Les conditions climatiques sont le seul obstacle

Autosuffisance en production céréalière

Les conditions climatiques sont le seul obstacle ayant empêché de réaliser plus tôt l’autosuffisance en matière de production de céréales, un objectif «à la portée de l’Algérie», estime le Secrétaire général (SG) de l’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC), en charge des missions du Directeur général (DG), Nasreddine Messaoudi. Il faudra, pour ce faire, «définir les ressources d’eau à même d’assurer l’irrigation de complément» dans le Nord du pays, tandis que dans le Sud, il est question d’«exploiter d’autres superficies» à proximité de ressources en eau pour permettre à l’Algérie d’atteindre l’autosuffisance à travers «la rationalisation et l’intensification», des opérations d’irrigation. Intervenant lundi devant la Commission de l’Agriculture, de la Pêche et de la Protection de l’environnement à l’Assemblée populaire nationale (APN), lors d’une séance présidée par Ali Ben Sebgag, président de la Commission, Nasreddine Messaoudi a précisé que l’OAIC avait participé, début septembre, à une réunion des représentants des ministères de l’Agriculture, de l’Industrie et des Ressources en eau, consacrée à «la conception d’une stratégie relative aux opérations de mécanisation, d’irrigation et de stockage en matière de céréaliculture et de production céréalière».
En ce qui concerne l’actuelle campagne de moisson-battage, le SG de l’OAIC a affirmé que l’Office «reçoit actuellement les dernières quantités» de semences de la part des agriculteurs et des exploitations agricoles, rappelant l’ouverture de plus de 520 points de stockage durant cette campagne. Il a en outre souligné que les opérations de moisson-battage ou de stockage des récoltes «se sont déroulées dans de bonnes conditions», réunies sous la supervision du ministre de l’Agriculture et du Développement rural, ainsi que des walis au niveau local. S’agissant de la campagne labours-semailles au titre de la saison prochaine, le responsable a relevé la mobilisation de tous les moyens, dans le cadre des instructions du Président de la République adressées aux walis à l’effet de poursuivre l’encadrement de ces opérations dont «le caractère est stratégique et important, notamment dans les circonstances actuelles».
Il a également précisé que l’OAIC était chargé de fournir les engrais et toutes les semences nécessaires, notamment celles de blé tendre et dur, d’orge et de certaines légumineuses telles les lentilles et les pois chiches. Nasreddine Messaoudi a rappelé que le ministère examinait actuellement la possibilité de «relever le plafond des subventions des semences et des engrais, et ce dans le cadre de la stratégie visant à atteindre l’autosuffisance, du moins pour le blé dur et l’orge».
«Rien n’empêche l’Algérie qui était historiquement la réserve céréalière de l’Europe, d’augmenter sa production à des niveaux permettant de réaliser la sécurité alimentaire qui constitue un des fondements de la souveraineté nationale, sachant qu’elle dispose de compétences scientifiques nationales, d’un nombre important de diplômés des instituts agricoles, mais aussi de superficies agricoles, des ressources hydriques nécessaires, et d’un riche patrimoine génétique», a affirmé le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, le mois dernier, lors de la cérémonie d’inauguration de la Banque nationale des semences au Centre national de contrôle et certification des semences et plants (CNCC) à Alger. Il avait alors rappelé que la valeur totale des importations en produits agricoles dépasse 11,5 milliards de dollars et annoncé un objectif ambitieux porté par le Gouvernement qui aspire à couvrir 80% des besoins nationaux en matière de production agricole, en 2023.
Aïmene Benabderrahmane avait appelé tous les acteurs intervenants dans ce domaine à intensifier leurs efforts pour sortir de la dépendance des importations en produits agricoles qui est un des défis majeurs posés aux Algériens. C’est ce qui a motivé la nouvelle stratégie du secteur agricole basée sur l’augmentation de la production des céréales, des légumineuses et du lait pour réaliser la sécurité alimentaire du pays, avait rappelé le Premier ministre mettant en avant l’importante primordiale des démarches pour la valorisation du patrimoine génétique national, vu son rôle dans l’amélioration de la productivité et l’apport de la valeur ajoutée alimentaire.
Lakhdar A.