Affluence timide et des lecteurs en quête de nouveautés

Salon national du livre

Le premier Salon national du livre, qui prendra fin ce samedi, aura marqué le retour de l’activité littéraire dans la capitale, malgré une affluence timide des visiteurs venus découvrir les nouveautés littéraires proposées par quelques éditeurs avec des remises attractives.

Marquant la reprise des activités culturelles après une année de suspension en raison de la pandémie du coronavirus, cet évènement littéraire aura également été un des premiers salons dédiés au livre organisé par des éditeurs privés sous la bannière l’Organisation nationale des éditeurs de livres (Onel). Crise sanitaire oblige, l’affluence dans les allées du pavillon central du Palais des expositions des Pins-maritimes demeure «modeste» par rapport au dernier Salon international du livre d’Alger (Sila), qui drainait une moyenne de 100 000 visiteurs par jour. Le Salon est également marqué par une réduction des surfaces d’exposition occupées par les éditeurs qui n’ont pas ressorti leurs stands «spacieux» et «esthétiques», relèvent des habitués du Sila.
Une virée dans les allés du Salon permet de constater un manque d’«entrain» de la part des exposants qui ont choisi de réduire la surface d’exposition avec une mise en place «minimaliste». Quelques éditeurs participent à ce Salon avec de nouveaux titres dans la littérature, l’histoire ainsi que des essais et témoignages. Les éditions «Casbah» proposent une vingtaine de titres en français dont «Le baiser et la morsure» de Yasmina Khadra, «Le mauvais génie» de Nadjib Stambouli, «Zelda» de Meriem Guemache ou encore «Migrants sans noms» de Tawfiq Belfadel. L’éditeur public Anep, pour sa part, invite les lecteurs de Merzak Bagtache, disparu dernièrement, à découvrir son dernier roman «Quatro» en plus notamment d’autres auteurs à l’instar de Rabéa Douibi pour sa fiction «Journal d’une jeune schizophrène».
Les éditions «Chihab» se limitent à quelques nouveautés notamment les romans de Nassira Belloula «Il ne fallait pas s’en prendre à nous» et «L’histoire et la géographie», premier roman de Yasmina Azzoug, alors que les éditions «Hibr» marque sa participation avec une dizaine de nouveaux titres notamment «Les colombes du paradis», de Abdelkader Khelil et «Le rai en question», un recueil d’articles critiques sur ce genre musical algérien. Pour la littérature en langue arabe les éditions El Ikhtilef proposent «La danseuse» de Rabéa Djelti, «Nirvana» de Amine Zaoui ou encore «Zenqet e’taliane» de Boumediène Belkbir.
Malgré les remises sur les livres, allant pour certains éditeurs jusqu’à 50%, les ventes «stagnent», relèvent des exposants qui peinent à conquérir un lectorat à la recherche d’ouvrages édités à l’étranger et de littérature jeunesse. Rencontrés par l’APS, des habitués des manifestations littéraires, disent être «insatisfaits» des nouveautés proposées, jugées peu «attractives» et relèvent la «rareté des nouveaux romans de jeunesse». Des parents ont également regretté que le jeune lectorat doive «se contenter de versions abrégées des classiques de la littérature universelle».

Une première expérience d’organisation
Malgré des promotions pour booster les ventes et la réduction des tarifs de location des stands (ramenés à 3 800 DA au lieu de 6 000 DA le mètre carré), visiteurs et éditeurs semblent «peu emballés» pour cette foire, a constaté l’APS. Le secteur de l’édition ayant été lourdement impacté par la pandémie, de nombreux éditeurs disent «être dans l’incapacité d’éditer de nouvelles publications et d’assumer les frais d’un salon». Sur le plan organisationnel, cette édition aura été marquée par l’annulation d’un grand nombre de conférences inscrites dans le programme culturel et professionnel de ce salon, à l’exemple des rencontres-débats sur le livre et la lecture en milieu scolaire et sur la protection des droits d’auteur et le piratage d’œuvres littéraires.
L’Onel, par la voix de son président, renvoie la responsabilité aux intervenants qui ont fait défection, en regrettant le «manque de communication» de la part des institutions qui devaient animer ces «rendez-vous manqués». De nombreux exposants ont également regretté le «manque» de communication sur cet événement qui, de l’avis de certains, n’a pas bénéficié d’une assez large couverture médiatique ni d’une assez grande visibilité. Par ailleurs, les visiteurs ont été soumis au respect des consignes sanitaires émises par les autorités compétentes notamment l’interdiction d’accès aux moins de 16 ans, le port du masque, la prise de la température ainsi que les restrictions concernant les rassemblements. Plus de 200 exposants algériens prennent part à ce salon, ouvert au public jusqu’au 20 mars.
R. C.