L’espoir amené par les dernières pluies

Ressources en eau

A quelques jours, du début du mois de Ramadhan, les ménages se posent les mêmes questions sur la capacité de leur pouvoir d’achat à affronter les hausses de prix habituelles sur les produits alimentaires frais qui sont excessivement consommés durant cette période, mais aussi sur la disponibilité de l’eau au robinet.

Les dernières précipitations ont donné de l’espoir particulièrement aux agriculteurs et ont également quelque peu rassuré la population qui craint le retour au rationnement drastique qu’elle a connue dans les années 1990 et le début des années 2000.
Le taux de remplissage des barrages a connu une amélioration substantielle bien que les spécialistes appellent toujours à la prudence en prônant une politique d’économie de l’eau qui tarde d’ailleurs à venir. Le fait de reconduire les plans d’urgence en matière de distribution de l’eau prouve que la situation n’est pas encore totalement satisfaisante. L’attention reste portée sur les nouvelles stations de dessalement et sur la mobilisation des eaux superficielles et souterraines.
Concernant les eaux superficielles, les capacités de mobilisation des 80 barrages du pays passeront de 8,3 milliards de m3 actuellement, à près de 9 milliards de m3 en 2024, grâce à la mise en service de cinq nouveaux barrages. En 2030, les capacités de mobilisation des barrages du pays atteindront 12 milliards de m3, d’après les mêmes prévisions.
C’est important à savoir, car les barrages emmagasinent l’eau destinée à la couverture des besoins nationaux en eau potable et pour le développement économique. Les barrages qui existent continuent de fournir l’essentiel des besoins en eau du pays.
Le problème est que pendant longtemps, aucune attention particulière n’a été accordée à l’entretien et la maintenance de ces ouvrages.
Leur exploitation n’a pas bénéficié de crédits conséquents pour assurer leur gestion adéquate, ce qui a conduit à leur dégradation (envasement, fuites, vétusté des équipements).
Aujourd’hui, ces barrages connaissent le phénomène de l’envasement. Car, en plus de l’eau, les pluies apportent aussi de quoi envaser les barrages, c’est-à-dire de la boue, mais aussi des débris de toutes sortes, ce qui cause des pannes aux stations de traitement et aux stations de pompage, et donne une eau de mauvaise qualité. L’envasement des barrages réduit leurs capacités de remplissage d’un volume équivalent à plusieurs grands barrages. De toutes les façons, le remplissage des barrages dépend des pluies.
Les spécialistes, se référant aux études internationales consacrées aux ressources en eau dans la région, rappellent, à chaque occasion, que l’Algérie, pays aride, va encore connaître des périodes de sécheresse.
Pour assurer la sécurité hydrique, ils ont suggéré de se libérer de la contrainte imposée par le réchauffement climatique et réduire la dépendance de la pluviométrie pour les ressources en eau. La stratégie de mobilisation des eaux non conventionnelles – dessalement de l’eau de mer et réutilisation des eaux usées épurées – va dans ce sens.
Selon l’objectif fixé par le Président Abdelmadjid Tebboune, le dessalement de l’eau de mer doit fournir 60% de l’alimentation en eau potable, le reste serait partagé, 20 % chacun, entre les eaux superficielles (barrages) et les eaux souterraines (nappes phréatiques). Il s’agit de préserver les réserves stratégiques nationales en eau.
Le ministre des Travaux publics, de l’Hydraulique et des Infrastructures, Lakhdar Rekhroukh, a affirmé que la stratégie nationale de l’eau visait à renforcer davantage la sécurité hydrique du pays, en augmentant le quota de l’eau dessalée à 60 % du taux global d’alimentation en eau potable à l’horizon 2030. Il a indiqué que le taux des eaux dessalées par rapport aux besoins en eau potable est actuellement estimé à environ 18%, et passera en 2024 à 42% avec la mise en service des cinq stations de dessalement de l’eau de mer, en cours de réalisation.
D’ici 2030, et avec la mise en service de six autres stations de dessalement dont les travaux de réalisation seront lancés en 2025, le taux d’eau potable issu du dessalement atteindra 60% des besoins nationaux.
On sait que le Président Tebboune a ordonné d’élaborer un plan pour la généralisation des stations de dessalement de l’eau de mer tout le long de la bande côtière, afin d’éviter les répercussions de la situation climatique difficile que connaît le monde.
Il s’agit d’un programme sans doute coûteux pour sa réalisation et exigeant pour son fonctionnement et son entretien, mais indispensable.
Lakhdar A.