Gaz algérien: Forte croissance des exportations de près de 40%

Le ministère de l’Energie et des Mines dévoile son bilan

L’Algérie mise dans sa nouvelle stratégie énergétique d’augmenter sa production d’hydrocarbures, notamment, du gaz pour renforcer le volume de ses exportations dans une conjoncture de crise internationale de l’énergie qui fait monter en puissance la demande en la matière.En parallèle, les autorités visent également le développement rapide des énergies renouvelables (bilan encore mitigé) et la baisse de la consommation interne pour garantir son efficacité énergétique. C’est un défi à relever au regard du changement climatique et de la crise énergétique. Le ministère de tutelle a déjà établi son bilan et vient de publier les chiffres du volume des exportations, de la production et de la consommation énergétique finale au niveau national. Cette dernière a connu, selon les statistiques du ministère, «un rebond de 8 %, en s’établissant à 50,2 millions Tep, après avoir baissé de -8,6% en 2020 à 46,5 millions Tep». La consommation algérienne de l’électricité a grimpé de «12,7%, passant de 13,6 millions Tep en 2020 à 15,3 millions Tep en 2021, en raison de la croissance (4,7%) du nombre des clients de Sonelgaz à près de 11,0 millions d’abonnés», selon la même source.
L’objectif des autorités sur le long terme est de rationaliser la consommation de l’électricité et de l’orienter vers l’électricité verte. L’Algérie produit plus de 25.000 mégawatts dont près de 17.000 mégawatts sont destinés à la consommation nationale, quant à l’excédent il devrait être exporté vers d’autres pays. Elle ambitionne d’exporter son électricité vers les pays européens via un câble sous-marin électrique qu’elle prévoit de réaliser en partenariat avec l’Italie. Un partenaire historique de l’Algérie et qui a acheté d’importante quantité de gaz algérien ces deux dernières années, principalement, depuis le début de la guerre en Ukraine à l’origine de la crise énergétique mondiale. En 2021, l’Algérie a enregistré une forte hausse des exportations d’hydrocarbures, notamment du gaz naturel dont le volume s’élève, selon les chiffres du ministère, à «55 milliards m3 dont 71% acheminés via les gazoducs». Les exportations de produits gazeux (GN + GNL) ont augmenté de près de 40%, ce qui a renforcé les revenus d’hydrocarbures.
L’exportation des dérivées (GNL et produits pétroliers) a, également, augmenté de «3,0%, passant à 30,3 millions Tep en 2021, contre 29,4 millions Tep en 2020, tirées essentiellement par celle des exportations de GNL (12,8%), en réponse à la forte demande des clients étrangers de Sonatrach, notamment de la Zone Europe». En conclusion «le volume des exportations d’énergie primaire a atteint 66,2 millions Tep, en hausse de 26,0% par rapport à 2020, tirée surtout par les exportations de gaz naturel (54,4%) et du GPL 5,8 %», exporté, principalement vers «les pays de la zone euro avec une part de plus de 78%, alors que le reste est réparti entre l’Asie (12.5%), l’Afrique (4,5%) et pays de l’Amérique (4,4%)», a précisé la même source.
La hausse de la production algérienne d’énergie primaire a permis au pays de renforcer ses exportations et à honorer ses engagements envers ses clients en pleine tempête pandémique.
La production d’énergie primaire (gaz naturel, pétrole brut, condensat, GPL aux champs, électricité primaire et combustibles solides) a connu en 2021 «une hausse de 13,9 % par rapport à 2020, atteignant les 164,4 millions de tonnes équivalent pétrole (Tep), contre 144,4 millions de Tep en 2020», a indiqué le bilan du ministère. La production du gaz naturel a grimpé de 24%, grâce à la mise en service de nouveaux gisements dont celui du boosting (Hassi R’mel). La production du gaz naturel est prédominante à «60%, suivie par le pétrole (29%), alors que la production du GPL aux champs et du condensat sont respectivement de 5,6 % et de 5,3 %». La hausse de la demande des clients européens a motivé la hausse de la production du gaz naturel.
Concernant l’énergie renouvelable, le ministre a dressé un bilan «mitigé» comparé au volume de production d’énergie dérivée (produits pétroliers, électricité thermique, GNL et GPL), en hausse de «8,2% par rapport à 2020 pour atteindre 67,2 millions Tep en 2021, tirée surtout par la hausse de la production d’électricité thermique (13,1%) et du gaz naturel liquéfié (14,1%)». Idem pour «l’activité de liquéfaction du gaz, qui a progressé de 15,2% en 2021 par rapport à 2020, alors que celle du gaz naturel traité dans les unités de liquéfaction était de 16,5 milliards m3 en 2021 (contre 14,3 milliards m3 en 2020)», selon le même bilan.
La Sonatrach a réalisé, par ailleurs, d’importants progrès dans le développement de l’industrie du raffinage du pétrole brut, en hausse de 2,2 % en 2021 pour s’établir à 29,3 millions de tonnes, ce qui a permis de couvrir les besoins nationaux en la matière. Les importations de produits raffinés ont chuté de «31,8%, passant de 2,0 millions Tep en 2020 à 1,3 millions Tep en 2021, à la suite notamment de la suspension de l’importation des essences et gasoil et l’optimisation des raffineries», explique le rapport.
Samira Takharboucht