Les constructions illicites anarchiques prolifèrent en toute impunité

Boumerdès

Aucun acteur social n’est interpellé ou même dérangé par les services compétents, cela ne peut forcément qu’engendrer une urbanisation sauvage et anarchique.

Plusieurs arrêtés de démolition de constructions illicites établis à travers la wilaya de Boumerdès restent sans exécution et justement, la question que d’aucun se pose dans cette wilaya est de savoir jusqu’où iront les autorités dans cette opération de démolitions ? On laisse pourrir en encourageant ce genre de phénomène qui prend de l’ampleur, et suivant la réglementation, il y a deux types de constructions qui ne sont pas réglementaires. On les appelle des constructions illicites, la première catégorie concerne les constructions qui n’ont pas de permis de construire. Toute construction, édification sans permis de construire est considérée illicite et doit par conséquent être démolie. Le deuxième cas se rapporte aux constructions non conformes aux normes approuvées dans le permis de construire. Dans ce cas, le permis de construire y est, mais il n’a pas été respecté, on établit, dès lors, un PV d’infraction et on le transmet à la justice. Boumerdès en est l’exemple parfait puisque, mis à part les cités à l’habitat collectif, les quelques rares lotissements conventionnels se comptent sur les bouts des doigts d’une seule main, cependant les autorités laissent faire par incompétence, ou souvent, par intérêt, par connivence ou complicité avec des revendeurs autoproclamés de parcelles entières de terrains érigées en lotissements qu’ils écoulent au prix fort que cela puisse paraître, les lots de terrains à bâtir à Boumerdès, à Bordj-Menaïel, aux Issers, à Khemis el Khechna, à Dellys, à Naciria, à Zemmouri, à Boudouaou, à Ouled Moussa, à Hamadi et partout ailleurs, l’acquéreur débourse des dizaines, voire des centaines de millions pour un petit lot de terrain dont la transaction s’effectue dans la plupart des cas, non pas auprès d’un notaire, mais plutôt sans aucune justification par le ou les pseudo-propriétaire, les acquéreurs entament par la suite les travaux de construction sans le moindre document officiel, sachant d’emblée qu’une fois la construction achevée, les autorités vont être obligées, non pas de démolir mais de régulariser ces nouvelles entités urbanistiques en leur aménageant les accès et en les alimentant en énergie, AEP et autres commodités de la vie, alors pourquoi s’en priver alors que l’illicite est devenu la règle, les autorités sont complices de ce phénomène et où même les institutions officielles ont emboîté le pas à ces pratiques peu orthodoxes et les exemples à Boumerdès sont légion.
Des villas ont été érigés sans aucun document officiel et parler dans ces conditions de respect de la réglementation en vigueur n’est que chimère. En tout, la wilaya de Boumerdès enregistre le plus grand nombre de constructions illicites sur son territoire en attendant la promulgation des arrêtés de démolitions et leur exécution, un chiffre alarmant qui renseigne sur l’ampleur du phénomène de dilapidation du foncier, notamment dans toute la wilaya que les gens sans scrupules prennent pour un «no Man’s land», en squattant des terrains domaniaux et la bande maritime sans qu’ils ne soient inquiétés. La prolifération des constructions illicites dénote également le laisser-aller des responsables locaux, à savoir la Duch, la Such, les services techniques des APC. Aussi, il y a lieu de noter en effet que ce n’est pas la première fois qu’un wali ou des maires promettent de sévir contre les constructions illicites par leur démolition et la poursuite en justice des propriétaires, mais sans aller jusqu’au bout. Il est très important que les constructions érigées avant 2008 soient régies par la loi 08-15 et sont logiquement susceptibles de régularisations, cependant on ne comprend pas cette lenteur bureaucratique, il y a eu une première prolongation de 3 ans, puis une autre jusqu’au mois d’août 2019, pour que les concernés régularisent leurs situations.
Cette loi permet d’avoir un permis de construire ou un certificat de conformité, que ce soit sur un terrain communal ou domanial. Pour le moment, les citoyens sont pénalisés par la lenteur bureaucratique et il se trouve que des centaines de dossiers traînent au niveau des daïras depuis 2013. A qui incombe la faute dans le retard des régularisations des dossiers, à l’administration, bien sûr, et non pas aux citoyens. Malheureusement, c’est quasiment le néant. La responsabilité incombe dans ce cas aux P/APC, aux chefs de daïras : c’est le silence total au niveau de la daïra de Bordj-Menaïel concernant les dossiers de régularisations des constructions déposées en 2013. Il faut signaler la complicité des institutions étatiques tels les Domaines, le Cadastre et la Conservation foncière qui a été à l’origine des problèmes et qui n’a rien fait pour s’attaquer à cette mafia du foncier qui s’est accaparée de vastes lots de terrain en faisant la sourde oreille sur la non publication des résultats sur les opérations cadastrales effectuées sur les terrains dans la wilaya de Boumerdès. Les constructions illicites à travers la wilaya de Boumerdès sont légion, pas un quartier, ni aucune ville ne sont épargnés par cette anarchie qui en plus de défigurer l’aspect esthétique urbain, compromet la vie et la sécurité des riverains ou des passants.
Les arrêtés de démolition ne sont jamais suivis d’actes, le wali, les chefs de daïras et les présidents d’APC laissent pourrir la situation, aussi il est très difficile dans ces conditions de veiller au respect des normes urbanistiques, d’autant plus que la coordination entre les APC et le service de l’urbanisme fait défaut. Alors comment se fait-il qu’un président d’APC puisse délivrer une attestation d’autorisation d’implanter un kiosque dans un terrain appartenant à un particulier n’hésitant pas à défier les autorités en construisant en béton armé ? La wilaya de Boumerdès, les Domaines, le Cadastre, la Conservation foncière est en possession du dossier, un litige toujours en suspend. jusqu’où iront les autorités, rien ne va plus dans cette wilaya, car elle est devenue trop anarchique dans sa gestion.

Constructions illicites : la situation demeure dramatique
Rien ne va plus dans la wilaya de Boumerdès concernant les constructions illicites. Désormais, la situation demeure dramatique malgré que le ministre de l’Intérieur, «Nul n’est au-dessus des lois de la République. Il n’y a personne au- dessus de la loi, elle s’applique à tous, celui qui construit sans permis, c’est automatiquement la démolition, que ce soit une villa ou un bâtiment». Le ministre de l’Intérieur a donné des instructions fermes dans ce domaine : alors la question qui se pose : que se passe-t-il dans la wilaya de Boumerdès et pourquoi cette passivité de l’Etat étant donné que les constructions illicites gangrènent et font des ravages dans divers communes de la wilaya de Boumerdès portant atteinte aux terres agricoles et au tissu urbain et détériorent ainsi l’image architecturale. Des dizaines, des centaines de constructions illicites sont érigées partout que ce soit à Sidi-Daoud, à Baghlia, à Dellys, à Bordj-Menaiel, à Khemis El Khenchna, à Boudouaou, aux Issers, à Hamadi, à Zemmouri El Bahri, à Cap-Djinet et autres communes très importantes dans 35e wilaya d’Algérie. C’est la faute à qui ? Pourquoi le phénomène des constructions illicites prend de l’ampleur.
Désormais les autorités communales et les daïras assument totalement une grande responsabilité, car ils n’arrivent pas à faire face à l’appétit féroce de la mafia du foncier, et pourtant ces constructions illicites sont érigées au vu et au su de tout le monde sans disposer du moindre document, de nombreuses villas sortent de terre dans l’indifférence générale des autorités locales et le cas des communes de Sidi-Daoud (ex-Abbo Baghlia (ex-Rebeval), Zemmouri El Bahri, ex-Courbet marine plus connu par le port des poules, trois agglomérations agricoles et maritimes qui connaît des constructions illicites qui continuent d’être édifiées sans permis de construire et dire que nous sommes en l’an 2020, l’environnement est totalement défiguré et les règles d’urbanisme ignorés. Quant aux élus locaux, ils se distinguent toujours et encore par la passivité et l’immobilisme, ils ne bougent pas le petit doigt. Certains sources locales les soupçonnent de complicité et de laisser-faire ; les élus locaux pointent du doigt le chef de daïra qui a été à l’origine de cette mascarade et du pourrissement, ils pensent que la responsabilité lui incombe totalement. Faut-il croire à la lutte menée contre les constructions illicites, c’est la question que se posent de nombreux citoyens.
Ces derniers constatent au quotidien que des villas gigantesques fleurissent en toute illégalité dans plusieurs communes que ceinturent la wilaya, des villas sont érigés sur des terrains inappropriés et inadaptés. Malheureusement, aucune instance officielle ne semble avoir accordé la moindre autorisation d’urbanisme. tout le monde se rejette la balle, chacun accuse l’autre d’être responsable de ce pourrissement. Il faut venir voir pour y croire, constater de visu l’anarchie qui s’installe avec ses constructions illicites, cette situation dramatique qui ne date pas d’aujourd’hui s’est accentuée depuis la promulgation de la loi 15-08 portant régularisation des constructions, certes mais les gens ont mal compris, la régularisation doit se faire seulement pour les propriétaires de terrain. Les constructions illicites doivent être démolies car elles ont été érigées en violation de la loi.
Les habitants de la commune de Sidi-Daoud et de Baghlia constatent au quotidien que des maisons d’habitation fleurissent chaque jour et viennent agresser les leurs. Avec ce phénomène, le cadre de vie est dégradé, tout le monde est responsable de cette situation que ce soit le chef de daïra, les élus locaux et à leur tête le président d’APC qui sont tous complices de cette situation. Le wali de Boumerdès doit remettre les pendules à l’heure. Mais le plus grave dans tout cela c’est la localité de Zemmouri El Bahri qui voit son foncier bradé par des énergumènes qui se croient au- dessus des lois, ils occupent la moindre parcelle de terrain et tout cela au vu et su des services administratifs tels que la Duch, la Direction des domaines, la Conservation foncière, l’APC. Où allons-nous comme ça ? Rien ne va plus et la première institution étatique pointée du doigt est la Direction des domaines !
Kouider Djouab