Naâma Asfari fustige la passivité de l’ONU dans le règlement du conflit au Sahara occidental

Le détenu de Gdeim Izik

Le juriste international sahraoui, Naâma Asfari, détenu depuis 2010 suite au démantèlement violent du Camp de Gdeim Izik, par les forces d’occupation marocaines, a fustigé la passivité de l’ONU dans le règlement du conflit au Sahara occidental dès lors qu’elle peine à honorer sa promesse d’y organiser un référendum d’autodétermination.

Dans une lettre intitulée : «Gdeim Izik, le droit à la colère» qui a été reprise par des médias, le militant sahraoui des droits de l’Homme, Naâma Asfari a souligné que l’ONU avait promis aux Sahraouis d’appliquer son agenda pour le référendum et de défendre l’intérêt et le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination sans pour autant honorer ses engagements. A l’heure actuelle, «les Sahraouis s’inquiètent de l’esprit qui règne au sein de l’ONU depuis 20 ans et qui tend à considérer la question sahraouie comme un ‘règlement d’un différend’ et non pas un conflit d’occupation et d’autodétermination», a écrit la figure de la résistance pacifique du peuple sahraoui contre l’occupant marocain, depuis sa cellule à Kénitra (Maroc), notant que l’organisation internationale, «aujourd’hui discréditée, joue à peine son rôle de canal» dans le conflit du Sahara occidental. «En mettant à égalité l’agresseur et l’agressé, l’ONU a créée une situation hautement inflammable», a jugé le militant sahraoui en détention arbitraire depuis 2010 à la veille du 10e anniversaire du démantèlement du camp Gdeim Izik, qui marque un moment historique dans le combat pacifique du peuple sahraoui. Pour les Sahraouis, «Gdeim Izik est la plus belle, saine, juste colère puisqu’il a révélé les failles de l’ordre onusien», estime le co-président du CORELSO-Comité pour le Respect des Droits humains et des Libertés au Sahara occidental. En puisant dans l’essai du philosophe allemand Peter Sloterdijk «Colère et temps», M. Asfari a tenté d’analyser comment l’ONU est devenue, au fil des années, «une banque de la colère» pour les Sahraouis dans laquelle ils ont déposé leur revendication capitale, celle de l’autodétermination. Naama Asfari a considéré que «la colère, ce grand refoulé par la Sahraouis durant les trois dernières décennies, ni guerre, ni paix, revient au premier plan aujourd’hui avec ce qui se passe à Guerguerat depuis le 20 octobre 2020.
R. I. /Agence