Engouement de la diaspora algérienne pour le film « Héliopolis »

Centre culturel algérien et Institut du monde arabe à Paris

Victimes de son succès lors des deux soirées de projection au Centre culturel algérien à Paris, notamment les 6 et 7 juillet dans le cadre de la célébration du 60ème anniversaire de l’indépendance nationale, les responsables de l’institution culturelle ont décidé de reprogrammer la magnifique œuvre de Djafar Gacem, « Héliopolis » les 21 et 22 du mois pour répondre à la demande du public cinéphile qui n’avait pas pu assister aux premières diffusions.

A ce titre, il faut savoir qu’« Héliopolis » avait été programmé en simultané dans le hall du Centre culturel algérien vu l’impressionnant public qui avait fait le déplacement pour voir le long-métrage et débattre avec le réalisateur et quelques acteurs (rices) présents sur place à l’image de Souhila Mâalam, Jacques Serres, Aziz Boukrouni, Karim Lyazid, Gacem Zoheir ou encore Hadj Ali Menad, le coach des comédiens(nes).
La scène du film pour rappel se passe dans un village colonial bâti sur des terres fécondes de l’Est du pays, plus précisément à Guelma où vivaient les Zenati (enfants d’un ex-Caid) dans leur grand domaine familial. Si Mokdad élevait ses deux enfants, Mahfoudh et Nedjma, entre valeurs musulmanes et occidentales, rêvant de les voir jouer un rôle dans une « Algérie Française » à laquelle il croyait… Mahfoudh (Mehdi Ramdani), le fils aîné de Si Mokdad, universitaire vivant à Alger, devient sensible au discours d’un certain Ferhat Abbas, meneur du combat politique pour l’abolition du code de l’indigénat et pour l’égalité pour tous. Nedjma (Souhila Mâalam), sa sœur, lutte pendant ce temps- là contre les paradoxes liés à sa double éducation et découvre les irrégularités entre Musulmans et Français durant le colonialisme.

L’histoire du film « Héliopolis», faut-il le souligner, commence en 1940 dans ce petit village situé à Geulma et, au fil du film, on comprendra les raisons ayant conduit aux manifestations du 8 mai 1945 et aux tragiques événements de Guelma, Sétif et Kherrata, massacres qui ont été la cause de 45000 martyrs au moment même où le colonialisme français fêtait la victoire des alliés sur l’Allemagne nazie et la fin de la Seconde Guerre mondiale ….
Sortant carrément des sitcoms à l’image de « Achour 10 » et autres, le premier long-métrage de Djâafar Gacem est une réussite totale et ce, sur tous les plans et ce, de l’avais des professionnels des médias et du cinéma mais aussi du public que nous avons rencontré après la séance de projection.

Déclarations du réalisateur et acteurs (es) lors de la projection-débat
Djâafar Gacem (réalisateur) :
«On souhaite que ce film soit regardé le maximum possible par tous les Algériens et aussi par les étrangers car il s’agit d’un film de dimension universelle et c’est pour cela que je remercie tous les comédiens (es) français qui ont tenu à travailler sur ce projet à l’image de Jacques Serres qui est avec nous ce soir et les autres comédiens sans oublier les techniciens qui ne sont pas venus aujourd’hui pour des raisons personnelles », et de souligner devant les présents : « j’ai entendu beaucoup plus de youyous à Alger qu’ici », suite à quoi, la réplique des femmes dans le public ne s’est pas faite attendre puisque que des youyous ont commencé à fuser de partout et pendant un long moment ….

Jacques Serres (acteur français) :
«Je vais faire court, moi j’étais très fier parce que j’ai participé à ce qu’on appelle un devoir de mémoire …Je n’avais pas vu le film je le découvre aujourd’hui en même temps que vous…. Ca m’a énormément bouleversé …Les événements mis en scène par Djâafar nous ont est plongé dans l’émotion et, en tant qu’acteur, j’ai eu un plaisir fou à travailler avec lui et à illustrer ces événements ».

Souhila Mâalam (comédienne):
«Salem Äalikoum, je suis très contente d’être là parmi vous ce soir, merci encore d’être venu en nombre important pour voir le film. Les youyous que vous avez lancé à la fin du film prouvent dores et déjà que vous avez aimé le film…Je suis très émue ».

Aziz Boukrouni (comédien) :
«Dans n’importe quelle salle où le film est projeté en Algérie dans le cadre de la tournée, il est très applaudi et aujourd’hui c’est encore plus avec vous nos compatriotes, merci vous êtes géniaux».
De Paris Hadj Hamiani