L’Algérie est toujours championne d’Afrique !

Équipe nationale

La vitrine d’un pays sur le plan footballistique, c’est sans doute son équipe nationale. L’Algérie, depuis son indépendance, a toujours placé sa sélection sur un même piédestal. Celle-ci le lui a bien rendu, même si le parcours a parfois causé des peines à ses millions de fans.

Une histoire d’amour sans fin. Il faut dire que l’histoire de l’Equipe nationale est jalonnée de hauts faits entrecoupés par des périodes de vaches maigres et de désillusions. Une chose est sûre : les Verts ne laissent jamais indifférents. Ils suscitent une passion qui résiste à l’érosion du temps, car éternelle. Mais, comme toute passion, elle provoque parfois une cécité qui entrave son évolution et sa maturité. Cela ne l’empêche pas, toutefois, de creuser son chemin, laissant derrière elle un sillon de souvenirs impérissables. L’épopée de l’Equipe nationale a débuté juste après l’indépendance, le 6 janvier 1963, plus exactement à Alger face à la Bulgarie. Elle venait de faire ses premiers pas avec succès puisque la bande du trio Firoud-Khabatou-Ibrir l’a emporté (2-1). Mustapha Zitouni a eu l’insigne honneur d’inscrire le premier but de la sélection et Méziani Abderahmane le second. La composante du club Algérie était riche avec les Boubekeur, Aftouche, Messaoudi, Siki, Salah, Belbekri, Issad, Meziani, Bouhizeb, Lalmas, Zitouni et Lemoui. Après ces débuts prometteurs, l’Equipe d’Algérie a connu des fortunes diverses avec des prestations et des résultats en dents de scie.
Elle a surtout brillé par une instabilité chaotique qui l’a empêchée d’être présente au plus haut niveau malgré l’armada de grands joueurs techniciens à l’image des Seridi, Lalmas, Aouadj, Meziani, Bachi, Attoui, Melaksou, Bourouba, Salhi, Mattem, Khalem, Hadefi, Freha, Abrouk, Nassou, Tahir Hacéne, Zitouni, Arab, Khiari, Belloucif, Abdi Djillali, Amar Sid Ali, Belbekri et des centaines d’autres. Il a fallu attendre l’année 1968 pour voir la sélection participer à sa première phase finale de la Coupe d’Afrique des nations. Une timide participation puisqu’elle s’est faite éliminer dès le premier tour. Les joueurs doués au talent grandiose, il y en avait à la pelle, mais malheureusement un projet de grande envergure n’existait pas et les années de disette ont duré jusqu’en 1975, date à laquelle l’Algérie a gagné son premier titre à l’échelle internationale grâce à un but dans les prolongations de Menguelti après que Betrouni ait réussi un but providentiel dans les dernières secondes du temps réglementaire. C’était face à la France en finale des Jeux méditerranéens. Une rencontre de football palpitante et tellement renversante que même le Président de la République de l’époque, Feu Houari Boumediéne, n’y croyait plus, lui qui avait quitté le stade juste avant la réalisation de l’ailier mouloudéen. L’Equipe nationale venait de donner un nouveau cap à son histoire.
Un succès somme toute relatif, car il ne s’agissait que de la médaille d’or des JM. Mais comme l’avait si bien dit Rachid Mekhloufi, l’entraîneur de l’époque «le plus important n’était pas la médaille, mais ce qui viendrait après». Mekhloufi, le grand stratège des Verts, le meneur de jeu de l’AS Saint-Etienne venait d’accomplir un très grand travail au sein de la sélection des Guerriers du désert avec de petits footballeurs devenus grands grâce à lui à l’image des Menguelti, Betrouni, Draoui, Ighili, Naim, Cerbah, Maaziz, Keddou, Ali Messaoud, Safsafi, Griche, Benkada, Kaoua, Rabet, Boumaraf, Teldja, Chaouch et effectivement il avait raison, car en effet le plus beau était à venir. Après la promulgation de la loi sur la réforme sportive en 1976, l’Algérie a fait un bond qualitatif. Une génération de joueurs surdoués incarnait une autre génération de footballeurs à l’image des Cerbah, Kouici, Ali Messaoud, Hadefi, Horr, Safasafi, Assad, Barris, Betrouni, Belkedrouci, Bencheikh, Aouis, Mahiouz, Ighili, Guemri avec une nouvelle consécration de la médaille d’or des Jeux africains de 1978. Puis de là, une autre génération commençait à germer avec les Bensaloua, Belloumi, Kouici, Merzekane, Madjer, Assad, Benmiloudi et a vu le jour, et c’était le début d’une belle aventure.
En 1979, l’Equipe juniors se qualifie au Mondial du Japon où elle atteint le stade des quarts de finale. Une première dans les annales du football africain. Une année plus tard, l’EN dispute sa première finale de Coupe d’Afrique au Nigeria. Cependant, le plus grand exploit de cette sélection reste la qualification au Mondial-1982 et la victoire mémorable sur la RFA. L’histoire pouvait s’arrêter ici, mais ce retentissant exploit, au lieu de donner un nouvel élan au football algérien, l’a finalement grisé. Puis vint une nouvelle qualification à la phase finale de la Coupe du monde de 1986 et un titre de champion d’Afrique remporté à Alger en 1990. Elle aurait pu réaliser l’exploit d’une troisième qualification à la Coupe du monde de 1990 sous la houlette de Kamel Lemoui qui après avoir réalisé un nul à domicile face à l’Egypte (0-0), ce dernier fut limogé et remplacé par feu Kermali Abdelhamid, Fergani Ali. Une erreur monumentale prise par la Fédération algérienne de football. Il fallait laisser Lemoui Kamel continuer sa mission et attendre… Ce ne fut pas le cas et l’Algérie dû s’incliner dans les premières minutes suite à une agression caractérisée sur le gardien Larbi El Hadi.

Les dates jalons de notre football
1921, création du premier club algérien, le MC Alger. 1956, retrait des clubs musulmans algériens de toutes les compétitions dur ordre du FLN. 1958, création de l’équipe du FLN. 1962, premier championnat de football de l’Algérie indépendante sous la forme d’un critérium. 1963, premier match international de la sélection nationale (victoire contre la Bulgarie à Alger 2-1). 1968, première participation à une phase finale de la Coupe d’Afrique des nations. 1975, premier titre international pour le football algérien avec la médaille d’or aux Jeux méditerranéens d’Alger. 1976, le MC Alger remporte la Coupe d’Afrique des clubs champions. 1977, entrée en vigueur de la réforme sportive avec le passage des clubs sous la coupe d’entreprises étatiques et l’instauration d’une politique de formation. 1978, médaille d’or pour l’Algérie aux Jeux africains d’Alger. 1979, première participation de l’équipe nationale juniors à une phase finale de Coupe du monde. 1980, l’Algérie dispute sa première finale de Coupe d’Afrique des nations. 1980, première participation à un tournoi final des Jeux olympiques. 1981, première qualification pour une phase finale de Coupe du monde.
1981, Lakhdar Belloumi remporte le ballon d’Or africain. 1982, participation remarquable au Mondial espagnole avec une victoire historique contre la RFA. 1986, Mondial du Mexique. 1987, Rabah Madjer remporte le ballon d’Or africain. Il est le premier joueur africain à remporter la Coupe d’Europe des clubs champions. 1990, l’Algérie remporte la Coupe d’Afrique des nations. 1981, la JSK remporte sa 1re Coupe d’Afrique suivi de cinq autres Coupes d’Afrique, CAF et champions league, ancienne version avec plus de quatorze titres de championnat. L’ES Sétif remporte sa première Coupe d’Afrique en 1988 qui seront suivies par d’autres titres. L’Algérie se qualifie à la Coupe du monde en 2010 en Afrique du Sud et celle du Brésil en 2014 avec, pour une première fois, une qualification au 2e tour, sans oublier les participations à la CAN. Donc, notre football est en bonne santé pour le moment. Puis l’arrivée d’un messi du nom de Djamel Belmadi comme coach de la sélection nationale qui avec sa superbe touche a réalisé le rêve fou des millions d’Algériens, à savoir, remporter la seconde Coupe d’Afrique en terre égyptienne en l’an 2019. Bravo Djamel.
Kouider Djouab