Le FLN et le RND brisent la glace et la léthargie des partis

Politique

Pour quel calendrier pige le RND ? Telle est la question que l’on s’est posée il y a quelques jours. Eh bien, on en a quelques éléments de réponses. Le nouveau secrétaire général du Rassemblement national démocratique a, lors de son intervention, tenu en halène ses auditeurs constituant un parterre de choix à de rares exceptions. Une rencontre avec les militants de la wilaya de Djelfa. Il y avait des membres fondateurs de la première heure et qui sont toujours là, on ne citera que Dahmani Belgacem ou Amraoui Kouider. L’esprit de Rahmani Cherif était omni-présent et dans les différentes interventions ou dans les discussions en off. Son nom est revenu cette fois-ci en positif contrairement à la mandature d’Ahmed Ouyahia. Les mêmes qui acquiesçaient lorsque l’ancien faisaient des procès d’intention à C.R. font les éloges aujourd’hui. Enfin, c’est ça la vie des partis. Les militants d’un parti restent liés au parti et non aux personnes. Ils sont désignés de partisans. Ceci dit lors de cette rencontre la salle du théâtre était à son comble. Il y avait même des militants et non-militants debout sur les allées. Le nouveau SG du RND Mustapha Yahi à dû comprendre pourquoi le rassemblement est majoritaire dans les assemblées élues. Les invités ou convoqués sont nombreux en quantité et très aiguisés et pointus en qualité. En salle, il y avait des personnalités politiques de très haut niveau. Plus haut que celui de leur responsable de wilaya qui, en fait, est plus chargé du suivi du chantier de son hôtel en construction que du parti. Dans le discours du SG du RND dont les mots clés s’apparentent à ceux du SG FLN lequel animait en même temps une rencontre des neuf wilayas de l’Ouest à Oran. Nous y reviendrons plus loin dans notre papier. Yahi développera l’esprit patriotique qui anime les militants du rassemblement. Il usera de mots simples dans la forme et assez profond dans leurs teneurs. C’est ce genre de discours que veulent entendre actuellement ses auditeurs. En dehors des médias lourds en particulier l’ENTV et encore les nouveaux canaux se sont limités à présenter la tenue de la rencontre, le lieu, la date et un descriptif.
Au même moment à Oran, l’autre grand parti, Abdelkrim Benmebarek secrétaire général issu du dernier congrès, fils de grand Moudjahid tiendra un discours identique dans le fond mais un peu différent dans la forme. De par son appartenance à la grande famille révolutionnaire et ex-membre de l’opposition aux acolytes de Djamel Ould Abbes, il n’a jamais quitté le parti ; il avait même soutenu les candidats du FLN dans sa région. Pour lui, El Djebha c’est sacré. Tout le monde le lui reconnait.
A Oran aussi, la participation était encore plus importante. La salle ne pouvait pas contenir tous ceux qui se sont déplacés pour assister à cette rencontre. D’ailleurs Yahi s’en excusera auprès d’eux et leur adresse un vibrant hommage. Il galvaudera ses militants en les assurant que seul le parti du FLN est à même de défendre les principes et fondements de la nation. Il ne prendra pas de gants contre les manipulateurs internes qui savent que le FLN est ancré chez le peuple et qu’ils agissent avec les mêmes pratiques de l’ex-Issaba en achetant la totalité des cartes pour ne les distribuer qu’aux éléments qui leurs sont favorables. Contre la démarche démocratique.
L’un et l’autre étaient sur la même longueur d’ondes. En fait et ce que l’on peut retenir, il y a d’abord le dégel de l’activité partisane. Les deux importants partis ont évoqué ou presqu’approprié le Hirak El Moubarak ils ont aussi classé le mois de février comme mois salvateur ou la journée du chahid le 18 du mois, de la ville le 20, celle du 24 février dédiée à l’UGTA et à la nationalisation des hydrocarbures. C’est pour dire que ces deux formations politiques sont de la même famille soit père et fils ou mère et fille. Elles ne réagissent que lorsqu’elles sentent le danger. Quand c’est interne, c’est le RND qui prend les armes. Quand ce sont des attaques étrangères, c’est le FLN qui resserre les rangs.
Djilali Harfouche