La COP27 créé un fonds pour les «pertes et dommages»

Une obligation pour les pays développés

Mission accomplie, estime le ministre égyptien des Affaires étrangères, Sameh Choukri, qui a présidé la 27e session de la Conférence des parties (COP27) à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, tenue, dans la ville balnéaire de Charm el-Cheikh (Egypte), au bord de la mer Rouge. Ouverte le 6 novembre, la COP27 s’est terminée le dimanche 20 novembre à l’aube, en présence de représentants de près de 200 nations. La COP27 a été prolongée de plus d’une journée afin que toutes les questions au programme puissent être débattues, et est devenue l’une des COP les plus longues de l’histoire. Après des négociations difficiles qui ont débordé du calendrier prévu, la COP27 est sortie avec un texte très disputé sur l’aide aux pays pauvres affectés par le changement climatique, mais aussi sur un échec à fixer de nouvelles ambitions pour la baisse des gaz à effet de serre. «Cela n’a pas été facile»mais «nous avons finalement rempli notre mission», a souligné Sameh Choukri.
Une déclaration finale fruit de nombreux compromis a été adoptée, appelant à une réduction rapide des émissions mais sans ambition nouvelle par rapport à la COP de Glasgow en 2021.
Pour le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, «nous devons drastiquement réduire les émissions maintenant, et c’est une question à laquelle cette COP n’a pas répondu». Un fonds pour les «pertes et dommages»- un mécanisme attendu depuis très longtemps, qui permettra d’aider les pays les plus vulnérables aux changements climatiques – a été approuvé à l’issue de la COP27. Le terme «pertes et dommages»utilisé dans les négociations onusiennes sur le climat fait référence aux frais déjà engagés en réponse aux impacts des chan-
gements climatiques, tels que la hausse du niveau de la mer ou les vagues de chaleur extrêmes.
«Je salue la décision de créer un fonds pour les ‘’pertes et dommages’’ et de le rendre opérationnel dans les temps à venir», a déclaré dans un communiqué, Antonio Guterres, cité par l’agence chinoise d’informations, Xinhua french.
Il note que la conférence de deux semaines qui s’est tenue dans la station balnéaire égyptienne de Charm el-Cheikh «constituait un important pas en avant pour la justice». La même source rapporte qu’Antonio Guterres a souligné qu’un fonds seul ne serait pas suffisant, même s’il s’agissait en effet d’un «signal politique indispensable pour reconstruire la confiance brisée». Il a également indiqué qu’un réchauffement climatique de 1,5 °C constituait une «ligne rouge»que le monde ne pouvait se permettre de franchir. Des experts relèvent que la COP27 a accompli des progrès en matière d’adaptation, de financement et de compensation des pertes et dommages, qui sont des questions très préoccupantes pour les pays en développement. Mais, ils font constater que lors de la conférence, les pays développés ont néanmoins adopté une attitude passive vis-à-vis de questions comme la fourniture d’un soutien technique et financier aux pays en développement. Les pays développés travailleront-ils de concert avec la communauté internationale pour construire un avenir partagé caractérisé par un climat durable ? La question reste posée.
Pour Xie Zhenhua, envoyé spécial de la Chine pour les changements climatiques, cité par Xinhua french, les pays développés sont dans l’obligation de contribuer au fonds pour les «pertes et dommages»occasionnés par les changements climatiques, une fois qu’il sera créé, afin d’aider les pays en développement à lutter contre les changements climatiques. Les pays en développement peuvent volontairement contribuer au fonds, a-t-il précisé. Concernant la question du financement pour faire face aux pertes et dommages, Xie Zhenhua, qui est également le représentant spécial du Président chinois Xi Jinping, a expliqué que la Chine saluait l’inclusion de ce sujet pour la première fois à l’ordre du jour de la COP27, en réponse à la demande des pays en développement, décrivant cela comme «un grand progrès».
L’envoyé chinois a fait savoir que la Chine soutenait depuis longtemps d’autres pays en développement dans leur lutte contre les changements climatiques à travers la coopération Sud-Sud et l’Initiative «la Ceinture et la Route». Il a souligné que les récipiendaires de ce fonds pour les pertes et dommages devraient être les pays en développement et qu’en raison du montant de ce fonds, il devrait être distribué en priorité aux pays les plus vulnérables et à ceux qui en ont le plus besoin. Lakhdar A.