de se jouer confirment que le niveau est encore loin, voire très loin d’offrir du beau spectacle, si ce n’est des joueurs qui s’emportent à la moindre faute sifflée par l’arbitre. Est-ce réellement cela qui est attendu de ces acteurs, de ceux qui sont censés donner l’exemple à la génération qui aspire un joueur à devenir de réels professionnels. Regrettables scènes qui se manifestent sur nos stades. Qui faudra-t-il blâmer ? La question est dans les vestiaires en attendant de la faire rentrer sur le terrain des débats, des débats intelligents, de qualité. Devenir professionnel n’est pas chose aisée, c’est un véritable parcours du combattant. «Il n’y a pas de recette miracle, car le milieu du football est très concurrentiel».

Des carences persistent encore
Bougherra a parlé de carences et de limites techniques «la plupart du temps tactiques, dont jouissent et souffrent les footballeurs ayant fait leurs classes en Algérie». La FAF, avait annoncé que la DTN, chapeautée par Mustapha Biskri depuis le 1er décembre écoulé, «s’est réunie en ce début du mois de février avec les représentants des Académies privées d’Alger en vue de répertorier toutes ces structures exerçant au niveau de la capitale et ce dans le but de promouvoir et renforcer la pratique de base».

Des centres de formation, l’urgence
Ce qui est regrettable, c’est cette absence de formation, le terrain du savoir-faire, de se sentir concerné par les études, faisant partie de la majorité des footballeurs professionnels qui sont passés par un centre de formation. L’instance fédérale précise que «cette expérience, qui intéresse les catégories d’âge de 6 à 11 ans, aussi bien garçons que filles, sera généralisée au niveau national pour aller vers la création de l’Union des Académies Privées Nationales…des championnats de Wilaya et nationaux sont en cours de lancement».
Une jeune universitaire évoque dans une étude la probabilité de signer en Europe un contrat en tant que professionnel qui dépendra fortement de la réputation du centre. Plus il sera réputé, plus les jeunes talents auront de chance de signer un contrat professionnel ce qui permettra aux jeunes qui le signent d’être assurés de finir leur formation dans le club et de signer par la suite un contrat professionnel.
H. Hichem