Plus de 63.000 migrants clandestins morts ou disparus en dix ans

Selon un rapport de l’Organisation internationale pour les migrations

La migration clandestine s’est accentuée dans le monde dans ce 21ème siècle. Les causes sont multiples et multiformes à la fois mais, les causes économiques, socio-économiques et sécuritaires demeurent les plus répandues. 84% de l’économie mondiale est détenue par les G20, voire les pays les plus riches sur terre et les 16% sont réparties entre 175 autres pays restant du monde, une répartition injuste, déséquilibrée et démesurée qui pousse les plus démunis sur terre à la migration au détriment de leurs vies.Dans son dernier rapport publiée pas loin qu’avant-hier mardi, l’agence des Nations unies (ONU) pour les migrations, en l’occurrence l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a dévoilé le bilan des migrants morts ou disparus durant la dernière décennie, voire entre la période allant de l’année 2014 à 2024, où l’OIM a révélé 63.000 cas, toutefois cette dernière a indiqué que le chiffre est beaucoup plus considérable en raison de la difficulté de collecter des données fiables. Le même rapport fait état de la mort, en 2023, de plus de 8.500 personnes sur les routes de l’exil dans le monde entier, ce qui en fait l’année la plus meurtrière depuis que l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a commencé à compiler ces données. La plupart des migrants clandestins péris au cours de leurs traversées, que ce soit sur mer ou par voie terrestre, n’ont pas été identifiés, indique le même rapport. Ce dernier a fait observer que la mer Méditerranée fut parmi les voies les plus meurtrières dans le monde pour les migrants clandestins, où le nombre des morts est le plus élevé dans le monde. Selon un décompte fait par l’OIM, plus de 27.000 migrants clandestins ont péris en mer Méditerranée au cours des dix dernières années. En 2023, plus de 2.500 hommes, femmes et enfants sont morts ou disparus en Méditerranée, selon l’agence de l’ONU, cela représente une hausse de près de 50% par rapport à la même période en 2022. Dans le cadre de son projet baptisé ‘’Missing Migrants’’, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a précisé que plus de 50% des migrants ayant perdu la vie au cours de la dernière décennie sur les routes de l’exil sont morts en mer, soit plus de 36.000 décès sur dix ans. Toujours selon le rapport de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) publié avant-hier mardi, près de 60% de ces personnes sont mortes noyées à la suite de naufrages. Nombreuses parmi les personnes mortes dans des naufrages collectifs, leurs corps n’ont pas été retrouvés, a noté le nouveau rapport de l’OIM, tout en ajoutant que plus des deux tiers des personnes dont le décès a été documenté dans le cadre du projet ‘’Missing migrants’’ n’ont pas pu être identifiées, une situation douloureuse pour les familles des victimes, a souligné l’OIM dans son rapport 2024.
Autre enseignement du rapport : plus d’un migrant sur trois dont l’origine a pu être identifiée venait d’un pays en guerre, dit l’agence dont l’une des priorités est de travailler avec les gouvernements «pour faciliter des voies d’accès sûres, régulières et ordonnées afin d’éviter des pertes de vies inutiles», a fait part l’OIM dans son dernier rapport. Selon la même Organisation relevant de l’ONU, «les capacités de recherche et de sauvetage pour aider les migrants en détresse en mer doivent être renforcées pour aider à sauver des vies», ajoute cette agence de l’ONU dans la présentation d’un rapport analysant les décès et disparitions de migrants depuis dix ans.
D’autre part, et malgré des progrès économiques réalisés dans toutes les régions du monde en 2023, de nombreux pays de l’Afrique, notamment les Subsahariens, de l’Amérique du Sud et de l’Asie du Sud continuent à faire face à de grandes difficultés économiques, politiques, sécuritaires et même géopolitiques et demeurent sous le seuil de la pauvreté, ce qui pousse de nombreux jeunes à quitter ces régions et de tenter d’aller vers d’autres pays plus modernes et plus riches, où la vie est plus clémente et les chances de travailler sont les plus élevées.
Sofiane Abi