L’organisation a réussi son défi de «rééquilibrage du marché pétrolier»

L’Opep célèbre ses 60 ans d’activité et d’engagement

Les prix du pétrole sur le marché mondial ont été plombés ces derniers jours par les craintes d’une deuxième vague du  Covid-19 et la baisse inattendue de l’Arabie saoudite de ses prix de vente de son pétrole, provoquant un important déséquilibre sur les prix de l’or noir sur le marché international.

Cependant, l’orthodoxie affichée par les pays producteurs du pétrole et le retour progressif de l’activité économique après plusieurs mois de confinement pour contrer la progression du Covid-19 ont aidé à remonter les cours du pétrole ces deux derniers mois. C’est le constat d’ailleurs fait par le ministre de l’Energie, Abdelmadjid Attar qui a affirmé que «la situation globale du marché pétrolier a affiché une nette amélioration et un rééquilibrage en cours», imputant ce rebond aux «signes de reprise économique sont visibles dans la plupart des pays et des régions, aidés par une maîtrise réussie de la pandémie et un soutien gouvernemental important pour atténuer les effets néfastes sur les emplois et les entreprises», a-t-il précisé dans un entretien accordé, à l’occasion de la célébration du 60ème anniversaire de l’Opep, à l’agence internationale d’information spécialisée Argus Media. Pour M. Attar cette organisation devenue «influente» a réussi à gagner ses paris de stabiliser les prix du pétrole sur le marché mondial et éviter aux pays producteurs de revivre un nouveau contre-choc pétrolier, notamment, durant cette conjoncture économique particulière.

«Aujourd’hui, l’Opep est une organisation respectée, crédible et influente. Sa voix est écoutée dans les scènes multilatérales. La pandémie de Coronavirus a clairement démontré la capacité unique de l’Opep à agir, en partenariat avec d’autres exportateurs de pétrole, afin d’éviter le chaos et de ramener une stabilité bien indispensable au marché», a-t-il souligné. Revenant sur les efforts des pays signataires de la Déclaration de Coopération (Opep+) dans la stabilisation des cours du pétrole, le ministre de l’Energie a estimé que «la conformité globale dans l’application des décisions de l’Accord Opep+ est relativement élevée, avec un taux de 97% en juillet», rappelant, dans ce registre que les annonces  répétées du JMMC  concernant la mobilisation de tous les pays participants pour contribuer au rééquilibrage du marché pétrolier et pour  atteindre une conformité à 100% de la part.
Il a d’ailleurs a indiqué qu’il est «convaincu que les niveaux de conformité resteront élevés à l’avenir», du moins en ce qui concerne l’Algérie qui s’est engagée dès l’entrée en vigueur de l’Accord Opep+ à réduire le volume de ses extractions selon les niveaux fixés par ledit accord. Pour rappel, l’Algérie a entamé la première phase de réduction de ses coupes de production, le 12 mai dernier et depuis le début du mois d’août, elle a franchi avec les pays signataires de l’accord la troisième phase de la réduction, portant globalement sur une baisse de 7,7 millions de barils/jour (mbj) après avoir appliqué  une coupe de 9,6 mbj en juillet et de 9,7 mbj en mai et juin. L’Accord en question a permis à l’Opep d’atteindre son objectif principale de stabiliser les prix du pétrole. Répondant à la question sur des «frictions entre les grands producteurs (Russie, Arabie saoudite qui ont arrêté de limiter leur production)  et les petits producteurs de l’Opep, M. Attar a nié cette information et affirmé qu’il «s’agit bien d’une organisation d’égalité», ajoutant que  «je pense que ce principe même de l’égalité souveraine est le principal moteur du succès et des grandes réalisations de l’OPEP en 60 ans d’existence». Il a d’ailleurs exprimer son souhait de voir d’autres pays adhérer à l’Opep.
Samira Takharboucht